Jaques Chirac et François Hollande sont deux élus de Correze. Ils sont grosso-modo de la même région, on dirait au Cameroun, et que ce qui les lie c'est le tribalisme.
Il seraient donc tous les deux du pays organisateur. Droite comme Gauche n'auraient aucune signification pour eux, parce qu'anthropologiquement ils seraient du même fief. Voila l'argument qu'Owona Nguini Mathias Eric, et des gens de l’extrême Droite comme lui, tiennent tous les jours au Cameroun pour le maintenir dans le sous développement politique. Sous-développement politique parce que tous les Camerounais comprennent bien que Hollande et Chirac sont des adversaires politiques. En fait, personne ne sait même qu'ils viennent tous les deux de la même région, car cela a cesse d'avoir une importance politique véritable en France. La raison en est simple: la France a fait un saut qualitatif, est passée de l’État tribal a l’État partisan. Chirac et Hollande peuvent rire comme des petits copains sur cette photo-ci, cela n'engage que leur sourire. Leurs partis respectifs sont opposes, l'un est de Droite et l'autre de Gauche. La différence est claire pour tout le monde, et indiscutable - même en Correze dont ils furent tous les deux les élus; elle est claire pour tous les Camerounais aussi et indiscutable. Les Camerounais le comprennent facilement, et ne le mettent pas en question. Nous en sommes capables.
Je suis toujours amuse de lire Owona Nguini Mathias Eric s'enfoncer dans l’État tribal, s'y enfoncer, s'y enfoncer en: 1) accusant quiconque est Bamileke et le critique d’être un 'ethnofasciste', un 'tribaliste', et de le critiquer parce qu'il est Beti, etc.; 2) défendant la thèse qu'avait vocalisée jadis Charles Ateba Eyene selon laquelle 'les Betis souffrent aussi sous ce régime'. Deux pans de la même médaille qui est celle de l’État tribal au fond car son principe est tribal. Je me demande toujours quel est le but de cet Owona Nguini: disons par exemple, si les gens, et les Bamiléké surtout, cessaient d'etre des 'ethnofascistes' au Cameroun, ça ferait quoi a qui? Ça apporterait quoi de nouveau au Cameroun? Si les Camerounais en masse disaient que les Betis ne profitent pas de ce régime, ça apporterait quoi? Il suffit de voir l’état de délabrement du Grand Nord après 27 ans de règne d'Ahidjo pour se rendre compte qu'un pouvoir régional fonde sur l’État tribal n'a aucun avantage régional, et que la clique qui a pris notre pays en otage se sert du tribalisme comme pare-balles. Attaquer ce régime avec des arguments tribaux, qu'ils soient négatifs ou positifs comme le fait Owona Nguini, c'est demeurer dans l’État tribal. Pour revenir sur l'exemple de Hollande et Chirac, c'est refuser de voir que la classe dirigeante d'un pays peut aussi être analysée selon un clivage autre que la tribu - ici, selon son alignement partisan, même si les deux présidents de France viennent de la Correze. Mais voila: Owona Nguini Mathias Eric dit que la distinction Gauche/Droite ne peut pas s'appliquer au Cameroun pour des raisons 'anthropologiques.' Selon lui, le Camerounais est incapable de faire cette distinction-la au Cameroun, a cause de sa nature camerounaise, même s'il la comprend en France. C'est donc lui qui refuse d'offrir aux Camerounais le saut qualitatif en dehors de l’État tribal qu'a réussi la France, et dont le Cameroun a urgemment besoin. C'est donc lui qui est pour le status quo qui au Cameroun est l’État tribal, car on ne critique pas le cabinet a partir de l’intérieur du cabinet. C'est Owona Nguini le penseur de l’État tribal.
Patrice Nganang
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