Le savoir est une arme, et
l’information, la substance de toute prise de décision au cœur de
l’activité humaine et même dans le règne animal. Ce que l’on ignore en
effet n’existe pas… pour l’ignorant en tout cas, tout comme celui qui
sait, celui qui est informé, à de l’ascendance sur autrui. Dans un tel
contexte, à bien regarder de près, si le CAM n’avait pas existé, il
aurait fallu le créer.
L’Afrique ne pouvait en effet pas prétendre se vendre sur le plan international ou distiller l’actualité à la seule lumière des médias internationaux jugés à tors plus crédibles parce disposant de plus de moyens humains, logistiques, financiers et structurels.
La mort prématurée de nombreux médias à travers le continent noir, les assassinats jamais élucidés des journalistes, les arrestations fantaisistes des hommes de médias ci et là, les évènements internationaux abrités par les pays africains et méconnus parfois « chez le voisin », l’incapacité pour la jeunesse africaine de savourer d’importants évènements sportifs parce que les droits de retransmission sont fixés à des sommes pour la plupart au-dessus des moyens de certains médias audiovisuels locaux, les interviews de nos chefs d’Etat, justement, exclusivement destinés à ces médias occidentaux qui s’avèrent être les plus grands détracteurs de l’Afrique ; toutes ces situations perdurent uniquement parce que jusqu’ici, l’absence chronique d’une institution de la trempe du Conseils Africain des Médias (Cam), semblaient n’émouvoir aucun dirigeant Africain.
Un organe censé soutenir et propulser la presse africaine
Le tir a été rectifié, heureusement, par le désormais grand défenseurs de la cause africaine qu’est Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont la propension à l’action, le courage et le franc parler récent n’est forcément pas du goût des médias occidentaux où de ses pairs africains qui sont « des pantins, des marionnettes de l’occident »… ce qu’on aurait appelé à une autre époque, des traîtres de la cause africaine.
«Nous avons invité la presse africaine parce que nous avons marre, nous sommes fatigués de recevoir la presse non africaine qui a toujours tergiversé sur tout ce qui se fait dans le pays. Nous allons soutenir le Conseil africain des médias. Si vous n’avez pas de compte, ouvrez-le où vous voulez et nous allons commencer à verser une somme d’argent. Nous allons mettre dans votre compte un million de dollars, pour que vous commenciez à programmer, à faire en sorte que les activités de la presse africaine s’étendent à travers le monde»», indiquait alors le président Téodoro Obiang Nguéma, assurant être convaincu que la presse africaine rendrait mieux compte de la situation telle que vécue sur le continent.
Ainsi donc, grâce au déploiement du Cam sur le théâtre africain, certains médias du continent ont pu peu à peu se sevrer en partie de la mamelle nourricière que représentait jusqu’ici le fameux « Fonds francophone de la presse africaine » aujourd’hui grippé. Cette outils est issu de la francophonie, institution chapotée par la France et d’autres puissances étrangères francophones promptes à peindre un tableau noir de l’Afrique quand il s’agit de parler de ses dirigeants, de sa société, de sa culture, de ses traditions, etc. ; mais pressées d’en faire l’apologie lorsqu’il est question de négocier un de ces nombreux contrats scandaleux à dénoncer sans cesse grâce auxquels ils pillent nos richesses pour abreuver des continents en crise.
A l’évidence, à moins de vouloir délibérément scier la branche sur laquelle ils sont assis depuis si longtemps, les chefs d’Etats et de gouvernements africains devraient tous autant qu’ils sont, apporter leur part de contribution à la table de la presse panafricaine, représentée par le Cam.
La quasi-totalité des présidences africaines dépensent au moins le milliard de FCFA par an pour communiquer massivement, en général dans des médias occidentaux où certains facturent le publireportage à pas moins de 250 000 euros pour à peine deux pages quadri, soit sensiblement le tiers de la contribution du président Obiang Nguema.
L’inertie des autres chefs d’Etats africains reste de mise
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président équato-guinéen, a fait le premier pas le 17 octobre 2013 à Sipopo en portant sur les fonts baptismaux le CAM et en dotant cette structure d’une première bouffée d’oxygène d’une valeur de 500 millions FCFA.
Il serait temps à présent, deux ans après, que les autres pays africains se décident à mettre la main dans la poche, par sursaut d’orgueil, par africanisme, ou même par simple recherche d’un quelconque intérêt ; à moins d’être convaincu que la meilleure image de l’Afrique sera présentée par les médias occidentaux.
Il suffirait par exemple que chaque pays africain mette également une enveloppe de 500 millions Fcfa sur la table, pour que le Cam dispose pour se déployer à l’échelle continentale et permettre aux médias africains qui le mériteraient de parler d’égal à égal avec au moins certains médias occidentaux, de la somme non négligeable d’environ 26 milliards de FCFA, soit de 13 milliards de FCFA de budget annuel sur deux années.
Une somme pareille ferrait trembler de peur et pâlir de jalousie bon nombre de médias occidentaux qui faut-il le préciser, ne sont pas si puissant que ça. Ça ne saurait être un objectif, une priorité, mais la puissance financière du Conseil africain des médias (Cam) pourrait bien permettre à l’Afrique de peindre elle-même le portrait de ses entrailles.
Osons imaginer, pourquoi pas, que ladite contribution devienne biannuelle. Une telle issue permettrait en une décennie, de sortie la presse panafricaine du maquis dans lequel l’imagine avec perfidie l’occident, et pourquoi pas à terme, d’aboutir au financement total de la presse africaine, la vraie, par le Cam. L’Ong remplacerait alors valablement la francophonie et ses dizaines de millions de Fcfa, ou mieux encore, les hommes politiques, opérateurs économiques et « saigneurs de guerre » qui financent « une certaine presse » pour régler des comptes ou déstabiliser des adversaires, quand ce n’est pas le pouvoir légitime en place.
Mais attention ! gare aux appétits voraces, aux fautes de gestion, au détournement, à l’absence de suivi de tout financement et à toutes les autres tares qu’attendent les occidentaux pour se bomber le torse et rire une fois de plus de cette Afrique, de cette presse africaine qui serait alors la risée du monde si elle échouait avec untel financement considérant bien sûr que tout le monde mette la main à la poche.
Gare aussi, aux dérives qui peuvent consister à polir l’image d’un dirigeant là où il faut juste dire la stricte vérité, de préférence preuve à l’appui ; car l’Afrique n’a pas besoin d’un Conseil Africain des Médias (Cam), qui agir autrement que « ne rien dire pour nuire », « ne rien taire pour plaire »… autrement, mieux vaudrait être moins lâche et faire passer le Cam du statut d’Ong à celui S.A dont les dirigeants ou Etats et gouvernements africains en seraient les principaux actionnaires. Au moins le peuple s’aura à quoi s’en tenir.
En fin de compte…
Au-delà de l’instance dirigeante du Cam, seul comptera en effet la mise sur pied effective et fonctionnelle d’un dispositif de veille et d’alerte auquel seraient connectés en permanence tous les médias membres, d’être physiquement présents dans toutes les sous-régions du continent, d’instaurer des mesures de contre-pouvoirs, de mettre sur pied des instances de contrôles, de nouer des partenariats solides et mutuellement fructueux entre médias panafricains mais aussi avec toutes les composantes ou entités de la société, d’adopter une gestion saine du conseil en misant sur des compétences avérées et diversifiées, mais surtout, de sécuriser et de protéger les hommes de médias et les équipements des organes de presse. Ce pourrait bien être là, les conditions sine qua non pour espérer l’avènement d’une presse panafricaine viable, mature et débarrasser de ses oripeaux.
Patrick Dongo
L’Afrique ne pouvait en effet pas prétendre se vendre sur le plan international ou distiller l’actualité à la seule lumière des médias internationaux jugés à tors plus crédibles parce disposant de plus de moyens humains, logistiques, financiers et structurels.
La mort prématurée de nombreux médias à travers le continent noir, les assassinats jamais élucidés des journalistes, les arrestations fantaisistes des hommes de médias ci et là, les évènements internationaux abrités par les pays africains et méconnus parfois « chez le voisin », l’incapacité pour la jeunesse africaine de savourer d’importants évènements sportifs parce que les droits de retransmission sont fixés à des sommes pour la plupart au-dessus des moyens de certains médias audiovisuels locaux, les interviews de nos chefs d’Etat, justement, exclusivement destinés à ces médias occidentaux qui s’avèrent être les plus grands détracteurs de l’Afrique ; toutes ces situations perdurent uniquement parce que jusqu’ici, l’absence chronique d’une institution de la trempe du Conseils Africain des Médias (Cam), semblaient n’émouvoir aucun dirigeant Africain.
Un organe censé soutenir et propulser la presse africaine
Le tir a été rectifié, heureusement, par le désormais grand défenseurs de la cause africaine qu’est Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont la propension à l’action, le courage et le franc parler récent n’est forcément pas du goût des médias occidentaux où de ses pairs africains qui sont « des pantins, des marionnettes de l’occident »… ce qu’on aurait appelé à une autre époque, des traîtres de la cause africaine.
«Nous avons invité la presse africaine parce que nous avons marre, nous sommes fatigués de recevoir la presse non africaine qui a toujours tergiversé sur tout ce qui se fait dans le pays. Nous allons soutenir le Conseil africain des médias. Si vous n’avez pas de compte, ouvrez-le où vous voulez et nous allons commencer à verser une somme d’argent. Nous allons mettre dans votre compte un million de dollars, pour que vous commenciez à programmer, à faire en sorte que les activités de la presse africaine s’étendent à travers le monde»», indiquait alors le président Téodoro Obiang Nguéma, assurant être convaincu que la presse africaine rendrait mieux compte de la situation telle que vécue sur le continent.
Ainsi donc, grâce au déploiement du Cam sur le théâtre africain, certains médias du continent ont pu peu à peu se sevrer en partie de la mamelle nourricière que représentait jusqu’ici le fameux « Fonds francophone de la presse africaine » aujourd’hui grippé. Cette outils est issu de la francophonie, institution chapotée par la France et d’autres puissances étrangères francophones promptes à peindre un tableau noir de l’Afrique quand il s’agit de parler de ses dirigeants, de sa société, de sa culture, de ses traditions, etc. ; mais pressées d’en faire l’apologie lorsqu’il est question de négocier un de ces nombreux contrats scandaleux à dénoncer sans cesse grâce auxquels ils pillent nos richesses pour abreuver des continents en crise.
A l’évidence, à moins de vouloir délibérément scier la branche sur laquelle ils sont assis depuis si longtemps, les chefs d’Etats et de gouvernements africains devraient tous autant qu’ils sont, apporter leur part de contribution à la table de la presse panafricaine, représentée par le Cam.
La quasi-totalité des présidences africaines dépensent au moins le milliard de FCFA par an pour communiquer massivement, en général dans des médias occidentaux où certains facturent le publireportage à pas moins de 250 000 euros pour à peine deux pages quadri, soit sensiblement le tiers de la contribution du président Obiang Nguema.
L’inertie des autres chefs d’Etats africains reste de mise
Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président équato-guinéen, a fait le premier pas le 17 octobre 2013 à Sipopo en portant sur les fonts baptismaux le CAM et en dotant cette structure d’une première bouffée d’oxygène d’une valeur de 500 millions FCFA.
Il serait temps à présent, deux ans après, que les autres pays africains se décident à mettre la main dans la poche, par sursaut d’orgueil, par africanisme, ou même par simple recherche d’un quelconque intérêt ; à moins d’être convaincu que la meilleure image de l’Afrique sera présentée par les médias occidentaux.
Il suffirait par exemple que chaque pays africain mette également une enveloppe de 500 millions Fcfa sur la table, pour que le Cam dispose pour se déployer à l’échelle continentale et permettre aux médias africains qui le mériteraient de parler d’égal à égal avec au moins certains médias occidentaux, de la somme non négligeable d’environ 26 milliards de FCFA, soit de 13 milliards de FCFA de budget annuel sur deux années.
Une somme pareille ferrait trembler de peur et pâlir de jalousie bon nombre de médias occidentaux qui faut-il le préciser, ne sont pas si puissant que ça. Ça ne saurait être un objectif, une priorité, mais la puissance financière du Conseil africain des médias (Cam) pourrait bien permettre à l’Afrique de peindre elle-même le portrait de ses entrailles.
Osons imaginer, pourquoi pas, que ladite contribution devienne biannuelle. Une telle issue permettrait en une décennie, de sortie la presse panafricaine du maquis dans lequel l’imagine avec perfidie l’occident, et pourquoi pas à terme, d’aboutir au financement total de la presse africaine, la vraie, par le Cam. L’Ong remplacerait alors valablement la francophonie et ses dizaines de millions de Fcfa, ou mieux encore, les hommes politiques, opérateurs économiques et « saigneurs de guerre » qui financent « une certaine presse » pour régler des comptes ou déstabiliser des adversaires, quand ce n’est pas le pouvoir légitime en place.
Mais attention ! gare aux appétits voraces, aux fautes de gestion, au détournement, à l’absence de suivi de tout financement et à toutes les autres tares qu’attendent les occidentaux pour se bomber le torse et rire une fois de plus de cette Afrique, de cette presse africaine qui serait alors la risée du monde si elle échouait avec untel financement considérant bien sûr que tout le monde mette la main à la poche.
Gare aussi, aux dérives qui peuvent consister à polir l’image d’un dirigeant là où il faut juste dire la stricte vérité, de préférence preuve à l’appui ; car l’Afrique n’a pas besoin d’un Conseil Africain des Médias (Cam), qui agir autrement que « ne rien dire pour nuire », « ne rien taire pour plaire »… autrement, mieux vaudrait être moins lâche et faire passer le Cam du statut d’Ong à celui S.A dont les dirigeants ou Etats et gouvernements africains en seraient les principaux actionnaires. Au moins le peuple s’aura à quoi s’en tenir.
En fin de compte…
Au-delà de l’instance dirigeante du Cam, seul comptera en effet la mise sur pied effective et fonctionnelle d’un dispositif de veille et d’alerte auquel seraient connectés en permanence tous les médias membres, d’être physiquement présents dans toutes les sous-régions du continent, d’instaurer des mesures de contre-pouvoirs, de mettre sur pied des instances de contrôles, de nouer des partenariats solides et mutuellement fructueux entre médias panafricains mais aussi avec toutes les composantes ou entités de la société, d’adopter une gestion saine du conseil en misant sur des compétences avérées et diversifiées, mais surtout, de sécuriser et de protéger les hommes de médias et les équipements des organes de presse. Ce pourrait bien être là, les conditions sine qua non pour espérer l’avènement d’une presse panafricaine viable, mature et débarrasser de ses oripeaux.
Patrick Dongo
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