Chers compatriotes, le 31 décembre dernier dans son discours de fin d’année, Mr Biya s’étonnait lui-même de la paralysie de tous les secteurs d’activités dans son pays et évoquait aussi toute honte bue, les performances économiques lamentables de son administration.Il reconnaissait ainsi implicitement l’échec du « Renouveau ». On se serait attendu pour une fois à ce qu’il tire lui-même les conséquences d’un tel constat et qu’il prenne ses responsabilités en rendant son tablier. C’eût été certes honteux, mais courageux.
Comme à l’accoutumée, il s’est borné à rejeter la faute sur ses collaborateurs avec qui, il venait de fêter quelques semaines auparavant (06 novembre 2013) ses 31 ans de règne caractérisé par : les gabegies de toutes sortes, l’improvisation dans la gestion des affaires publiques, le clientélisme, l’ethno phobie, le chauvinisme ethnique d’Etat et j’en passe.
Pour mémoire, depuis l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême, Les arcanes du pouvoir sont confisqués par une caste de gérontocrates budgétivores qui empêche toute mobilité du personnel politique.
La question de l’alternance au sommet de l’Etat est devenue une sorte de purgatoire où viennent s’échouer tous les prétendants au trône. Toutes les élections organisées jusqu’ici au Cameroun ont été systématiquement frauduleuses.
Le Cameroun, jadis pays à revenus intermédiaires et reconnu comme tel par les institutions de Brettons Woods, a réussi la performance rarissime sous le « Renouveau » de passer en 2004 dans la classe des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés).
L’état lamentable dans lequel se trouve le Cameroun, pays pétrolier et forestier, en dit long sur l’échec du Biyaïsme depuis plus d’un demi-siècle : Infrastructures quasi inexistantes, absence d’hôpitaux, d’écoles et d’universités dignes de ce nom, administration gangrenée par la systemisation de la corruption, misère galopante de l’immense majorité de la population, chômage endémique ; tout cela va avec l’enrichissement pharaonique et insolent de l’oligarchie dirigeante.
Si l’opération épervier se déroulait en toute justice et en toute équité, le président Biya lui-même serait mis aux arrêts.
Le Cameroun est devenu un pays où l’insécurité évolue de façon inquiétante, où les forces dites de l’ordre répriment sauvagement tout mouvement de contestation pourtant reconnu par la constitution.
Nous gardons toujours en mémoire, le massacre de nos 250 jeunes frères (paix à leur âme) ordonné par Monsieur Biya en février 2008. Ces jeunes Camerounais froidement assassinés avaient, semble- t-il commit le crime de manifester leur désespérance et leur ras-le-bol face la politique catastrophique et désastreuse du « Renouveau » qui ne génère que misère, famine, clochardisation, corruption, exacerbation des tensions ethniques…
Après « les grandes ambitions », « les grandes réalisations » et « les grandes finitions », aujourd’hui c’est son fameux catalogue d’investissements concocté par lui et ses agrégés et pompeusement appelé : « document de stratégie pour la croissance et l’emploi » qui est censé propulser le Cameroun vers l’émergence à l’horizon 2035.
Seulement, ce que semble ignoré Mr Biya et sa pléthore d’agrégés, c’est qu’une politique d’investissement doit se traduire en termes d'accroissement de la richesse, de réduction de la pauvreté, d'amélioration du bien-être global car comme le disait le professeur Georges Ngango "Il existe des investissements politiquement justifiés dont l'impact sur le développement est nul » in Les Investissements d’origine extérieure en Afrique noire francophone.
Le « Renouveau » est constamment interpelé sur son faible taux d'investissement par rapport à son PIB. Celui-ci oscille depuis des années entre 15 et 18% du PIB. Les économistes estiment qu'il faudrait le hisser au moins à 30% du PIB. Ce taux reste néanmoins modeste s'il faut le comparer à celui d'autres pays africains aux performances économiques enviables et aux politiques macroéconomiques unanimement saluées. L'un de ces pays est le Guinée équatoriale .Son taux d'investissement n'est jamais allé en dessous de 30% depuis 5 ans.
Ces performances économiques suscitent de l’admiration chez nos compatriotes se font humilier chaque jour parce qu’ils y sont en quête de vie meilleure. Pourtant, il y’a encore 15 ans, c’est au Cameroun que les équato-Guinéens venaient faire leurs humanités.
Le Cameroun n’attire aujourd’hui que 1% des investissements directs étrangers en direction de l’Afrique et principalement dans les secteurs miniers, pétroliers ou dans les télécoms.
Cette faible performance est liée à un certain nombre de dysfonctionnement de l’Etat tels :
- La corruption généralisée
- La mauvaise gouvernance
- Une justice instrumentalisée
- Absence du financement des banques
- Les lourdeurs administratives…
A ces carences liées au fonctionnement de l’Etat, s’ajoutent des interrogations qui touchent les problématiques liées au lobbying.
On pourrait ainsi égrainer des semaines durant, le chapelet des griefs de « l’homme lion » qui a précipité notre pays dans la misère et le délabrement le plus absolu.
La pédophilie, l’homosexualité, la feymania, la recherche du « blanc », les pratiques occultes sont devenues les nouveaux repères des Camerounais en quête de réussite. Ça ne peut plus continuer ainsi.
Il est temps que Monsieur Biya tire toutes les conséquences de son échec et qu’il s’en aille. Il faut qu’il laisse la possibilité aux autres Camerounais la possibilité d’écrire un nouveau chapitre de notre pays.
Ses indemnités en tant qu’ancien chef de l’Etat seront garanties y compris sa sécurité ainsi que celle de sa famille.
A défaut d’enclencher un processus de passation pacifique du pouvoir, les forces progressistes de la nation seront appelées dans les prochaines semaines à prendre leurs responsabilités afin de restituer aux Camerounais la justice, la liberté et le bien-être auxquels ils aspirent.
Que Dieu vous bénisse et qu’il bénisse le Cameroun.
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