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CAVAYE ET AMADOU ALI DANS LEURS PROPRES PIÈGES

Bien de coïncidences et de curiosités se dégagent autour de cette nouvelle libération. D’abord, de nombreux analystes observent que cette délivrance survient quelques heures après la récente concertation qui a réuni ce week-end, à Maroua, autour de Cavaye Yeguié Djibril et d’Amadou Ali, toute l’élite politique du Grand Nord, avec pour seul point à l’ordre du jour, la sécurité dans le septentrion et la guerre contre Boko Haram.
L’on se souvient par ailleurs que, quelques minutes après l’enlèvement de ces religieux italiens et canadien, il y a deux mois, les forces de défense et de sécurité camerounaises s’étaient efficacement employées, avec une rare promptitude, à barrer la route aux ravisseurs réfugiés dans la région de Waza, pour que ceux-ci ne traversent pas la frontière. Un hélicoptère du Bataillon d’intervention rapide (Bir) avait même longuement survolé cette zone sans noter le moindre mouvement entre le lieu de l’enlèvement et la frontière, située à plus de 60 km. Conclusion : ces otages ne sont jamais sortis du Cameroun.

Ensuite, l’autre fait curieux qui n’a pas arrêté de triturer des méninges, c’est ce qui peut expliquer que cette libération survienne seulement en ce moment. Pour tenter de trouver une réponse à cette lancinante préoccupation, ces analystes se souviennent que, d’emblée, le président Paul Biya avait opposé un refus sans concession à la négociation avec les ravisseurs et au versement de quelque rançon que ce soit.
Ce qui, pour eux, veut dire que le chef de l’Etat, en homme le plus informé du pays, a depuis lors eu la maîtrise de la situation. Avait-il déjà compris les enjeux non-dits et cachés de ces récurrentes prises d’otages dans le Grand Nord ? Assurément. À savoir que profitant de la nébuleuse Boko Haram et de tous les effets produits par leurs nombreux faits d’armes, une certaine élite politique du Grand Nord, opportunistes à souhait en ce moment où la succession de Paul Biya est davantage envisagée, aurait voulu tirer les marrons du feu. L’un des objectifs de cette récupération pourrait être de démontrer à l’opinion internationale, la fragilité actuelle du régime au pouvoir. Un peu comme pour démontrer que Paul Biya, après plus de 30 ans de pouvoir, ne serait plus l’homme de la situation.
D’où ce manque de collaboration suspect des populations du Grand Nord à donner le bon renseignement aux forces de sécurité pour prévenir les attaques de Boko Haram. Malheureusement, pour ces manœuvriers, le sommet de Paris est pratiquement venu déjouer tous les calculs, en donnant carte blanche au président Paul Biya dans le combat qu’il vient d’engager contre la secte islamique.
Le président camerounais, au terme dudit sommet, est sorti renforcé aux yeux de l’opinion nationale et internationale, comme celui qui peut aujourd’hui combattre le groupe terroriste nigérian. Sans oublier que Paul Biya a à son actif, les autres libérations des otages français, occasions qui lui ont donné cette possibilité qu’il a aujourd’hui de converser plusieurs fois avec le président français François Hollande, au téléphone.
Ce qui a inéluctablement pour conséquence de faire échouer le manège de l’élite politique du Grand Nord qui voulait se positionner comme les hommes actuels de la situation pour venir à bout de la secte des Djihadistes nigérians. Face donc à cette réalité, les stratèges du Grand Nord n’avaient plus un autre choix que de se plier pour ne pas apparaître aux yeux de la communauté internationale comme les complices des terroristes qui brûlent les écoles, attaques les hommes en tenue, enlèvent les jeunes filles, et se manifestent par l’obscurantisme et la barbarie pour imposer une idéologie religieuse qui n’est qu’un paravent.
Ceci pourrait expliquer la libération des religieux italiens et canadien, en ce moment où les forces militaires camerounaises ont le feu vert d’en finir avec la secte islamiste et ses complices. Dans cette perspective, Amadou Ali et Cavaye ne voulaient pas apparaître comme les complices de ces obscurs barbares, même s’ils nourrissaient secrètement un projet de se servir des déboires des forces de sécurité dans le septentrion, face aux coups de boutoir de Boko Haram, pour se positionner politiquement.
Initialement publié par le journal la Météo
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