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Réponse de Jeannette Marafa à Fanny Pigeaud pour avoir laisser entendre dans un article que son mari était à l'origine d'une rebellion

À l'attention de Mme Fanny Pigeaud - Réaction à son article du 26 août publié sur mediapart.fr
Madame,
Je tiens à vous faire part de mon atterrement face aux accusations extrêmement graves que vous portez contre mon mari Marafa Hamidou Yaya dans votre article du 26 août publié sur médiapart.fr.
Vous l'accusez explicitement d'"orchestrer" une rébellion contre le régime de Paul Biya en soutenant et en instrumentalisant Boko Haram dans le Nord du Cameroun, et accessoirement d'avoir détourné des fonds publics pour servir cet objectif.
Vous ne produisez à l'appui de ces affirmations que des rumeurs extrêmement vagues, dont d'ailleurs aucune ne vise Marafa nommément ou implicitement, à l'exception d'une seule, qu'aurait relayée un "officiel" camerounais anonyme en janvier 2013 -c'est-à-dire alors que le régime s'acharnait déjà ouvertement contre Marafa.

Vous appuyer sur des bruits pour lancer des accusations de cette ampleur est déjà en soi un manque d'honnêteté journalistique et intellectuelle inqualifiable. Le plus grave est que la réalité factuelle vous contredit sur tous les points. En substance, cette réalité est la suivante:
  • Depuis son arrestation, Marafa publie régulièrement dans la presse camerounaise des lettres ouvertes appelant à un changement sans violence et sans troubles, dans le respect des mécanismes institutionnels inscrits dans la constitution;
  • Dans ces mêmes lettres, loin d'encourager les divisions et d'attiser les mécontentements, il plaide pour la création d'une société de confiance, qui ne soit plus dominée par le tribalisme et la paranoïa;
  • Il a, dans la presse nationale et internationale, et le plus récemment dans une tribune publiée par Le Monde, dénoncé dans les termes les plus fermes l'extrémisme et Boko Haram en particulier et proposé une stratégie pour leur faire barrage;
  • Le tribunal qui l'a condamné a reconnu explicitement qu'il n'était coupable d'aucun fait de corruption, et la communauté internationale le reconnaît comme prisonnier politique.
  • En négligeant de vous livrer à la moindre critique de vos sources alors que tous les éléments évoqués plus haut sont disponibles sur internet, vous prenez une responsabilité très lourde, d'autant que vos propos ont déjà été repris par la presse locale.
  • Tout d'abord, en désignant Marafa comme un soutien du terrorisme et l'instigateur d'une rébellion, vous mettez sa tête à prix. Vous feigner d'ignorer que Mme Soppo, son assistante depuis plus de 20 ans, a été assassinée en janvier 2014, signe clair qu'on cherche à le faire taire définitivement. Plus largement, vous cherchez à mettre hors-jeu une des seules personnalités qui soient à même de mettre le Cameroun sur le chemin de la confiance et du changement, un homme qui a eu assez de courage et d'intégrité pour, se sachant innocent, refuser les arrangements qui lui auraient permis de rester libre.
  • Enfin, vous contribuez à entretenir le climat de suspicion généralisée qui est à l'origine de tant des maux du pays, tout en niant absurdement la gravité de la menace que représente Boko Haram pour l'ensemble de la région.
  • Pour des raisons évidentes, Marafa n'est pas en mesure de s'adresser directement à vous, mais à sa demande je vais immédiatement demander un droit de réponse à Médiapart.
    Jeannette Marafa
    Paris, le 29 août 2014
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