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CHARLES ATEBA EYÉNÉ HÉROS NATIONAL? N’IMPORTE QUOI ! par Alain Florent

Nous sommes selon Achille Mbembé dans un temps conjoncturel qui n’est pas propice aux héros – c’est le temps de l’anti-héroïsme Mbembéen. Malgré cette remarque pertinente de l’universitaire, certains, par un tour de passe-passe, réussissent quand même en en fabriquer un – Charles Ateba Eyéné. 
Il ne  s’agit pas pour nous de déconstruire ou de déprécier le combat politique et voire même, les prouesses littéraires de l’illustre disparu dont nous apprécions parfois la prolificité des œuvres ; il ne s’agit ici, ni plus et ni moins, d’un règlement de compte post-mortem – nôtre moralité ne nous le recommande pas – nôtre conscience nous jugerait beaucoup si nous procédions de la sorte. Nous voulons juste, par devoir de vérité, resituer l’homme dans son contexte – parce que nous le devons aux Camerounais qui nous lisent, et qui méritent d’être in fine et stricto sensu, éclairés sur un certains nombres choses – dont l’activité politique de l’homme passé de vie à trépas.

Qui était Charles Ateba Eyéné ?
Charles Ateba Eyéné est un citoyen normal qui, dès les années 90, s’engage en politique comme tous les jeunes de son temps. CAE, contrairement  à la majorité des jeunes de cette époque très mouvementée choisira plutôt le camp du parti au pouvoir qu’il servira avec un dévouement inégalable. Cette époque très trouble sur le plan, économique, politique et social, sera le siège de la résurgence d’un tribalisme extraordinaire, qui s’accompagne bien entendu, d’une violence inouïe sur les parlementaires (étudiants membres du parlement des étudiants camerounais) et les membres de l’opposition camerounaise(par exemple,Samuel Eboua qui fût sévèrement fessé par les gendarmes et humilié ) ; c’est la naissance même de l’autocratie régnante au Cameroun dont CAE a été un des bâtisseurs et fervents défenseurs, disons-le très clairement. Un proche et non pas des moindres en témoigne véhément, Messanga Nyamding, puisqu’il s’agit de lui,
«  Il faut déjà dire que Charles et moi c’est une longue histoire. Nous nous sommes connus très jeunes, dans les années 1990, il avait à peine 20 ans et moi j’en avais 3 à 4 ans de plus que lui. Le prétexte de notre rencontre fut la « jeunesse du parti » (RDPC), qui faisait un certain nombre de travaux et qui menait des actions à l’étranger, et moi je tenais la tête de ce mouvement. Pendant ce temps, d’autres jeunes menaient une autre dynamique sur place au pays, et il en faisait partie.»
Ce témoignage piquant qui met en exergue le militantisme de CAE pour le compte de l’oligarchie régnante, et le rôle qu’il a joué dans la jeunesse très violente et tribalisée du RDPC de l’époque, témoigne de nôtre thèse. Ce n’est pas pour faire des reproches à CAE qui avait le droit, comme tout camerounais, de choisir son Parti politique ; c’est plutôt pour éclairer les lanternes de quelques illuminés qui pourraient crier à au complot contre la mémoire de l’homme politique disparu, que nous restituons ces quelques temps forts de la vie politique de l’écrivain. Nous l’avons dit et nous le réitérons de manière claire et décomplexée : nous sommes dans une posture neutre de quête de vérité historique.
Qu’est ce qui peut avoir motivé ce Camerounais natif de Lolodorf dans la province du Sud à adhérer au RDPC, et aux mouvements obscures sous-jacents (ex :les autodéfenses) qui ont à une certaines époque, aidés au maintient du système en place que tout le monde contestait hier et encore aujourd’hui, y compris CAE  lui-même? Qu’est ce qui a changé entre le RDPC de 1990 et celui de 2014 ? Fondamentalement rien. Le rasant basculement, ou le militantisme à reculons de CAE ses derniers années peut puiser sa source dans cette phrase qui a échappé à beaucoup, mais pas à nôtre intelligence. C’est le Verbatim des propos que l’auteur aurait tenus et que nous restituons dans son intégralité parfaite, de peur de les édulcorer  - que le serpent sort sa tête de l’eau ! : « A chaque fois il me disait: (raconte Messanga, le même que nous citions plus haut) 
«Pascal, le militantisme nous l’avons, l’école, nous avons fait, la fidélité au Président Paul Biya nous l’avons également mais, hélas… ».»
Mais hélas quoi ? Là, réside toute le mystère de l’étrange propos repris plus haut ; cette phrase que beaucoup ont sûrement négligé par inadvertance, ou balayé d’un revers de la main, explique le grand basculement dont il est question ici, comme nous l’avons dit en supra de ce papier sur le cas de CAE : Il était ni plus ni moins, un déçu du système. CAE n’a pas su faire la politique selon les règles de l’art en vigueur du système qu’il aura servi jusqu’au bout. CAE n’a jamais compris dans quel bateau il se trouvait. La Politique telle que pratiquée par Biya obéit à quatre obscures principes fondamentaux qui épousent la rationalité du système en question: la répression, le silence, la corruption et la beauté (strasses et paillettes ; il suffit d’observer les tribunes lors des défilés pour repérer la présence de tous les grands noms de la haute couture mondiale, alors qu’au Nigeria voisin, on consomme en produits locaux). Charles n’était pas silencieux, Charles n’était pas répressif, Charles n’était pas « beau » - ce qui faisait de lui un risque à ne pas prendre. Charles était cette espèce de garçon de course que les politiciens utilisent pour se régler les comptes entre eux, ou même, pour détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les vraies questions qui fâchent, notamment la succession de Biya, et l’instauration d’une vraie démocratie au Cameroun.
Charles Ateba Eyéné exploité par les médias locaux ?
Un certain nombre de noms de personnalités politiques a circulé sur la toile, dans une liste publiée par un tabloïd de la place - « le Soir ».Ce qui nous y avait frappé était la présence d’un nom bien connu – celui de Thierry Ngongang, journaliste en service à Spectrum Télévision (STV), basée à Douala. Cette liste était-elle un hasard, une simple manipulation ou était-elle fondée ? Nous ne saurons le dire, mais d’où vient-il que le nom d’un Journaliste qui à maintes reprises a déroulé son Tapis rouge À CAE, et ainsi contribué à sa fabrication, soit ainsi voué aux gémonies, et son nom Sali par ses propres confrères de « le Soir » ? Ateba avait-il finalement compris qu’il était exploité par les médias qui ne voyaient en lui qu’un outil servant à doper leurs audiences ? Nous en sommes persuadés. L’homme serait mort dans l’amertume, le désarroi et la révolte, lâchés par ceux qu’il croyait avoir pour amis ou camarades de parti. Nous aimions bien la liberté de ton de CAE, disons-le sans orgueil ; mais au finish, que disait-il que nous ne savions pas déjà ? N’extrapolait-il pas un peu en brisant toutes les barrières de l’éthique et du respect de la vie privée ? Liberté de ton doit-on dire, ou devrait-on parler tout simplement de libertinage de ton ? Ces gens qualifiées de sorciers, de pédés, de sectaires magico –anal, devraient pleurer ou crier un ouf de soulagement ,même comme il ne faut pas se réjouir du malheur d’un commun mortel? Si nous autres pleurons la mort d’un militant politique hors catégorie, il n’en est pas autant pour toutes ces gens qui ont vu leurs vies brisées un soir en entendant leurs noms cités à la télé et traitées pour ce qu’ils ne seraient pas en réalités... Nous n’aimons pas le régime Biya – c’est un secret de polichinelle, mais de là, à dire des choses sur les préférences sexuelles des gens, des fréquentations des autres ; de dire des confidences à la télé et surtout, de faire croire que les diplômes nous donnent droit à tous les privilèges est un mensonge qu’il faut désormais démonter. Si CAE est un héros, qu’en est-il de Pius Njawé, de Lapiro de Mbanga de Tiwa Jacques, tous mort au combat ? Que faut-il dire d’Abel Eyinga - l’ami du président de la république - qui a toujours préféré le dénuement à la bourgeoisie locale ? Charles était un personnage important du landernau politique local, et surtout du paysage médiatique qui a contribué de près comme de loin à sa mort. On faisait parler le sudiste issu de la région du président de la république au lieu de faire parler l’homme tout court ; pour certains,c’est encore bon quand c’est un fang qui parle du système !... 
Lui qui disait qu’il était milliardaire et détenait plusieurs biens immobiliers importants ; et par cette affirmation, aurait perdu toute assistance au cours de sa convalescence -  alors qu’il aurait fallu lever le petit doigt pour que tout le peuple vienne à son aide - c’est une importante remarque n’à ne pas occulter ! Comment les journaux qui disent détenir des preuves accablantes sur untel ne l‘avaient jamais confronté à ce genre de mensonge qui devrait entrer dans les annales de l’histoire des déclarations publiques frisant l’imposture ? Un héros menteur, il y a qu’au Cameroun qu’il faut aller le trouver.
Pour la Mort de Charles, nous accusons les Médias Camerounais. Nous accusons le RDPC, nous accusons ceux qui le savaient malade et n’ont rien dit. Que la mémoire de ce grand militant politique repose en paix.
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