Son Excellence Paul Biya est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a dans l’arrondissement de Sangmélima, département du Dja-et-Lobo, région du Sud.
Après des études secondaires au Cameroun jusqu’au baccalauréat en 1956, il se retrouve au lycée Louis-le-Grand de Paris puis à la faculté de droit de l’Université de Paris-Sorbonne. Il hante ensuite l’Institut d’études politiques de Paris et finit par l’institut des hautes études d’Outre-mer qui forme les fonctionnaires pour pays en quête d’indépendance. Bardé donc d’un diplôme de l’Institut des hautes études d’Outre-mer précédé un an avant d’un Dess en droit public, il est bien préparé pour devenir administrateur de son pays. La preuve, à partir d’octobre 1962 l’ancien élève de la ‘colo’ est chargé de mission à la présidence. C’est le point de départ d’une carrière exceptionnelle dans les annales de l’administration camerounaise. De directeur du cabinet d’Eteki Mboumoua alors ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et de la culture en janvier 1964, le galop d’essai avant le grand saut à la tête de l’Etat se poursuivra au secrétariat général du ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et de la culture. L’homme monte en grade et en sagesse en décembre 1967 comme directeur du cabinet civil du président.
Commence alors la navigation en haute altitude : Janvier 1968 il est secrétaire général de la présidence, cumulativement avec les fonctions de directeur du cabinet civil ; août 1968, le futur président est ministre secrétaire général. Son plan de carrière est proche de l’aboutissement. Il devient Premier ministre de la République unie du Cameroun en Juin 1975, confirmé plus tard en vertu des nouvelles dispositions constitutionnelles qui font du titulaire de ce poste, le successeur constitutionnel du président de la République en cas de décès, démission ou empêchement définitif constaté par la Cour suprême.
La boucle est bouclée le 6 novembre 1982 : SE Paul Biya devient président de la République. Au fil des temps, mon président accumule les honneurs. Il est grand maître des ordres nationaux ; Commandeur de l’Ordre national allemand ; Commandeur de l’ordre tunisien ; Grand-croix de l’Ordre national du mérite sénégalais ; Grand officier de la légion d’Honneur de France etc. je serais injuste de les citer toutes. Il n’y aurait plus alors de place pour la suite de cette chronique inhabituelle et vous verrez pourquoi...
Mais si vous insistez, j’ajoute alors : Commandeur de l'Ordre national (tunisie) ; Great Commander of the medal of St-George (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord); Grand collier de l'Ordre du Ouissam Mohammadi (Royaume du Maroc); Great Commander of the Order of Nigeria (République Fédérale du Nigeria); Docteur Honoris Causa de l'Université du Maryland (USA); Professeur Honoraire de l'Université de Beijing (République populaire de Chine); grand initié de tous les sanctum communautaires de la culture camerounaise...
Mon président est l'auteur d'un essai politique, « Pour le Libéralisme Communautaire », Éditions Marcel Fabre, Lausanne 1987. Cet ouvrage a été traduit en anglais, en allemand et en hébreu. Déjà le chef de l'État y annonce l'avènement prochain du multipartisme. Il explique son option pour le libéralisme économique et l'initiative privée tout en préconisant la solidarité nationale, la répartition équitable des fruits de la croissance, la justice sociale, l'éclosion d'une culture basée sur l'inventivité et la coexistence harmonieuse des valeurs propres aux diverses communautés qui forment la Nation. Enfin, il réaffirme la nécessité de moderniser l'État et d'entretenir des relations de coopération avec les autres pays du monde.
Il l’avait promis, il l’a fait. Le 19 décembre 1990, il promulgue la loi sur les associations et les partis politiques. Aujourd’hui, et en attendant la démocratie, il y en a treize à la douzaine…Marié à Chantal Pulchérie, mon président est père de trois enfants: Frank Biya, Paul Biya Junior et Anastasie Brenda Biya Eyenga. Mais il faut également noter (depuis 2012) qu'un homme au nom de Gilbert Baongla dit haut et fort dans les médias qu'il est l'un des fils du chef de l’Etat mais mon président ne s'est pas prononcé à ce sujet de manière officielle soit pour affirmer ou infirmer les propos de ce dernier. Confirmer ou infirmer, “that is the question”.
Mon président que l’on dit adepte du machiavélisme, semble plus à l’aise dans la culture Bandjoun dite de la viande faisandée. En effet, au pays de ‘Fowagap bigwon’ (celui qui attrape le gibier et le dépèce), on ne se contente pas de déguster la viande encore fraiche. Il faut qu’elle pourrisse d’abord. Comme hier l’affaire du commandement opérationnel, comme celle des baleines de Garga Haman, comme l’opération épervier, comme l’avion présidentiel. Il a fallu des tonnes de littérature, des dénonciations au niveau national et international, afin que le roi se résolve à agir.
Pourtant le background de mon président laisse supposer un homme averti, qui ne se laisse pas conter fleurette comme la première demoiselle venue. On peut donc supposer que dans sa tactique de la viande faisandée, grand maître du silence et du temps, il a laissé faire, en connaissance de cause, dans l’affaire des supposées investigations financières ordonnées par l’ex-Garde des Sceaux et confiées à un certain Dooh Collins, présentées jadis comme un expert financier. Cette escroquerie financière orchestrée sur le dos des Camerounais, au plus fort de la vendetta politico-judiciaire, alors que la propagande était à l’assainissement des mœurs publiques, laisse songeur.
La liste des 44 milliardaires du Cameroun, révélée par Amadou Ali alors ministre de la Justice courant 2006 comme un aboutissement d’une recherche scientifique et professionnelle devant permettre au président de mieux appréhender les pilleurs de la République, n’était qu’un invraisemblable dosage du faux et du vrai, pour régler quelques comptes en passant. Un câble de Wikileaks, contre toute attente, a révélé récemment que non seulement 800 millions avaient été débloqués par l’ancien Garde des Sceaux et reversés à son «homme de main» Francis Dooh Collins, mais que ce dernier n’a pas cru devoir mener lesdites enquêtes financières dans les paradis fiscaux. Plusieurs personnalités soupçonnées d’enrichissement illicite jetées à la vindicte publique sortaient en droite ligne du laboratoire du tandem infernal.
C’est l’escroquerie du siècle qu’Al Capone ne renierait pas. Peut-on penser, pour le déplorer, que mon président, doté d’une solide formation, d’une grande culture, d’une forte expérience et des plus hautes initiations acquises au cours de 30 ans de magistère, se soit laissé berner si longtemps ? À moins que selon la technique de la viande faisandée, il ait voulu attendre que la mangue soit mûre, trop mûre pour agir. Mais combien de personnalités sont passés entretemps à la trappe, humiliées, embastillées, sans aucun recours juste ? Combien de personnalités ont été, sont et seront encore victimes de ces dérapages contrôlés des justiciers à la petite semaine, tapis dans les administrations, enflés de haine, de jalousie et de cupidité ? Combien ?
Bon mercredi et à mercredi
Bon mercredi et à mercredi
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