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CAMEROUN: 2018 EST DÉJÀ LÀ par Achille Assako

Pour ceux qui comme  nous observent la scène politique au Cameroun, il est une constante: la population dans son immense majorité s’est désintéressée de la politique.
Un phénomène qui trouve ses sources dans l’incapacité de l’opposition camerounaise traditionnelle à proposer des options pouvant conduire à un veritable challenge avec le regime au pouvoir en vue d’une alternance. Mais aussi et surtout, ce dédain est la conséquence d’un ensemble de pratiques de la part du regime en place qui tripote les textes à sa guise, finance ses actions avec de l’argent public et de la sorte, verrouille le processus électoral, etc.
Le camerounais lambda pense donc qu’il “ne sert à rien de s’impliquer en politique parce que tout est presque toujours joué d’avance”. Et le “presque” ici a toute sa place. Car même si l’accès au pouvoir semble être verrouillé pour quiconque ne fait pas partie du “cercle”, des pistes et des acteurs existent néanmoins pour porter ce changement.

A trois ans de la prochaine élection présidentielle, il semble que le moment soit venu réfléchir à qui pourrait sérieusement prétendre à la succession du vieux “Lion de Mvomeka’a”.
QUI POUR SUCCEDER A PAUL BIYA?
Des dauphins potentiels, il en existe par dizaine. La question n’est cependant pas de savoir qui pourrait succéder à l’actuel président du Cameroun au pouvoir depuis 32 ans, mais qui aurait charisme et  personnalité tout en étant suffisamment éloignée du régime actuel? Car pour le peuple camerounais dans sa majorité, le but est la rupture après plus de soixante ans de gestion à court terme.
Certains observateurs sont particulièrement dubitatif quant à la capacité de plusieurs anciens pontes du régime actuel à revenir aux affaires sous la casquette de chef de l’état.  A l’image de Marafa Hamidou Yaya ou Polycarpe Abah Abah dauphins longtemps annoncés qui croupissent en prison après avoir été rattrapés par des affaires aux relents politico-judiciaires, toute la classe dirigeante actuelle est mise au ban des prétentions présidentielles. Pour avoir “traîné” dans l’ombre du prince, tous sont comme qui dirait contaminés.
Et dans l’opposition traditionnelle alors? Le constat est amer. Tout d’abord parce qu’elle subit de façon collatérale les dommages liés à la “pourriture” du régime actuel. Pourtant représentée à l’Assemblée Nationale, cette opposition n’arrive jamais à faire bloc (en dehors des revendications à propos des hausses des salaires des élus etc…), à défaut de faire barrage à la main mise du Rdpc dans la promulgation des lois. Le camerounais moyen voit en cette inertie un assujettissement de toute l’opposition au parti au pouvoir, faisant son jeu en dénonçant le jour ce qu’elle encouragera la nuit. Ni John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Bello Bouba,…et leurs affidés comme Edith Kah Walla, Jean Jacques Ekindi… ne semblent convenir ou convraincre dans le recherche d’une veritable alternance. Ce spectacle désolant ferait croire qu’il n’existe personne pour porter le destin du Cameroun dès 2018. Que non!
LE DERNIER ESPOIR
A force de fouiller, et sonder les désirs des potentiels électeurs camerounais, il apparaît que deux choses peuvent ramener la sérénité dans le processus électoral.  Premièrement, que le parti au pouvoir cesse d’utiliser les moyens financiers de l’état pour ses actions et ses candidats. Ceci aurait pour conséquence des batailles à armes  égales avec les candidats de l’opposition et des résultats crédibles  Ensuite, qu’il émerge un candidat auquel on n’aurait pas grand chose à reprocher sur le champ politique actuel. Des noms sont avancés, avec en pôle position un certain Serge Espoir Matomba.
Ce jeune (il vient à peine de franchir le cap des trente cinq ans) chef de parti politique a réussi, à coup de discours incisifs à se frayer une place dans l’opposition camerounaise. Pourtant, malgré que son parti politique le Peuple Uni Pour la Renovation Sociale (PURS) n’ait que cinq années d’existence, Serge Espoir Matomba a réussi à se faire élire au conseil municipal de la mairie d’arrondissement de Douala IV qui compte plus d’un million d’habitants. Ceci témoigne de sa grande capacité de mobilisation et parfois de nuisance lors des actions qu’il mène souvent, actions appuyées par son électorat à majorité jeune. Chef d’entreprise qui partage sa vie entre Paris, Lisbone et le Cameroun, il est devenu au gré de ses interventions une figure incontournable dans les médias et forums locaux. Il a le mérite de s’être “construit” tout seul, n’ayant fait partie d’aucune formation politique, (pouvoir et opposition réunis) avant la création du PURS,  ce qui lui permet de jouir d’une virginité politique, qualité quasiment introuvable dans le landernau camerounais. Il se fait d’ailleurs appeler “le bébé prédateur politique” par les caciques et apparatchiks du monde politique local.
En conclusion, 2018 c’est déjà demain. Et s’il fallait voter pour une alternance au pouvoir, ils ne sont pas nombreux qui pourraient prétendre au vote des camerounais. Il y a un espoir, celui de voir grandir ce jeune loup aux dents longues, Serge Espoir Matomba.  Mais il est toujours possible de se tromper.
Achille Assako, Journaliste
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