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CONTROVERSES : LES UNIVERSITAIRES, LE MAGISTÈRE ET LE VULGAIRE par Christian Lang

La posture qu'a prise le socio-politiste Mathias Eric Owona Nguini lors des obsèques de M. Charles Ateba Eyene a hérissé le poil de l'enseignant de littérature Patrice Nganang.
Le dernier traite le premier de populiste poujadiste, alors que le premier réplique en relativisant les humanités de son pourfendeur. Avant eux, d'autres universitaires camerounais se sont affrontés sur la scène publique, en des termes qui ne font pas toujours honneur à leur magistère.
ATEBA DIVISE NGANANG ET OWONA
Le décès de l'écrivain et homme politique Charles Ateba Eyene continue de faire des vagues. Le défunt militant du Rdpc a été célébré par des milliers de Camerounais à Yaoundé et dans son village natal. Le disparu a aussi eu droit à des honneurs d'une multitude d'acteurs de la société camerounaise parmi lesquels des intellectuels à l'instar du socio-politiste Mathias Eric Owona Nguini.

 
On a vu ce dernier faire un témoignage très applaudi à Bikoka, le jour des obsèques de M. Charles Ateba Eyene. M. Patrice Nganang pense que l'on aurait aussi fait tant, sinon plus, pour l'artiste Lapiro de Mbanga décédé aux Etats-Unis quelques semaines après M. Ateba Eyene. Fustigeant M. Owona Nguini, M. Nganang écrit: «Serais-je à l'étranger que je n'aurai pas cru que l'infamie qui a eu lieu au Cameroun aie vraiment eu lieu, la néantisation de Lapiro de Mbanga et l'héroïsation de Charles Aicha Eyene. Le silence sur le héros national le plus célèbre de ces derniers vingt ans, et l'invention d'un héros national à partir de l'écume de la droite».
 
Celui qui enseigne la littérature aux Etats-Unis affirme que M. Owona Nguini est un populiste de droite, mieux qu'il est «poujadiste», c'est-à-dire qu'il est un conservateur malgré son activisme médiatique. Selon M. Nganang, M. Owona Nguini manque de courage et de jugement».
 
Le littéraire pense que le socio-politiste écume les médias audiovisuels juste pour éblouir, la lignée de Mbembe, quoi. Nganang critique abondamment Owona Nguini qui fait partie de ceux-là qui ont héroïsé Ateba Eyene.
 
Réponse du berger à la bergère: Patrice Nganang est toujours dans un véritable délire idéologico-intellectuel. Il continue contre moi une démarche qu'il a déjà menée et qui est gouvernée par un mélange explosif de ressentiment de classe d'un «lumen –prolétaire» devenu miraculé par la grâce de l'éducation un petit bourgeois intellectuel et d'un inconscient maladivement ethno-politique toujours prêt à dévorer un fils par le sang du "pays organisateur".
 
Ce qui me gêne avec ce 'très grand intellectuel, c'est l'inconsistance de sa culture intellectuelle, idéologique et politique et surtout une prétention injustifiée. En véritable analphabète de l'analyse sociale sérieuse et en miraculé intellectuel néocolonial furieusement accroché aux vues de ses maîtres d'Occident, notre «donneur de leçons» parle à propos d'Ateba de «poujadisme», écrit M. Owona Nguini.
 
Le socio-politiste donne donc une réplique virile à son pourfendeur en relativisant sa culture politique et sociologique. Depuis début avril 2014, les deux universitaires se donnent des coups, toute sorte de coups, avec un verbe qui flirte allègrement avec la trivialité. Les internautes s'en donnent à cœur joie en voyant ces deux enseignants d'université se chiffonner sans vergogne sur la toile.

LA MECHE BIYA ENTRE OLINGA ET MOUELLE KOMBI
M. Aldin Didier Olinga fait partie de ceux qui pensaient qu'en 2011, la candidature de M. Paul Biya à la présidence de la République était juridiquement invalide. Parce que la nature du mandat présidentiel avait changé entre 2004 et 2011, modifiant par conséquent les termes du contrat électoral entre M. Biya et l'électorat.
 
L'enseignant de droit s'interrogeait en ces termes: La modification constitutionnelle du 14 avril 2008 peut-elle avoir eu pour effet, et si oui sur quelle base, de changer la nature du mandat en cours du président de la République, d'un mandat obtenu du peuple en 2004 sous les auspices de la clause constitutionnelle de limitation de mandats, en un mandat renouvelable indéfiniment, en l'absence de toute précision de cette nature dans le texte constitutionnel même, à l'instar de ce qui avait été prudemment fait dans les dispositions transitoires lors de la révision du 18 janvier 1996»?
 
M. Narcisse Mouelle Kombi, alors directeur de l'Iris, prenait le contre pied de son collègue en affirmant que M. Biya était rééligible à la lumière des dispositions de l'article 6 (2) de la constitution modifiée en avril 2008 en cours de mandat. «La Constitution ne s'oppose pas à une éventuelle candidature de Paul Biya tranchait-il. Et de poursuivre»:
 
L'inéligibilité ne se présume pas, elle ne peut pas être construite sur la base d'arguties ou de raisonnements spécieux qui, à défaut de s'apparenter à des contre-vérités juridiques, constituent un défi à l'orthodoxie et à la logique juridiques». Cette passe d'armes juridiques avait fait émerger deux camps d'universitaires. Des enseignants comme M. Messanga Nyamding étaient de ceux qui soutenaient la rééligibilité, alors que d'autres, à l'instar de M. Owona Nguini, affirmaient que la rééligibilité de M. Biya était anticonstitutionnelle.
 
L'on n'oublie pas aussi cette querelle académique entre des enseignants d'université sur l'engagement en politique. La confrontation intellectuelle opposait des enseignants-chercheurs, signataires et non signataires de la motion de déférence et de gratitude au Chef de l'Etat Paul Biya. Les deux camps avaient essoré leurs intelligences au cours d'un débat à l'université de Yaoundé I. MM. Owona Nguini et Claude Abe menaient la barque des contradicteurs des enseignants signataires de motions de soutien. Les signataires de motions de soutien avaient pour chef de file le Pr Jacques Fame Ndongo. Ce duel de gladiateurs avait précédé la présidentielle d'octobre 2011.
 
M. KAMTO, LA PROIE DE MM. MOUANGUE ET KONTCHOU
Il y a quelques années, le Pr Mouangue Kobila a traduit le Pr Maurice Kamto en justice. Motif: plagiat. Le premier accuse le deuxième d'avoir exploité illicitement ses inspirations intellectuelles publiées sous formes de livre. Le duel juridico-judiciaire a commencé alors que M. Kamto était encore ministre délégué auprès du ministre de la Justice Garde des sceaux. Le Pr Mouangue Kobila, qui a bénéficié de l'encadrement du Pr taurin, Kamto, va jusqu'à relativiser l'aide intellectuelle que lui aurait apportée ce dernier dans son cursus. Il en parle en des termes très inélégants.

M. Kamto a souvent réagi en laissant entendre que M. Mouangue Kobila affabule en brandissant des accusations de plagiat. En attendant que la justice se prononce définitivement au fond, l'accusateur se livre à cet autre exercice: il épie les faits et gestes de l'accusé. Pour identifier les moindres peccadilles dans le but d'éclabousser M. Kamto. Lorsque la candidature à la députation dans le Mfoundi du président du Mrc est rejetée en août 2013 par Elections Cameroon, M. Mouangue Kobila s'en donne à cœur joie.

Il se saisit de sa plume il écrit une tribune qu'il publie dans les journaux. Sans prendre du recul et sans attendre l'aboutissement des recours à la Cour suprême, le contradicteur de M. Kamto affirme que l'enseignant de droit est à l'école de la pratique politique et du droit électoral. Mais la fougue de M. James Mouangue Kobila est freinée par la réhabilitation de la candidature de M. Kamto par la haute juridiction qui agit en lieu et place du Conseil constitutionnel.

Par la suite M. Maurice Kamto justifie sa candidature dans le Mfoundi en laissant entendre qu'il est allé au-delà de son aire tribale, parce qu'il peut aussi servir dans un autre département autre que celui dont il est natif. Suffisant pour que M. Mouangue Kobila publie une tribune dans les journaux pour démontrer que M. Kamto avait une mauvaise compréhension de la notion de communauté dans l'engagement.

L'engagement politique du Pr Kamto a abondamment fait débat au Cameroun. Certains médias mentionnaient que ce dernier est du même département que le Pr Augustin Kontchou Kouomegne. Les deux enseignants allaient-ils se neutraliser, s'épier et se livrer à des duels politiques à fleurets mouchetés ? En tout cas, les passages de l'ancien ministre de la Communication sur les plateaux de télévision et autres interviews ont permis d'avoir une idée précise sur la qualité des rapports entre les deux enseignants.

Le Pr Kontchou Kouomegne affirme n'être pas le "collègue"du Pr Kamto. Je suis le maître de Kamto", affirme-t-il. Il ira jusqu’à dire que son illustre disciple Kamto lui doit toujours des livres qu'il mit jadis à sa disposition dans le cadre de ses travaux de recherche.
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