La France serait en train de promener
des jumelles trop vieilles et sans précision sur le pays d’Um Nyobé, et
ceci lui coûtera trop cher dans les jours à venir. Il faut avouer qu’il
est des arguments et étonnements qui étonnent, révoltent les esprits
instruits et les aguerrissent plutôt que de les désarmer.
Ce faux regard que j’appellerai même hypocrite, dénote le grand
retard qu’accuse la France dans toutes ses anciennes colonies d’Afrique.
Et cela forme une tempête innommable qui ne va pas tarder de
l’emporter.
Certains évènements de ces jours en Afrique indiquent bien que cet
anachronisme dû à la voracité démesurée des autorités politiques et
économiques françaises s’enracine aussi bien dans le temps que dans
l’espace.
Dans le temps. Les autorités françaises ne comprennent pas, ou
croient que ce qui s’est produit dans les années d’indépendance au
Cameroun peut encore s’y produire. Elles croient que ce qui s’est
produit en 2011 en Côte d’Ivoire peut être répété en 2015 au Cameroun.
Non ! France, non !
C’est pourquoi les armes de la rébellion ivoiriennes de Soro et
celles que cette France a fait transiter par le Cameroun en RCA se
retrouvent entre les mains de la rébellion montée du nord Cameroun et du
Nigeria, et seront aussi utilisées dans la déstabilisation du Cameroun à
partir de l’Est.
France, non, non ! Les Camerounais ont beaucoup appris ; France, le
temps vous est défavorable, l’espace aussi. Vous irez même à l’ONU
demander l’autorisation d’intervenir militairement pour protéger les
animaux menacés par des braconniers dans nos parcs, et cela ne changera
rien. Nous avons tout appris, nous avons tout compris.
Dans l’espace. Les autorités françaises en jetant leur dévolu sur le
Cameroun ont encore fait un mauvais choix. Oui, le lieu de déroulement
de la cruelle chasse à leurs intérêts égoïstes et sordides en tuant
enfants et parents et coupant des têtes comme jadis n’est pas propice.
Plus au Cameroun.
Et n’étaient et l’arrogance et l’aveuglement de mort des autorités
politiques et économiques françaises, celles-ci auraient lu
l’impossibilité de la reproduction du schéma ivoirien dans la
mobilisation et les combats du peuple d’Um Nyobé aux côtés de Laurent
Gbagbo et son FPI.
Cela disait et dit tout. A travers leurs mobilisations et combats aux
côtés du président Gbagbo, les patriotes et souverainistes camerounais
rappelaient et continuent de rappeler à la France qu’ils n’ont rien
oublié des crimes français au Cameroun et en Afrique francophone.
A travers cela ils rappellent à l’Etat français qu’ils n’ont pas
oublié les assassinats des nationalistes et souverainistes camerounais,
qu’ils n’ont pas oublié les forêts brulées en quête des enfants d’un
pays qui voulaient vivre en liberté et dans la dignité, qu’ils n’ont pas
oublié les bombes françaises jetées pour décimer dans l’aveuglement des
civiles aux mains nues, enfants compris.
Les comportements de révoltés des patriotes et souverainistes
camerounais lors de la crise ivoirienne comme dans la marche du 28
février 2015 à Yaoundé, ou dans les réseaux sociaux au quotidien, est
une phase dans le refus et le rejet définitifs de la Francafrique, du
FCFA et des dominations politique et économique ainsi que de
l’infantilisation d’un peuple parvenu à la maturité.
Ces comportements des Camerounais face à toute cette escroquerie
organisée de la France au Cameroun et ailleurs tantôt embellie des
fleurs de courtoisie, d’hypocrisie et d’arrogance indiquent bien que ce
peuple ne s’est jamais départi des idéaux d’Um Nyobé et ses Lieutenants.
Quand les autorités françaises et leur représentation diplomatique au
Cameroun s’étonnent des comportements des Camerounais vis-à-vis de la
France, je m’étonne qu’elles soient en retard dans le temps et l’espace
et continuent de percevoir le Cameroun avec l’œil des années 60s.
Leur hypocrisie et arrogance ne me surprennent pas du tout, et
celles-ci ne tomberont pas aussi longtemps que les Camerounais
n’arrêteront pas les autorités françaises en coupant leurs mains de leur
pays qu’elles tiennent mordicus tel un beau et doux gâteau
d’anniversaire à elles.
Les patriotes et souverainistes camerounais entendent aller jusqu’au
bout de la lutte de libération nationale, et ceci passe par un
dégagement sans ménagement de la France et d’autres pays qui se
refuseraient de traiter d’égal à égal avec le Cameroun. Ce n’est pas de
l’extrémisme. Je défends ma terre comme le Français ou le Chinois ou
l’Etatsunien défend la sienne.
Les Camerounais ont compris qu’en matière d’intérêts quand la France
dit « je viens vous aider » elle vient vous noyer, et quand elle vous
conseille d’aller à droite, le mieux c’est de sauter sur un arbre pour
mieux voir le danger qui vous attend à droite. C’est tout. Mais des Camerounais sans scrupules
voudraient nous donner un autre quart de siècle de descente aux enfers !
Non, gare aux nouveaux traîtres !
Hormis une très négligeable poignée de brebis galeuses nationales qui
s’agitent ou sont devenues subitement taciturnes et caressent l’espoir
d’attraper le pouvoir par tous les moyens et surtout à la façon
Ouattara-Soro et trahissant ainsi des générations de Camerounais, les
vrais patriotes et souverainistes camerounais ne sont pas dupes. Ils
comprennent le monde.
Ces Patriotes savent que leur pays n’avancera jamais sans rupture
d’avec la France dans les méthodes dont elle continue de faire usage ici
et là en Afrique. Il ne faut pas vivre avec ce genre de rêves
enfantins.
C’est pour cela qu’ils se maitrisent et se refusent d’emprunter la
pire des voies quand les maladresses et injustices du régime de Paul
Biya ne cessent de croître et d’être un grand obstacle à la cohésion
nationale et au vivre-ensemble par ces temps où la patrie a grandement
besoin de tous. Ce n’est pas dire qu’ils oublient que Biya relève du
passé, quoique disent certains parasites.
Nous n’oublions pas surtout que les armes les plus redoutables qui
portent un peuple à sa victoire contre toute forme d’oppression
extérieure et intérieure sont son courage, sa force spirituelle et sa
capacité de savoir faire bloc au moment opportun malgré ses problèmes
internes.
Les comportements des Camerounais envers
la France ces jours sont assez compréhensibles et conséquents, et sont
un appel et un rappel que la France constitue une sangsue dans l’œil de
leur pays et qu’elle ferait mieux de les laisser se débrouiller sans
elle.
Ce que la France doit comprendre et intégrer. La Couronne de tout
amour forcé qui s’éternise n’a qu’un nom, la Tragédie. Et cette fois-là,
la victime qui a bien étudié et compris le bourreau ne sera plus
l’abusée.
Aujourd’hui n’est pas hier, et demain ne sera pas aujourd’hui. Le
chrétien rend grâce au Seigneur pour ses bienfaits ; nous rendons grâce à
Internet et autres réseaux sociaux qui nous aident à informer, éduquer
et sensibiliser. Demain ne sera plus jamais hier. Jamais !
Home / Leon Tuam
/ Je m’étonne franchement de l’étonnement de l’ambassadrice de la France au Cameroun par Leon Tuam
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