Après les discordes affichées au sommet de l’Etat ces
derniers jours, sur l’existence ou non d’une éventuelle rébellion camerounaise,
naissante dans la partie septentrionale du pays, pour renverser le régime de
Yaoundé, Issa Tchiroma Rechercher Issa Tchiroma Bakary, le porte-parole du
gouvernement, est monté au front hier, pour faire des clarifications, a appris
koaci.com.
Face aux médias, le ministre de la Communication (Mincom), a
martelé qu’il n’existe pas de rébellion camerounaise, « Boko Haram est avant tout un phénomène extérieur au Cameroun. C’est un groupe
terroriste étranger, né au Nigéria et ayant ses bases dans
ce pays voisin où la liste de ses atrocités aveugles n’en finit pas.
Malheureusement, les exactions de cette nébuleuse ont commencé à déborder des
frontières du Nigéria. Et le Cameroun, comme d’autres voisins du Nigéria, en
subit les effets collatéraux », va préciser le porte-parole gouvernemental.
Conséquence de ces attaques terroristes, des personnes sont
enlevées, des vies sont supprimées et le Cameroun, par hospitalité reçoit un
afflux de réfugiés nigérians, aujourd’hui avoisinant 20 mille personnes.
Contre les voix qui veulent faire croire que « Boko Haram » est camerounais, le Mincom reprécise que de telles
allégations sont mensongères, irresponsables, infondées et visent à semer le
trouble dans le pays, «le gouvernement de demander à la population de ne pas se
laisser distraire par ces allégations que propagent quelques médias, et qui
sont de nature à porter atteinte à la cohésion et à l’unité nationale», va-t-il
déclarer.
Avant de lancer, « il n’existe pas de Boko Haram camerounais, Les attaques contre le Cameroun sont bel et bien le fait d’assaillants venus de l’extérieur, qui ont vite fait
de retraverser la frontière après la commission de leurs méfaits», va-t-il
poursuivre.
Recrutements isolés
La secte islamiste nigériane recrute pourtant des jeunes
désœuvrés dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, reconnaissent les
officiels camerounais. Le climat ambiant n’est plus propice à l’exercice
d’activités, à cause de la peur et de la terreur que font régner les
djihadistes.
A l’Extrême-nord du pays, des commerçants, n’arrivent plus à
faire du commerce, tout comme les éleveurs et les agriculteurs à mener
librement leurs activités. Du coup, les islamistes de Boko Haram, trouvent un
terreau fertile pour enrôler dans leurs rangs des jeunes sans emploi, en leur
proposant des sommes faramineuses et des armes.
Ceux-ci sont parfois payés pour revenir égorger leurs
propres parents. L’existence de ralliements isolés, ne saurait conforter la
thèse de la présence de Boko Haram en territoire
camerounais, ou de la « mouvance des rebellions ourdis contre les pays voisins
du Nigéria».
Colère contre les médias
Dans la mise au point, de Tchiroma, il y a aussi de la
colère contre les médias, notamment certains organes de presse locaux qui ont
choisi de relayer les articles du média français, « au regard des lourdes
menaces que ces tentatives de stigmatisation d'une partie de la population de
notre pays, font peser sur le socle unitaire de notre nation, j'adresse à ceux
des médias nationaux en l'occurrence, qui ont choisi de se prêter à ce jeu
macabre, une sévère mise en garde afin de leur rappeler les obligations de
responsabilité républicaine qui leur incombent, en particulier lorsque
l’intégrité territoriale de notre pays est en jeu et que les valeurs
fondamentales de notre pays sont susceptibles d'être mises en péril », va-t-il
déplorer.
Avant de menacer, « de tels écarts ne sont ni tolérables, ni
admissibles dans un Etat de droit ».
Situation des proches de Marafa
Issa Tchiroma Bakary, a saisi l’occasion de cette sortie
pour donner la version du gouvernement sur les motifs de l’arrestation de
Siddiki Abdoulaye et de Maitre Harissou.
Leur interpellation dit le Mincom, n’a aucun lien avec Boko
Haram « je voudrais saisir la présente occasion pour
faire une clarification sur la situation concernant Me Harissou et Abdoulaye
Siddiki, qui a également été récemment au centre de l’emballement médiatique.
Cette affaire, en l’état actuel de nos informations, n’a aucun lien avec la
lutte contre Boko Haram. Monsieur Abdoulaye Siddiki et Me Harissou ont été
interpellés par les services de sécurité dans le cadre d’une enquête en cours
portant sur des menaces à la sûreté de l’Etat. Les intéressés sont notamment
entendus pour des activités et contacts présumés avec des groupes armés
centrafricains, dont certains sont responsables d’attaques contre le Cameroun»,
expliquera le membre du gouvernement.
Pourtant selon les avocats des personnes arrêtées, leurs
droits ne sont pas respectés au moment de leur interpellation, et ils sont
détenus pas des conditions inhumaines.
Avec cette sortie, le gouvernement camerounais veut doper le
moral des troupes au front, qui engrangent succès après succès ces dernières
semaines contre les terroristes de Boko Haram. Et, surtout rassurer ses
populations, qu’il n y a aucune discordance entre dirigeants camerounais, même
si la réalité est toute autre.
Armand Ougock
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