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PAUL BIYA ET SES OPPOSANTS : DU DUEL AU DUO ? par Geraldo Amara

Depuis l’avènement du multipartisme dans les années 1990, le Cameroun compte aujourd’hui environ 250 partis politiques. Quels rapports le président de la République entretient-t-il avec les leaders de ces partis politiques ?
S’il y a une image forte qui a marqué les esprits durant la cérémonie de présentation de voeux 2015 au palais de l’unité, c’est bien cette poignée de main forte entre Paul Biya et le Dr Adamou Ndam Njoya. Le président de l’Union Démocratique Camerounaise( Udc) qui conduisait la délégation des partis politiques de l’opposition à cette cérémonie a surpris plus d’une personne. Seule grande absence, celle de Ni John Fru Ndi chairman du Social Democratic Front(Sdf). Les interrogations fusaient de partout pour tenter de comprendre pourquoi le président du principal parti politique de l’opposition n’a pas pris part à cette cérémonie lorsqu’on se souvient que pour l’édition 2014, c’est lui qui était le chef de file des partis politiques de l’opposition.

Dans tous les cas difficile de le savoir mais toujours est-il Fru si s’en était un a bien réussi son coup. A la fin des voeux, le président de la République a encore échangé avec le président de l’Udc, même s’il est difficile de savoir les sujets qui ont meublé cet échange entre les deux hommes qui sont loin d’être des ennemis, l’attitude adopté des uns et des autres laissait entrevoir une certaine convivialité. Sous d’autres cieux par contre cette idylle qui semble exister entre les leaders des partis politiques au Cameroun fait plutôt place à de chaudes empoignades verbales et aux critiques sans réserve. Un peu comme si l’un épilait l’autre. Le moindre écart de conduite fait l’objet d’une sortie médiatique pour exprimer son point de vue sur la situation. On l’a vu en côte d’Ivoire, au Gaon, au Congo Brazzaville et même dans des vieilles démocraties comme la France, la Grande Bretagne ou encore les Etats-Unis d’Amérique.
Les spécialistes des questions politiques, des politologues en l’occurrence sont formel, on ne peut pas parler d’opposition lorsque ceux qui sont supposés être des adversaires mangent dans le même plat, trinquent dans la même coupe. En Angleterre où cette position tranchée de l’opposition fait cas d’école, le shadow cabinet c’est-à dire cabinet fantôme est justement là pour contrôler les faits et gestes du gouvernement. Aucune erreur n’est tolérée. Pour ce qui est du cas de la France, la grande marche de solidarité en hommage aux victimes des actes terroristes de janvier dernier est venue rapprocher le président François Hollande au président de l’Ump qui plus est l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Certes la crise a été dénouée sans guerre, mais rien n’a été résolu.
François Hollande et son équipe continue de narguer Nicolas Sarkozy voire même défier pour avoir réussi à le déloger des champs Elysées. Avant cette tragédie, les deux leaders n’ont jamais fait l’économie de mots pour décrier l’incapacité de l’un à trouver des réponses urgentes aux questions qui se posent et qui concernent le pays de façon général. Au Cameroun l’entrée fracassante du Sdf dans le champ politique lors de l’élection présidentielle de 1992, avec cette victoire que John Fru Ndi continue de réclamer plusieurs années après, a eu le mérite d’ouvrir un nouvel air. On savait donc les deux hommes diamétralement opposés sur tout, jusqu’à cette fameuse rencontre de Bamenda lors des festivités marquant le cinquantenaire de l’armée camerounaise, présidées par le chef de l’Etat.
Ensuite la participation du leader du Sdf au Comice agropastoral d’Ebolowa de 2012. Le président de la République avait alors pris le temps de visiter le stand de Ni John qui exposait son savoirfaire sur le plan de l’élevage. Ceux qui côtoient les deux hommes au quotidien ont laissé entendre que la tension des années 1990 est retombée. La preuve le leader du Sdf prenait part quelque fois aux festivités de la fête nationale du Cameroun à Yaoundé et le président aurait facilité l’évacuation sanitaire de sa défunte épouse et aurait également contribué pour l’organisation des obsèques.
En dehors du Sdf l’Upc, l’Undp, le Mdr et autres ne seraient pas à proprement parler des adversaires de Paul Biya. Les observateurs avaient longtemps annoncé sans voir arrivé ce gouvernement au sein duquel on retrouvera, les représentants des principales forces de l’opposition. Mais le coup que Paul Biya vient de réussir de façon inattendu avec la présence d’Adamou Ndam Njoya aux voeux de façon inattendu sur un terrain où on l’attendait le moins ouvre-t-il des perspectives différentes face à un John Fru Ndi un peu belliqueux ? On est en droit de l’espérer. Et même de l’escompter.
Geraldo Amara
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