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MOTO-TAXI : LA MORT AU RENDEZ-VOUS ! par Hugues SEUMO

Avec l'état piteux de certaines de nos routes, l'enclavement de plusieurs de nos villages reculés, les motos taxis sont devenus incontournables pour se déplacer dans le pays profond. Il y a de cela par exemple un peu plus de trois décennies comme la capitale économique du Cameroun Douala vit le phénomène des moto-taxis dans un désordre urbain indicible. Notre reporter y a séjourné et reconstitue ici le film d'une activité qui ne cesse susciter des frayeurs au sein de la population à travers des accidents de la circulations multiples.
Des quartiers comme Bojongo, Bonabéri, Déïdo, Akwa , New bell , Bilonguè ou autres à l’instar de Ndog Mbong en passant par Ndokoti,etc les Benskineurs ( Moto taximen) lancent un défi à tous les usagers de la route, défiant même les feux de signalisations routières..

Au Rond point Deido plus d’une cinquantaine de motos klaxonnent sans arrêt. Les conducteurs de ces engins  s’empressent de solliciter des clients.
« C’est où là ? Tonton montez ici », lance le Benskineur qui expliquera plus tard que leurs motos, de fabrication asiatique portent les noms de marques Nanfa, Nana, Onana, Kamga (Noms des grands importateurs au Cameroun) ou Sukida ou Quigqi etc.
Très tôt les matins, ils sont nombreux dans les multiples carrefours de la ville de Douala. Ils circulent à vive allure. Avec dans leur sillage des colonnes opaques de fumée. Et parfois des accidentés. Ce sont des motos  utilisées comme taxis au Cameroun.
Le visiteur qui débarque dans les grandes villes camerounaise  est tout de suite happé par un phénomène singulier : la prolifération des motos. Dans la capitale économique du Cameroun, ils sont de plus en plus nombreux ces véhicules. Quand ce ne sont pas les routes qui sont à l’image de la ville elle-même, ce sont les motos taxis qui les occupent qui en sont la marque caractéristique.
Mais ce n'est pas tant le nombre de ces motos  qui impressionne. Ce n'est pas non plus la nuée des carcasses de motos abandonnés quelquefois en bordure des routes  qui gène dit on là bas. Ce qui frappe, c’est le mépris du code la route et  le gaz toxique que crachent ces motos. C'est que, pour la plupart de seconde main et donc vieilles, ces dernières sont mal entretenues : leurs conducteurs, plus intéressés par les recettes que par l'état de leur motos.En conséquence de quoi leurs motos produisent une redoutable fumée dont l'échappement est responsable de multiples maux : Irritation des yeux, toux,   sensation d'étouffement, asthme...
« N'ayez pas peur j'ai la maîtrise de mon engin car je suis pilote depuis 15 ans maintenant », assure Ousmanou qui avoue que personne ne porte de casque de protection et ne dispose d’un permis de conduire de catégorie « A ».
Première direction, marché central de Douala. Le spectacle est beau à voir. Une longue file de motos dans les deux sens, s'impose sur la route crevassée devant les taxis et autres voitures privées. Chaque bruit de moto colle à une marque, à la nature du cylindre ou encore à l'âge de l'engin. Différentes sources, estiment au hasard que le parc moto de Douala dispose de 5 000, 20 000, 50 000, 100 000 voire 300 000 engins.
Une source municipale a été incapable de révéler la taille réelle de ce parc « parce que la majorité ne se fait pas enregistrer ».
Pour lancer l'exploitation d’une moto taxi, il faut acheter une carte grise à 20 000 FCFA, une assurance annuelle de 18 à 25 000 selon l'assureur, et payer l'impôt de 10 000 FCFA ainsi qu'une vignette municipale de 2000 FCFA. La moto, quant à elle, coûte désormais entre 350 à 450 000 FCFA selon la marque alors qu'il y a plusieurs années il fallait débourser près d'un million. Au total, il faut débourser en moyenne 450 000 frs CFA (700 €) pour être propriétaire d’une moto taxi au Cameroun.
Au carrefour Ange Raphaël à la Cité Cicam,des motos forment un embouteillage monstre, mais les Benskineurs ( Moto taximen) n'attendent jamais. Tous faufilent dans les espaces qui séparent deux voitures, pour occuper la file gauche de l'avenue de l’université apparemment libre. La conséquence c'est le blocus des véhicules venant dans l'autre sens et des piétons sans oublier  quelque fois des accidents de circulations multiples.
Coup de klaxons prolongés, injures ou coups de gueule....
A Mboppi, deux clients de deux motos en croisement s'accrochent les pieds, leurs conducteurs respectifs perdent l'équilibre et s'aident des pieds pour freiner. Trop tard. Chacun percute une voiture sans le moindre dégât, et on reprend la route.
Au rond point Bessengué, tous violent le feu rouge. Les routes sont encore plus défoncées compliquant la circulation des voitures et même des piétons. Ici, les Benskineurs sont encore plus maîtres de la route. Certains n'hésitent pas d'embarquer deux, trois clients se mettant dans une position inconfortable. «  Les camerounais sont fort », répond Olivier un conducteur de moto taxi qui vient d'embarquer un homme et ses trois enfants.
Plus loin, un ‘‘Pousseur'' (Utilisateur de pousse-pousse) fatigué par la rude chaleur de la mi-journée, monte sur une moto et décide de tirer son chariot avec ses mains dans le dos. .
On arrive au marché Mboppi, c'est le bouchon dans une rue noyée dans la fumée noire des motos. Un Benskineur heurte légèrement une voiture, mais son conducteur ne s'en aperçoit pas. Quand celui-ci pose les pieds à terre pour négocier un espace entre deux voitures, une autre moto le percute. Il se relève et redémarre sa moto puisque l’incident n’a pas été rude pour lui.
Les accidents de circulation sont devenus des faits banals dans cette société et font de nos jours les titres de la presse et des tranches d’information dans les chaînes radio et télé basées à Douala. "Selon des estimations faites, à Douala, il se produit toutes les minutes deux à trois accidents par moto- taxi", reconnaît Félix Mbotchak, membre de l'asbl CEBAPH en activité à Douala.
Au-delà de ces estimations, un tour fait dans les centres hospitaliers de la ville donnerait une autre idée de l’ampleur du mal. "Chaque jour, ils arrivent par vagues baignant dans du sang. Pour ceux qui ont la chance de survivre, leur corps présente parfois des fractures diverses déclare-t-on aux urgences de l’hôpital Laquintinie de Douala. A ce jour, un bâtiment de cette institution sanitaire a même été baptisé Pavillon Ben- skin pour traduire la gravité d’un phénomène né du déficit de couverture en matière de transport urbain classique.
Le phénomène de Ben Skin a de nos jours envahi toutes les régions du Cameroun, même les campagnes ne sont pas épargnées. Il devient de plus en plus urgent de réorganiser ce secteur.
Les motos taxi non seulement polluent l’air, ne respectent pas le code de la route etc.  Ils klaxonnent de partout, sauf pour les narines et les oreilles des policiers.
Devant une telle situation, quelles solutions faudrait-il adopter ? 
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