En quelques jours de combat ardu, le peuple burkinabè est parvenu à bouter du pouvoir l’assassin de Thomas Sankara –Blaise Compaoré –mais l’un de ses fidèles, le colonel Isaac Zida, s’est emparé du pouvoir, et n’a dû l’abandonner que sous les feux des pressions tous azimuts.
Le choix enfin de Michel Kafando, comme président intérimaire du Faso jusqu’à la présidentielle de novembre 2015 (ami de Compaoré proposé par l’armée, un ami d’Alassane Ouattara et de la Communauté Internationale) corrobore cette déviation et confiscation de la révolution burkinabè.
Ce choix de M. Kafando dénote déjà clairement à tout œil clairvoyant ce que l’avenir réserve à ce pays. Ce monsieur est comme une cloche d’où ne pourront sortir de bons sons qui cadrent avec les aspirations profondes du peuple burkinabè.
Monsieur Kafando se tournera vers la même politique néfaste d’assistanat et de mendicité qui fut prisée pendant 27 ans par M. Compaoré, et cela ne laissera pas d’aveugler, d’émasculer et de briser les Burkinabè. Le peuple a été volé à la barbe de l’opposition, et le pourrait être encore davantage à l’avenir.
Oui, ne nous trompons pas sur ce choix. Ce type est intelligent, il a assez de connaissances, c’est un grand diplomate : Mais au demeurant, comme Ouattara et Compaoré, Michel Kafando n’est qu’une autre poupée au pouvoir pour sécuriser le pouvoir d’un autre valet.
M. Kafando est une simple feuille dans la main de ceux-là qui voudraient sempiternellement confisquer ou étouffer et empêcher la volonté de souveraineté totale qui traverse l’esprit et le corps du peuple burkinabè.
C’est lui qui va préparer la place à un Compaoré bis en 2015, c’est-à dire un autre dirigeant qui continuera de faire vibrer les cordes des dépendances économiques, monétaires, et politico-financières ainsi que de la soumission totale de son peuple au dictat des Puissants.
C’est-à dire un futur président burkinabè inapte à encourager et protéger le vaillant et débonnaire peuple burkinabè dans les meilleures voies qui conduisent à la véritable souveraineté.
C’est pourquoi le peuple burkinabè doit être toujours prêt à prendre ses responsabilités. A aucun moment il ne doit baisser de vigilance. La Révolution burkinabè déviée et confisquée est aujourd’hui comme un vin remis à la cave qui continue de s’affermir, de se bonifier et reviendra avec toutes ses vertus de purgation et d’édification. J’en ai grande conviction.
Que les conspirateurs et clowns nocturnes et diurnes de tous bords mus par des intérêts divers le sachent ! La vraie révolution burkinabè pourrait arriver après les élections de 2015, quand la forte conviction d’avoir été volé et la certitude de l’enchaînement du crime bien organisé gagnent et révoltent derechef le peuple.
Léon Tuam
Activiste des Droits Humains et écrivain
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