Alors que sa détention provisoire sera bientôt forclose, les charges contre lui n’arrêtent plus de fondre comme du beurre au soleil. Tous les coaccusés ou presque, étant en liberté.
Le 10 juin 2013, Iya Mohammed, alors directeur général de la Société camerounaise de développement du coton (Sodecoton), est interpelé au petit matin à Yaoundé, et gardé à vue, comme un vulgaire voyou, à la gendarmerie. Une semaine plus tard, il est placé en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé. Le 19 décembre 2013, le juge d’instruction près le Tribunal criminel spécial (Tcs), Evouh Ekanga, proroge son mandat de détention provisoire de 6 mois supplémentaires. Car, le premier mandat délivré le 18 juin 2013 a expiré le 18 décembre. Le Code de procédure pénale prévoyant que le mandat de détention provisoire ne peut être renouvelé qu’une seule fois, l’ancien président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) devra, ayant simplement constaté qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un complot contre un innocent, en principe recouvrer la liberté le 20 mai prochain. Sauf manipulation de la justice et violation des principes de droit.
Le 10 juin 2013, Iya Mohammed, alors directeur général de la Société camerounaise de développement du coton (Sodecoton), est interpelé au petit matin à Yaoundé, et gardé à vue, comme un vulgaire voyou, à la gendarmerie. Une semaine plus tard, il est placé en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé. Le 19 décembre 2013, le juge d’instruction près le Tribunal criminel spécial (Tcs), Evouh Ekanga, proroge son mandat de détention provisoire de 6 mois supplémentaires. Car, le premier mandat délivré le 18 juin 2013 a expiré le 18 décembre. Le Code de procédure pénale prévoyant que le mandat de détention provisoire ne peut être renouvelé qu’une seule fois, l’ancien président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) devra, ayant simplement constaté qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un complot contre un innocent, en principe recouvrer la liberté le 20 mai prochain. Sauf manipulation de la justice et violation des principes de droit.
En effet, depuis le début l’affaire, il est comme une main invisible qui a décidé d‘en découdre avec Iya Mohammed. Les incongruités et contrevérités qui surgissent des différentes auditions, démontrent à suffire qu’on veut nuire particulièrement à l’ancien Dg de la Sodecoton. Les montants pour lesquels il est accusé de détournement variant selon les enquêteurs. A son arrestation, il était inculpé pour de présumés détournements de près de 13,7 milliards de Fcfa par les éléments du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). Un montant largement supérieur aux 9 milliards de Fcfa contenus dans le rapport du Conseil de discipline budgétaire et comptable (Cdbf) du Contrôle supérieur de l'Etat, rendu public le 27 mars 2013.
Le 27 janvier 2014, après un séjour de deux mois à la Société de développement du coton (Sodecoton), les trois cabinets d’expertise comptable désignés par le magistrat Evouh Ekanga, remettent leur rapport, signé de Towou, Georges Diffak et Essimi. Ses conclusions se démarquent des rapports du Sed et du Cdbf. Il est maintenant reproché à l’ex-Dg de la Sodecoton, un détournement de la somme de 11,57 milliards Fcfa. Certains de ses coaccusés voient les charges contre eux abandonnées, d’autres comparaissent libres. On n’oublie la Commission nationale anti-corruption (Conac) qui se fourvoie lorsque dans son enquête, en dressant un rapport qui relève que M. Iya Mohammed a détourné plus de 113 milliards en près de 10 ans, entre 2002 et 2011. Un véritable cafouillage politico-juridique qui rappelle bien le procès Joseph K de Franz Kafka.
Double vitesse.
Double vitesse.
Les charges contre l’ancien caissier, Abdoulahi, ont par exemple disparu du rapport de contre-expertise. Mis sous mandat de dépôt depuis juin 2013, l’ex-caissier était poursuivi de détournement de 3,05 millions Fcfa, en coaction avec Iya Mohammed. Jean Fouagou, ex-chef service des stocks et ex-secrétaire de la commission de passation des marchés à la Sodecoton, lui aussi incarcéré en juin 2013 à la prison de Kondengui, était poursuivi avec l’ex-directeur général pour un présumé prélèvement de 7,05 millions Fcfa. Le 7 mars dernier, les deux ont été libérés après avoir remboursé le corps du délit. Et les charges contre eux abandonnées. Entre temps, l’ancien Dg est toujours poursuivi pour les mêmes faits.L’actuel directeur général adjoint (Dga) de l’entreprise, le Français Henri Clavier jusque-là étrangement épargné alors qu’il cosignait toute sortie de fonds avec Iya Mohammed, reste à son poste, sans jamais être inquiété.
Lucien Fotso (ex-directeur comptable), Mahamat Karagama (directeur des ventes) et Mbaïgougam Christophe font perdre à la Sodecoton, notamment sur l’huile et les tourteaux, 6,09 milliards Fcfa contre 8,5 milliards Fcfa contenus dans le rapport du Sed, connaissent des fortunes différentes. Alors que le directeur des ventes comparait libre et Mahamat Karagama en fuite, le Dga, libre lui aussi, indiquent nos sources, déclare à qui veut l’entendre qu’il devrait en principe être mis aux arrêts en même temps que Iya Mohammed, car il contresignait tous les documents financiers.
Dans le volet «Coton sport» de l’affaire, le rapport ne mentionne plus, par exemple, le nom de l’actuel président de l’équipe fanion du Nord, Pierre Kaptené et de l’ex-directeur comptable, Lucien Fotso. Ils sont pourtant poursuivis jusqu’ici en coaction avec Iya Mohammed pour de présumées dépenses sans rapport avec l’objet social de l’entreprise et sans l’habilitation du conseil d’administration au profit des associations sportives à hauteur de 4,7 milliards Fcfa. Iya Mohammed, selon les experts judiciaires, se retrouve donc seul sur ce pan de l’accusation, avec en prime un montant relevé puisqu’il est désormais de 5,2 milliards Fcfa. Pourtant, ledit complexe sportif a servi aux préparations des différentes sélections nationales de football et continue d’être géré par la société. Et même, l’entreprise continue d‘intégrer Coton-Sport de Garoua dans son portefeuille, ce qu’on reprochait curieusement à Iya Mohammed.
Performance.
Dans le volet «Coton sport» de l’affaire, le rapport ne mentionne plus, par exemple, le nom de l’actuel président de l’équipe fanion du Nord, Pierre Kaptené et de l’ex-directeur comptable, Lucien Fotso. Ils sont pourtant poursuivis jusqu’ici en coaction avec Iya Mohammed pour de présumées dépenses sans rapport avec l’objet social de l’entreprise et sans l’habilitation du conseil d’administration au profit des associations sportives à hauteur de 4,7 milliards Fcfa. Iya Mohammed, selon les experts judiciaires, se retrouve donc seul sur ce pan de l’accusation, avec en prime un montant relevé puisqu’il est désormais de 5,2 milliards Fcfa. Pourtant, ledit complexe sportif a servi aux préparations des différentes sélections nationales de football et continue d’être géré par la société. Et même, l’entreprise continue d‘intégrer Coton-Sport de Garoua dans son portefeuille, ce qu’on reprochait curieusement à Iya Mohammed.
Performance.
Une kyrielle d'enquêtes, avec des conclusions toutes différentes les unes des autres, qui font dire à plus d'un que la théorie du complot contre l'ancien Dg se confirme de jour en jour. Pourtant, l’homme laisse une empreinte indélébile lors de son passage à la tête de la Société camerounaise de développement du coton. L’entreprise fait toujours partie des meilleures entreprises africaines. C’est l’une des rares sociétés camerounaises à figurer dans le «top 500 africain» rendu public par Jeune Afrique, il y a quelques jours. Une performance à mettre à l’actif de l’ancienne équipe managériale et que l’actuel Dg ne revendique pas. D’ailleurs, ce dernier vient de faire doubler son traitement salarial, estimant que son prédécesseur était trop modeste pour accepter pendant tant d’années, un salaire de catéchiste.
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