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RÉCONCILIATION: LA CÔTE D'IVOIRE AVANCE, LE FPI RECULE par Boundi OUOBA

Depuis le transfèrement de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI), l’atmosphère sociopolitique qui s’était un tant soit peu décrispée, est de nouveau tendue en Côte d’Ivoire. En effet, à l’issue de son comité central tenu le 29 mars dernier à Abidjan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a annoncé des marches, sit-in et opérations ville morte pour dénoncer la « dictature » au « visage hideux » du régime du président Alassane Ouattara.

Quand on lui donne la main, il demande le bras et quand on lui donne le bras, il réclame la tête
Et comme pour ne rien arranger, le président du parti de Laurent Gbagbo a décidé de rompre le dialogue avec le gouvernement ivoirien, tout en appelant au boycott du recensement général en cours. C’est à n’y rien comprendre. Que veut réellement le FPI ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce parti est toujours resté dans sa logique de surenchère. Quand on lui donne la main, il demande le bras et quand on lui donne le bras, il réclame la tête. Qui aurait cru qu’après tous les efforts déployés par le président Ouattara en élargissant certains proches de l’ex-président et en dégelant leurs comptes bancaires, le FPI serait resté dans une logique de jusqu’au-boutiste au point de remettre en cause le fragile processus de réconciliation en cours ? Car, personne ne peut parier sur l’issue sereine d’une marche dans une Côte d’Ivoire en pleine rédemption où les rancoeurs sont encore tenaces et les abcès nombreux à crever. Et qui mieux que Pascal Affi N’Guessan sait qu’en appelant au boycott du recensement général de la population, on sème les germes d’une présidentielle contestée avec son lot de violences et de morts inutiles ? A vrai dire, le peuple ivoirien a tant souffert de l’incurie de ses dirigeants qu’il ne faut plus en rajouter en provoquant une nouvelle crise post-électorale après l’échéance de 2015. C’est dire que le FPI gagnerait à revoir sa copie à moins que toute l’agitation dont il fait montre, ne relève de la stratégie de fuite en avant. Car, tout porte à croire que conscient de son impopularité, Affi N’Guessan fait feu de tout bois pour empêcher la tenue de la présidentielle en réunissant les conditions de la chienlit en Côte d’Ivoire.
L’entêtement du FPI pourrait conduire à son implosion
Toute chose qui pourrait être préjudiciable au FPI quand on sait que, de plus en plus, se dessine une fêlure entre modérés et radicaux au sein du parti. Pour preuve, Pascal Affi N’Guessan lui-même est plus que jamais contesté dans son propre camp, du fait de ses sorties primesautières et de ses prises de positions belliqueuses qui ne font que renforcer la méfiance entre les populations qui, dépassant toutes considérations, ont réussi, dans leur grande majorité, à ranger aux oubliettes leurs bisbilles. En clair donc, l’entêtement du FPI pourrait conduire à son implosion si ses dirigeants actuels ne se ravisent pas le plus vite possible. On croyait pourtant qu’avec la naissance de l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFDCI), cette grande famille politique pilotée par Affi N’Guessan, le FPI mettrait de l’eau dans son vin en reconsidérant certaines de ses positions et en changeant de ton. Rien n’y fit. Ce ne serait donc pas étonnant qu’à peine portée sur les fonts baptismaux, l’AFDCI qui affiche pourtant des intentions nobles, vole, demain, en éclats pour des raisons évidentes de divergences de vue. Car comment comprendre qu’au sein d’une même alliance, les uns acceptent de dialoguer avec le pouvoir pendant que les autres rouspètent pour ne pas dire vouent une haine morbide au chef de l’Etat ? A l’analyse, on a parfois l’impression que le président Ouattara est victime de sa magnanimité ; lui qui, faut-il le rappeler, s’embarrasse de scrupules, de crainte de brader le capital de sympathie dont il bénéficie auprès de la communauté internationale. C’est malheureusement sans compter avec la mauvaise foi de l’adversaire d’en face qui n’a de cesse de lui tailler des croupières.
Boundi OUOBA
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