L’urgence de
parler de la situation sociopolitique pas très agréable dont traverse le
Cameroun à l’heure actuelle a toujours été nécessaire et le demeure. L’avenir
de plus de vingt millions de Camerounais pour peu que l’on veuille bien être
honnête se trouve sur une piste d’obstacles bien difficile à emprunter par les
usagers de la démocratie. Plusieurs contemporains réclament une alternance au
sommet de l’Etat mais de quelle manière ? Il convient de souligner que l’alternance
est un phénomène de rajeunissement et de renouvellement perpétuel.
La loi de la
nature voulant ainsi que l’on vieillisse et que de nouvelles cellules voire de nouvelles
ambitions jaillissent pour booster la modernité dans une structure sociétale
donnée.
L’alternance
démocratique telle quelle, doit commencer dans nos différentes chapelles
politiques, nos habitudes, nos mœurs. Réfuter cette manière de voir, c’est
exiger du camp d’en face ce que l’on ne voudrait pas subir. C’est le leitmotiv
qui habite plusieurs de nos leaders contemporains, que l’on soit au Cameroun ou
au niveau des forces vives de l’opposition dans la diaspora camerounaise.
Pour un pragmatisme réel, nous irons
droit au but.
Nous
proposons aux différentes forces vives politique de l’opposition camerounaise
la mise en expérimentation de la thèse de Rabelais soutenant avec force
conviction que : « Si en politique, il faut avoir les moyens, ce qui
importe davantage, c’est d’abord l’existence puis la mise œuvre d’une véritable
stratégie et le développement de la notion de changement au sein de la même
structure quand l’on affiche dans son compteur un bilan négatif »
A cet effet,
nous suggérons à ceux qui peuvent nous comprendre l’utilisation rationnelle et
rigoureuse de leurs propres atouts et faiblesses comme base de leur propre
stratégie.
Quels sont réellement les propres atouts de notre
opposition véritable ?
Ce sont les
théoriciens chevronnés que l’on retrouve dans toutes les chapelles politiques
mais, qui demeurent inutilisés. Ils sont très actifs dans la rédaction des
communiqués, des conférences de presses sans suivis véritable, des spécialistes
du Cameroun devant leur claviers et ne sortent de leur ornière qu’au cours d’un
évènement. Et après, c’est le silence.
2018 est
proche, bientôt plusieurs des partis politiques de l’opposition qui étaient sur
les starting blocks en 2011 doublés des autres formations politiques nouvelles
vont sortir de leur ornière pour contribuer au rayonnement de l’actualité
politique. Et après, tous disparaîtront de la scène pour attendre l’échéance
politique prochaine pour revenir et bis repetita.
Pour notre
part, nous croyons sincèrement que notre opposition véritable gagnerait à se
rapprocher de plus en plus et de tout temps du peuple. Ce peuple a besoin d’être
informé de tout le processus électoral, de ses devoirs du citoyen etc.
Comment
demander à un peuple d’aller s’inscrire sur une liste électorale quand il ne maîtrise
même pas les enjeux ? Comment revenir et crier à la fraude après les résultats
des consultations électorales quand on « n’a pas informé le peuple sur les
différentes méthodes utilisées par les fraudeurs pour se maintenir au pouvoir ? »
Comment prétendre perdre une élection quand on n’a pas de véritable assise
nationale ? Comment gagner à une élection quand l’organe en charge de l’organisation
de cette dernière n’est qu’un boulevard du parti politique organisateur au
pouvoir ?
S’agissant
de ce que nous pouvons appeler Elecam, Hilaire Kamga le porte parole de la
Plate forme de la société civile camerounaise pour la démocratie pense que
cette structure est une régression sérieuse de notre système électoral
Aux élus de
l’opposition, si nous pouvons les appeler ainsi, pourquoi ne pas se consentir à
consacrer au moins 20% « de vos émoluments
en tant qu’élu au titre du fonctionnement de votre parti » politique ?
Ceci relève tout simplement du sens du militantisme d’une part et d’autre part
participe du dynamisme du parti.
Au lieu de
se concentrer dans les grandes villes camerounaises, l’opposition gagnerait à
travailler dans ses structures des villages, campagnes et consacrer les 20% des
émoluments des élus à l’achat de la logistique nécessaire à l’information et la
sensibilisation du peuple. Il est indéniable que cela facilitera les activités
de coordination de celles-ci. Par ricochet toutes les structures de base inférieures
telles les structures départementales, communales, « districales » et
villageoises
A titre d’exemple,
nous soutenons fermement que pour sonner le rassemblement des militants de base
pour un meeting, le simple fait de parcourir un village donné au moyen d’un mégaphone
s’avère indispensable. Par là même, le devoir élémentaire incombant à tout
parti politique à savoir l’animation de la vie politique nationale, se trouve
ainsi réalisé.
Une loi
contre le terrorisme fait débat à Yaoundé. Adoptée le 4 décembre dernier, elle
condamne à la peine de mort toute personne reconnue coupable de fait
terroriste. Mais la polémique et les critiques s’attardent surtout sur la définition
donnée par cette loi des faits terroristes, élargis aux manifestations
publiques. Combien sont ces leaders politiques qui ont pris la peine d’expliquer
le contenu de cette loi à leurs militants?
Nous n’allons
pas disserter sur la nécessité de communiquer et d’informer régulièrement les
militants de base de l’état de la nation, tant il est vrai que la communication
et l’information sont au service d’un militantisme responsable et d’un
engagement prononcé.
Cependant,
nous disons que nous constatons manifestement de nos jours le débordement inouï
dans notre paysage politique de thèmes fort alléchants au profit du pouvoir en
place. Les motions de soutiens fabriqués ici et là, les appels à candidature de
Monsieur Biya etc... Pourtant du fond de leur coeur, ces personnes pilotées ne
pensent pas en ce qu’on leur demande de faire
Aux
situationnistes, opportunistes et équilibristes, nous disons que nous sommes
tous des Camerounais, par conséquent, nous vivons quotidiennement nos propres réalités.
A la
diaspora combattante, unissez vous autour des projets fédérateurs. Les insultes
et le dénigrement ne peuvent que constituer un égarement corollaire d’un épuisement
d’énergie pourtant utile en ce moment pour mettre fin à 32 années de pouvoir au
Cameroun du président actuel.
Notre
modeste contribution ne saurait relever d’une pure vue de l’esprit. Elle est
mesurable, quantifiable et vérifiable. Donc, elle est matériellement applicable
au pays d’Ahmadou Ahidjo
A l’opposition
camerounaise, vous devriez « effectivement »
être présents dans tous les villages du Cameroun et y opérer efficacement. Que
notre humble réflexion puisse inspirer d’autres sommités de notre
intelligentsia en vue de son amélioration.
Les forces vives de l’opposition camerounaise
devront comprendre que les chances d’alternance à la tête de notre pays sont
devenues moindres à cause de la longévité du pouvoir en place qui a pris du
temps pour assurer son positionnement économico social. Nous l’avons déjà vu en
Afrique avec des partis politiques au pouvoir qui règnent sans partage et qui
refusent l’alternance.
Que ce soit
en Côte d’Ivoire pour le cas de Félix Houphouet Boigny, ou dans l’ex-Zaïre du Maréchal
Mobutu, aujourd’hui République Démocratique du Congo, voire le Cameroun sous le
règne de Paul Biya, ou mieux encore en Guinée avec le feu président Lansana
Conté etc. On ne se débarrasse pas aussi facilement des oripeaux de régimes qui
ont aussi connu leur période de gloire. Cette attitude de certains de nos
dirigeants constitue bel et bien ce qu’on appelle communément en sciences
politiques « La confiscation illégale de la légitimité « et qui n’est «
brisable « que par un processus contraire à la politique des urnes.
Un peuple
mieux averti des entraves à ses droits est capable de descendre seul dans la
rue pour réclamer ses droits et l’alternance politique peut passer soit par les
voies légales ou par d’autres voies.
Hugues SEUMO
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