OBJET: Annulation sans délai de la hausse du prix des carburants
Monsieur le président de la république,
J’ai reçu la nouvelle de la hausse du prix des hydrocarbures hier comme la majorité des camerounais. L’annonce ne m’a pas surpris, d’autant plus que j’ai longuement mené les débats sur le maintien ou non par l’État de la subvention aux prix des hydrocarbures. Pour ma part, j’ai toujours pensé qu’on ne devrait pas y toucher en raison des conséquences sur l’activité économique notamment le secteur des transports, sur le panier de la ménagère. Toutefois, il m’a toujours semblé utile qu’il fallait revoir cette subvention sans toutefois la supprimer.
La problématique de l'augmentation des prix ne date pas d'aujourd'hui, donc ce n'est pas une surprise pour le peuple, je l'avais prévu, de même que le contexte actuel de crise généralisée, d'insécurité avec "l'histoire scabreuse de Boko Haram dont on ne sait en réalité les tenants et les aboutissants". Il s'agit d'un cocktail de crises et d'échecs, qui à priori, devraient pousser le gouvernement à plus de réflexion lorsqu'il voudrait prendre de telles mesures sociales qui seraient défavorablement accueillies par les populations.
Le passage de Charles Metouck à la Sonara prouve à suffisance que le pétrole Camerounais se porte bien ; selon les données, le chiffre d’affaires a été multiplié bien au-delà des attentes et l’arrivée de Tradex (Société à capital public appartenant à la snh) sur le marché devait réguler au mieux cette situation et nous éviter de céder au chantage de la Banque Mondiale et du FMI.
En effet, le contexte politique et social camerounais actuel, outre les crises et échecs sus-évoqués, présente un Président de la République dépassé par les événements. Et pour ce qui est des décisions à prendre, un régime contesté dans ses fondements et divisés en son sein, ou les luttes de succession sont ouvertes ne saurait aussi indiffèrent au sort de la population. C'est dans cette situation de fin de règne autocratique qu'intervient la décision impopulaire, d'augmenter les prix des Hydrocarbures et du gaz. Ce n’est certainement pas pour favoriser la baisse de tension après l'échec de la coupe du monde et encore moins l'union nationale face au "serpent de mer Boko Haram". C’est en réalité un piège tendu à la pauvre population camerounaise, constituée en majorité des jeunes diplômés sans emplois et dont l’avenir est sombre.
Monsieur le président de la république,
C’est depuis belle lurette que l’État du Cameroun tire le diable par la queue en raison de ses problèmes récurrents de trésorerie, en témoigne l’émission régulière des bons et obligations de trésor. Certes, le stock de notre dette est encore un tout petit peu maîtrisable. Notre croissance peine à atteindre deux chiffre en raison de nombreux maux tels que la mauvaise gouvernance, l’inertie, la corruption, l’absence de cohérence dans les choix des hommes qui nous dirigent etc.. Le système ayant failli à ses devoirs d'assurer la survie et la protection des personnes et des biens depuis plus de 30 ans devrait se retirer.
Pour qu’une telle mesure soit prise, il me semblerait utile de faire une étude préalable, surtout du secteur des hydrocarbures dans notre pays, question de trouver à qui profite réellement ces subventions dont on nous dit que les plus grands bénéficiaires sont les pauvres populations camerounaises. La solution qui me semblerait adéquate serait celle de réduire les dépenses miraculeuses, le train de vie princier de l’État, notamment la dotation aux carburants de certains ministères, sous-préfets, préfets, gouverneurs et j’en passe. Cette réduction des dépenses du gouvernement, pourrait et devrait permettre à l’État, d’orienter les ressources dégagées à l’amélioration des transports urbain et interurbain, mais aussi le désenclavement des zones rurales de production agricole afin de faciliter l’écoulement des denrées, réduisant de facto leur prix sur les marchés, la mise en place enfin d’un paquet minimal de santé pour tous dans notre pays.
Au vue de tout ce qui précède il me semble donc impérieux de revoir cette mesure dangereuse qui risquerait après analyse de faire sombrer notre pays dans un KO total. Vous n’avez pas perdue de vue les terribles incidents de 2008. Les populations avaient montré leur courroux et des émeutes s’en étaient suivies, laissant sur le carreau de nombreuses victimes. Je doute fort que ce soit votre souhait pour notre nation d' où l’urgence de revoir monsieur le président, cette mesure ; car l’histoire du Cameroun nous démontre que Le peuple sait dire son indignation face à des décisions qui impactent négativement son quotidien.
Veuillez agréer, Excellence, l’expression de ma très Haute Considération.
Serge Espoir Matomba,Premier Secrétaire du PURS (Peuple Uni pour la Rénovation Sociale)
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