Le Messager dans sa livraison du 29 septembre 2014 titre en sa petite Une : « Cameroun - Importations de sucre raffiné: La décision controversée de Ferdinand Ngoh Ngoh ». L’article signé de © B-P D., Alain NOAH AWANA a retenu particulièrement notre attention et exige de nous un droit de réponse citoyen, républicain et politique. Comme citoyen camerounais nous sommes consommateur au quotidien des produits de la Socucam et tout particulièrement du sucre, quoique ! Comme républicain nous portons en nous les aspirations profondes de ce pays et de son peuple, ce qui nous met en avant-poste des réflexions et des contributions de toutes natures et de tous genres qui peuvent à son développement à l’épanouissement de ses populations. Enfin sur le plan politique, en 2011, au sein de la coalition Cameroun Génération 2011, nous avons porté un projet politique en vue d’une alternance au sommet de l’Etat en 2011. Ce projet de recherche affiche aujourd’hui chez son éditeur 1530 ventes, au regard du marché du livre au Cameroun, nous pouvons dire qu’il se porte bien. http://www.nkul-beti-camer.com/ekang-people-label.php?cmd=journal&Item=1457&PHPSESSID=h4ie6a9thghk3g9559kn9sko76
En février 2011, nous avons interpellé le gouvernement du Cameroun afin de dénoncer l'importation de sucre animal impropre à la consommation humaine pour approvisionner le marché Camerounais. Nous nous offusquions en ce temps là de la léthargie des Camerounais qui ne savent plus que dire : «on va faire comment?»
Nous vous le présentons à nouveau aujourd'hui dans le contexte des décisions prises par le gouvernement et annoncées par le Secrétaire Général de la Présidence de la République et qui semblent répondre à cette demande bien que le problème du déficit dans la production de sucre de la SOSUCAM ne soit pas jugulé. Il n’est pas superflu de revendiquer la paternité des décisions prises par le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République dans un contexte où les valeurs intellectuelles sont mises sous le boisseau et que le travail des uns et des autres est souvent attribué à une minorité moyennant quelques billets de banques et très souvent avec la complicité des médias. Il est aussi important de souligner ici la légèreté avec laquelle les journalistes du Messager ont traité de ce sujet.
Mensonges et démission de l’État
Le 17 janvier dernier le Ministre du Commerce a suspendu l'exportation du sucre en invoquant pour raison la rareté de ce produit sur le marché local. Cette suspension fait suite à une correspondance que nous avons adressée à différentes personnalités pour expliquer la situation de la filière sucre dans notre pays.
En effet depuis bientôt 5 mois, les camerounais consomment du sucre animal importé du Brésil et impropre à la consommation. Ce sucre transite par le Congo dans le but de ne pas payer de frais de douane. Pendant ce temps, monsieur Louis Yinda exporte le sucre produit par la Sosucam dans les pays de la zone CEMAC pour en tirer une grande marge bénéficiaire.
Devant cet état de choses, il vous revient, il nous revient à tous de réagir. Il s’agit ici de mensonge, un double mensonge qui vient des pouvoirs publics qui cachent la vérité et qui, surtout, refusent pour des raisons que nous ignorons de prendre les décisions qui s'imposent, mais également le mensonge du peuple camerounais qui aujourd'hui ne sait plus que dire «on va faire comment?» ...
Ceux qui consomment ce sucre sont des citoyens camerounais, nos compatriotes, nos parents, nos enfants, nos amis et nos voisins. Posons-nous des questions simples : pourquoi aucun média, pourquoi personne au gouvernement ne dénonce-t-il cette situation? Le «gombo» comme on dit ici au pays est-il plus important que tout? Et vous alors connectés toute la journée, pourquoi ne dites-vous rien? La vie des vôtres n'a-t-elle donc aucune importance?
Pour prétendre à la fonction présidentielle ici au Cameroun, il faut avoir les nerfs solides; il faut surtout les avoir solides parce qu'il faut jongler avec tout. Il faut négocier voire monnayer des passages dans les médias dits "grands" et, c’est à peine si on ne vous dicte pas votre discours dans les coulisses…
Ceci ne veut pas dire que le Cameroun est un enfer mais, qu’il suffit d’un peu de volonté pour améliorer ce pays. Il est facile de démissionner quand l'on découvre que ceux et celles pour lesquels on se bat se moquent de vous, vous ridiculisent à la limite, plus encore que le monstre froid contre lequel vous vous battez.
Sur Facebook, de nombreux groupes camerounais ont vu le jour, les facepotes, Ngaoundéré cameroun, les bouts de choux et que sais-je encore, qui auraient pu être des relais sociaux. Mais non! Ils se sont mis au service d’autres et pour d'autres fins. Sur la toile nous assistons aux débats les plus farfelus, nous recevons les propositions les plus indécentes et la vie de l'autre n'a aucun prix dans cette nouvelle caste
d'internautes, et l'engagement citoyen est un vain mot qui ne trouve aucune application dans ce champ d'infertilité solidaire et sociale.
D'autres réseaux sociaux existent comme le Cam Mv, Demain Cameroun, et quand ces pages nous sont ouvertes, nous ne brillons pas par nos contributions! Alors posons les vraies questions : quel est véritablement le rôle des internautes? Pourquoi occupent-ils cet espace?
Pour ce qui est de la filière du sucre dans notre pays, il y a à la fois démission de l'État mais, plus encore du peuple, des médias, des citoyens, des facebookers, des porteurs de cravates, des donneurs de leçon, des politiciens, des John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Louis Tobi Mbida, Kah Walla. Posons-nous la question de savoir pourquoi Ekindi qui est un opérateur économique ne se prononce pas sur le sucre.
Le dossier du sucre n'est qu'un pan de cette forêt de misère dans laquelle nous sommes plongés depuis 28 ans. Pouvons-nous mettre les adeptes de «Pour le libéralisme communautaire» dehors en leur signifiant que nous voulons tourner cette page, que nous voulons repartir sur des nouvelles bases? Si la réponse est oui, où est notre engagement, comment nous engageons nous?
Facebook est un outil de lien social. Comment l'utilisons-nous aujourd'hui? Les tunisiens l'ont fait, les ivoiriens le font tous les jours, les noirs américains se sont socialisés par cet outil… À quoi nous sert-il? Juste pour les rencontres? Pouvons-nous aider notre pays à s'en sortir? Ce sont autant de questions que nous devons nous poser aujourd'hui parce que le danger et la mort sont devant la porte, la nôtre, celle de nos parents, de nos amis, de nos enfants.
En ce jour, permettez-moi ce petit mot, cette petite réflexion, pour partager avec vous ce que je dégage au quotidien de mon séjour au Cameroun.
Dr Vincent Sosthène FOUDA Président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie [M.C.P.S.D]
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