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Attaques dans l'Extreme-Nord: Terrorisme ou complot politiques ? par JEAN-EMMANUEL MANGA

Quelques jours seulement après les événements malheureux survenus dans la région-de l'Extrême Nord: Kolofata et Kousseri, la rupture saccadée de l'omerta pousse à croire que le crépuscule des crapules a sonné au Cameroun. Une hypothèse galvanisée par la dernière annonce de Paul Biya: «ce n'est pas Boko Haram qui va nous dépasser» 

D'après des témoignages de survivants et au regard des différents procédés, on peut aisément conclure que ce n'est pas Boko Haram qui a attaqué le domicile d'Ahmadou Ali dans son village natal en cette matinée fatidique du 27 juillet 2014, encore moins de l'incursion qui a fait près d'une vingtaine de morts à Kousseri quelques jours après. Un argument qui trouve l'assentiment du n°4 de «Boko Haram». Peu de temps seulement après ces attaques, ce dernier en ligne dans une télévision de la place, dans son speech a précisé que son mouvement n'«avait rien à voir avec le Cameroun». Leurs revendications se basant uniquement au seul cas du Nigéria ou les musulmans au Nord contestent l'hégémonie «pouvoiriste» tombée par coup du sort entre les mains des sudistes dont l'incarnation n'est autre que Goodluck Jonathan, président actuel de la confédération nigériane. D'autant plus que 48 heures avant, ce que beaucoup ont cru appeler «la tragédie Ali ou le massacre de Kousseri», le dispositif sécuritaire composé de chars d'assaut, et de près d'une centaine d'hommes en treillis, qui quadrillait Kolofata avait été levé, pour la sécurisation de Kousseri, dont les rumeurs annonçaient d'éventuelles attaques futures. En s'inspirant de L’Œil du sahel qui, il faut le reconnaître, s'est posé en pionnier dans la mise en garde et l'alerte d'une situation d'insécurité grandissante dans le grand Nord camerounais, par des dénonciations répétées d'incursions que l'on a tôt fait d'attribuer aux mercenaires centrafricains, tchadiens et même nigérians, A défaut d'un complot ourdi fomenté par l'élite du Nord contre le pouvoir central de Yaoundé, on comprendrait alors facilement l'une des annonces ayant barré l'un de ses titres ces derniers temps: « Ali, le Grand Nord et Boko Haram.» 


Par le biais d'une lecture sémiotique et sémiologique, il ressort que des trois entités majeures de valeur égale, qui constituent cette phrase, il y a comme une symbiose entre elles. De quoi conclure selon eux que ce n'est pas le «vrai Boko Haram qui est la cause de ces multiples tragédies» dans la mesure où le mode opératoire tranche radicalement avec celui connu des membres de ce mouvement. Et galvanisé par le couperet lancé par Marafa Hamidou Yaya lors du verdict de sa condamnation -25 ans fermes-, je ne suis pas sûr de passer 5 ans en prison. A la lecture de tant de concordances il peut sauter à l'œil que quelque chose de pas net se trame dans le Nord du pays. 


Hasard et coïncidences dérangeants 

Quelques faits qui entourent ces assauts mortels et qui se sont soldés par l'enlèvement d'une vingtaine de compatriotes en plus de l'une des épouses de l'actuel ministre délégué à la présidence chargé des relations avec les assemblées, madame Ali née Françoise Moukoury et la mort de plusieurs autres personnes, convergent vers cette conclusion en intertitre. 

D'abord, la levée insolite du bouclier sécuritaire pour une zone encore hors de danger cette matinée-là. Ensuite, les assaillants qui s'exprimaient en Kanoury, langue maternelle d'Ahmadou Ali, appelaient certains occupants de son domicile par leurs propres noms de Famille. Selon des sources, le chef du commando qui a perpétré cette attaque est resté, pendant tout le temps qu'a duré l'assaut en communication téléphonique avec un inconnu dont on suppose être sa hiérarchie. Surtout qu'une seule phase était dans toutes les bouches: «Sors Ali, sors !» Comme quoi, il ne s'est pas agit d'un coup fortuit mais plutôt d'un règlement de comptes savamment préparé. Bien plus comment comprendre que Kousseri qui venait de bénéficier d'un renforcement sécuritaire quelques tours seulement avant le drame, soit à son tour surpris par l'ennemie qui aurait fait une vingtaine de victimes dans le camp de nos forces de défense. Autant de faits qui font croire que les assaillants évoluent paisiblement en terrain connu et conquis à défaut d'avoir des taupes infiltrées dans les services de renseignement nationaux. Au moment où des langues commencent à se délier, des sources font état de plusieurs centaines de jeunes tous originaires du village et de l'arrondissement d'où vient le vice Pm. Ceux-ci selon les mêmes sources auraient été recrutés par «Boko Haram» après s'être copieusement fait bastonnés sur ordre dit-on ici de monsieur Ali qui leur reprochait de n'avoir pas voté pour le Rdpc lors des dernières présidentielles. 


Comme une réponse du loup à la bergère 

Selon les premiers résultats des enquêtes diligentées à cet effet, la thèse d'une complicité entre l'élite du grand Mord et ce « Boko Haram » semble se confirmer. Des témoignages obtenus à bonne source indiquent clairement que ces rebelles revendiquaient le reste de la rançon due aux négociations ultérieures promise par Hamadou Ali. Des fortes sommes d'argent qui devaient circuler dans le cadre de la libération des différents expatriés enlevés ces derniers mois dans le septentrion camerounais. Des langues parlent de Plusieurs milliards distraits par la bande à «Ali baba et les sept voleurs.» De l'argent destiné aux voleurs volés par un autre voleur semble-t-on croire. Ce que n'auraient pas digéré ses « complices » de l'autre camp. Une situation qui a irrité l'autre partie au point de conduire vers l'irréparable. Surtout que l'épouse d'Hamadou Ali, encore entre les mains de ces rebelles demeure une prise de choix capable de ramener l'époux « à de meilleurs sentiments. » Malgré le renforcement du dispositif sécuritaire par l'armée dans le grand Nord, cette partie du pays semble hélas sous contrôle de l'insurrection. Puisque mercredi dernier, une autre attaque aurait fait près de 16 morts du côté camerounais selon un informateur. Une nouvelle pas encore confirmée par des sources militaires. 

Seulement et à bien y regarder, cet alizé qui souffle dans le Nord du Cameroun envisage de lever son tourbillon jusque dans le Sud profond. Avec les conséquences qui peuvent en découler. Et Paul Biya n'a pas su bien le dire sur le perron de l'Elysée en lançant que «je déclare la guerre à ce Boko Haram là... » C'était peut-être une façon pour lui, de signifier qu'il existe sur le sol camerounais des spécificités du Boko Haram. Un Boko Haram made in cameroon. D'où l'appel à la vigilance de chaque citoyen!
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