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Lettre ouverte aux journalistes de «Afrique Média» et autres intervenants afin de faire la lumière sur l’amalgame et le flou idéologique de leurs débats politiques par Valery Fongang Meh Gouong


Chers confrères et chers compatriotes,

Décidément la Révolution Africaine n’a pas fini d’être torpillée, d’être déviée de la ligne juste et droite tracée par Kwamé Nkrumah, le panafricaniste le plus éclairé que l’histoire ait connu jusqu’à nos jours. En effet, alors que c’est souvent les médias occidentaux qui falsifient l’histoire de l’Afrique, vous avez décidé grâce à votre medium, de loin le plus regardé actuellement en Afrique francophone parce qu’il prétend être le porte-étendard du panafricanisme, d’aider les ennemis de l’Afrique dans leur ignoble tâche de falsification de notre histoire. Mais à quel prix?

Au prix, bien sûr, de la liquidation des acquis théoriques de la lutte de libération initiée et menée de mains de maître par les meilleurs fils de notre continent, lesquels sont précisément ceux qui ont refusé de pactiser avec le diable et se sont résolument rangés, tant du point de vue théorique que du point de vue pratique, derrière les masses africaines séculairement humiliées et exploitées par les ennemis du peuple africain. En effet, malgré la qualité de vos émissions sur l’actualité politique et l’histoire politique de l’Afrique contemporaine, laquelle se traduit par l’éloge du «panafricanisme» (mais quel panafricanisme ?) et de ses «leaders» ( mais quels leaders?), malgré vos débats courageux et riches sur l’actualité politique africaine, malgré la restitution des faits politico-historiques par l’image qui lèvent le voile sur certains pans de notre histoire, j’ai le regret de vous dire que vos débats politiques ne sont rien d’autre qu’une couverture de votre opportunisme journalistique qui est malheureusement l’apanage de bon nombre de confrères camerounais et africains et constituent, il faut le préciser, l’arbre qui cache la forêt vierge. Je voudrais dire que vos débats politiques sont un masque de l’impérialisme, que vous le sachiez ou non.


Mais comme l’apparence est souvent trompeuse, vos téléspectateurs sans culture politique ni esprit critique s’en délectent à cœur-joie comme les chrétiens se délectent dogmatiquement de l’évangile du Christ. Car dépourvus de l’esprit critique, ils considèrent tout ce que vous débitez à travers vos débats politiques comme des vérités éternelles. Or pour peu qu’on ait une culture politique et idéologique et un esprit critique, on se rend vite compte, en vous suivant vos débats, que ceux-ci ne sont au fond qu’un masque de l’impérialisme, ennemi séculaire du panafricanisme que vous prétendez pourtant valorisé. «Mais, monsieur, vous avancez là des propos graves que vous ne saurez prouver.», serez-vous tentés de me rétorquer.

En effet, en tant que Panafricaniste militant de longue date et totalement engagé pour la réalisation des Etats-Unis d’Afrique chers à Kwamé Nkrumah, j’ai appris à identifier, au fil de l’évolution de l’histoire contemporaine de l’Afrique et du monde, les vrais et les faux panafricanistes, les vrais et les faux anti-impérialistes. Je m’en vais vous livrer ici, pour votre gouverne, au moins deux griefs que je porte contre vous à savoir: premièrement, l’amalgame dans la restitution des faits historiques lors de vos débats, et secondement, le flou idéologique; lesquels ont pour conséquence non seulement de semer le trouble dans les consciences des masses africaines dépourvues d’esprit critique et donc incapables de séparer le bon grain de l’ivraie, mais aussi et surtout de retarder ainsi pour longtemps la lutte pour la libération et la vraie unité de notre continent.

1) De l’amalgame dans la restitution des faits historiques
Chers confrères et chers compatriotes d’Afrique Media,
Malgré la richesse de vos débats politiques, leur contenu me semble problématique à cause de l’amalgame dans la restitution des faits historiques. J’insisterai ici particulièrement sur le panafricanisme, qui semble être non seulement votre thème favori de discussion, mais aussi et surtout le fil d’Ariane de votre ligne éditoriale.
C’est ainsi par exemple qu’à propos de ce panafricanisme, vous logez tous les leaders africains d’hier et d’aujourd’hui dans la même enseigne. Autrement dit pour vous, tous les dirigeants africains sont panafricanistes. Or cela relève de l’amalgame et constitue une falsification grave de notre histoire et constitue un préjudice à la poursuite de la lutte pour notre libération des griffes de l’impérialisme occidental et pour le vrai panafricanisme, c’est-à-dire le Panafricanisme-Kwamé Nkrumah.

Or la falsification de l’histoire est une arme théorique redoutable que les théoriciens de l’impérialisme s’en sont toujours servis pour nous détourner de notre vraie histoire afin de retarder la lutte que nous menons contre lui et ses agents locaux. Si vous êtes des patriotes africains sincères et si vous travaillez honnêtement pour la Révolution Africaine, vous devez renoncer à l’amalgame et restituer la vérité à l’histoire, cette vérité qui échappe encore à l’immense majorité des masses africaines.

Voici pour votre gouverne, une part de cette vérité: Concernant les dirigeants africains d’hier et d’aujourd’hui que vous considérez tous comme des panafricanistes, sachez qu’il y a parmi eux, des vrais panafricanistes et des faux panafricanistes, c’est-à-dire en réalité des panafricanistes et des anti-panafricanistes. Par exemple, si les leaders d’hier tels que Kwamé NKrumah, Sékou Touré, Amilcar Cabral, Ben Bella, Patrice Lumumba, Modibo Keita, Um Nyobe, Félix Moumié, Marien Ngouabi, Mouammar Khadafi, Thomas Sankara, bref, tous les dirigeants africains anti-impérialistes, étaient des panafricanistes sincères, leurs frères et homologues tels que Félix Houphouët Boigny, Ahmadou Ahidjo, Mobutu, Omar Bongo, Anouar El Sadate, Léopold Sédar Senghor, Gnassingbé Eyadema, Bref tous les leaders africains autrefois dits modérés, étaient des lèche-bottes de l’impérialisme et par conséquent des anti-impérialistes pur-sang. Leur panafricanisme n’était donc qu’un panafricanisme de façade. Je veux dire que leur panafricanisme était en réalité un masque des intérêts impérialistes en Afrique. Voilà pourquoi, tandis que les premiers étaient vilipendés et dénigrés par les médias occidentaux, les seconds étaient encensés par ces mêmes médias.

Or qu’en est-il aujourd’hui? Si les hommes et la réalité historique ont changé, la dialectique historique s’est faite en Afrique et même dans le monde en faveur de l’impérialisme et de ses agents locaux, puisque la politique africaine a évolué à leur avantage. La disparition des régimes progressistes d’Afrique, le repli identitaire, la démocratie bourgeoise, la multiplication et l’ouverture au grand jour des sectes christiques et ésotériques, et autres mœurs perverses occidentales autrefois inconnues ou cachées en Afrique, témoignent de cette évolution.

Cependant que l’opposition entre le vrai et le faux panafricanisme demeure toujours d’actualité. Car les faux panafricanistes d’hier sont partis en léguant le flambeau à leurs héritiers d’aujourd’hui. Ceux-ci s’appellent Faure Eyadema, Ali Bongo, Paul Biya, Alassane Dramane Ouattara, Soro Guillaume, Joseph Kabila, Good Luck Jonathan, Général Sissi, le renégat Sassou NGuessou. La liste n’est pas exhaustive. Et le vrai panafricanisme alors? Après l’assassinat de Kadhafi par les impérialistes français, le seul dirigeant véritablement panafricaniste demeure le patriarche Robert Mugabe. Et si j’y ajoute les Konaré, ancien couple présidentiel du Mali ainsi que quelques intellectuels anonymes et quelques leaders de l’opposition africaine, la liste sera close.

Cessez donc chers confrères, de mettre les vrais et les faux panafricanistes dans le même panier et dites à la jeunesse africaine en particulier et au peuple africain en général qui de nos dirigeants est panafricaniste et qui ne l’est. Comme cela, vous aurez contribué efficacement sur le plan théorique du moins, à la lutte de libération de notre continent.

Quand vous faites voter ou défiler sur vos écrans les effigies des dirigeants africains anti-impérialistes et pro-impérialistes ou quand vous les faites voter par vos téléspectateurs en les présentant tous comme des panafricanistes, vous faites non seulement de l’amalgame mais aussi de la diversion. Dés lors, on peut présumer que votre attitude face à la réalité politique africaine relève, soit de l’opportunisme journalistique, soit de la complicité avec l’impérialisme. Car de deux chose l’une: soit vous faites du journalisme engagé et par conséquent vous êtes tenus de resituer objectivement l’histoire politique de l’Afrique, soit vous faites du journalisme opportuniste et par conséquent vous êtes complices de l’impérialisme et pour cette raison, vous n’avez pas qualité pour parler au nom des masses africaines asservies par l’impérialisme depuis des siècles.
Mes chers confrères et chers compatriotes,

Vous êtes des redoutables parleurs, mais vous ne dites rien de vrai; car vos vérités sont entachées de mensonges, donc truquées. Ce qui ne favorise pas l’évolution politique des consciences africaines que vous prétendez pourtant éduquer. Vous devez dire à la jeunesse encore politiquement inculte, que les Biya, les Ouattara, les Ali Bongo, les Obiang Nguema et que sais-je encore, que vous présentez chaque jour comme des panafricanistes, sont en réalité des anti-panafricanistes puisqu’ils se sont alliées depuis très longtemps aux impérialistes qui font feu de tout bois pour empêcher la création des Etats-Unis d’Afrique chers à Kwamé Nkrumah et à Mouammar Kadhafi.

Le cas d’Ali et d’Obiang est particulièrement très flagrant. Car voilà deux dirigeants qualifiés de «panafricanistes» qui bloquent depuis plusieurs décennies la circulation libres des personnes et des biens dans leur sous-région et cela en violation des accords dûment signés par eux-mêmes. Or s’il s’opposent déjà à l’unité de leur région, sont-ils prêts à accepter l’unité concrète de leur continent? Nous pensons que non. En réalité, leur panafricanisme n’existe que sur le papier et dans leurs discours et non dans les faits. Et j’insisterais ici sur le cas du président Obiang Nguema pour dire que, malgré les divers dons qu’il offre ici et là pour soutenir des actions allant dans le sens du rayonnement de l’Afrique, il n’est malheureusement pas panafricaniste. J’insiste.

D’ailleurs ayant personnellement vécu dans ces deux pays africains, j’ai le privilège de dire ici que la politique hospitalière de leurs gouvernements vis-a-vis des ressortissants des autres Etats africains est manifestement xénophobe. Et sur ce point, vous êtes sans ignorer que la Guinée équatoriale et le Gabon sont les seuls pays africains qui rapatrient régulièrement dans leurs d’origine et dans des conditions humiliantes les ressortissants africains. S’il en est ainsi, leurs dirigeants méritent-ils encore le qualificatif de panafricanistes? J’en doute. Par conséquent, au lieu de spéculer à longueur de journée sur le panafricanisme, vous devrez restituer la vérité historique aux masses africaines qui en ont grandement soif.

Si vous êtes donc vraiment panafricanistes comme Kwame Nkrumah, Um Nyobe, Félix Moumié, Ernest Ouandié, Patrice Lumumba, Sékou Touré, Thomas Sankara, Kadhafi et j’en oublie, veuillez vous situer par rapport à ces deux camps idéologiques et politiques qui s’opposent en Afrique, à savoir: le camp des masses populaires auquel appartenaient les leaders ci-dessus cités, et le camp des impérialistes et leurs agents locaux qualifiés injustement par vous de panafricanistes.

Êtes-vous aux côtés des masses dominées et exploitées d’Afriqu ? Dites-le leur clairement et montrez-leur en vous appuyant sur notre histoire, que l’immense majorité des dirigeants issus des indépendances ainsi que ceux d’aujourd’hui, n’ont jamais défendu les intérêts de l’Afrique mais plutôt leurs intérêts personnels et ceux de leurs maîtres impérialistes.

Dites-leur aussi ce qu’elles doivent faire concrètement pour se libérer de la domination et de l’exploitation, si tant est que vous vous posez en éveilleurs de leurs consciences. Dites-leur par exemple que la France, qui semble être votre seule cible impérialiste, n’est pas la seule puissance impérialiste mais seulement un maillon de la longue chaîne que constitue l’impérialisme à l’échelle mondiale.

Dites-leur que les Etats-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne, la Belgique, l’Italie et leurs alliés dans le monde forment avec la France la chaîne impérialiste à l’échelle internationale et ne seraient pas fiers de voir le panafricanisme-Kwame Nkrumah se réaliser car ils savent que celui-ci se fera au détriment de leurs intérêts non seulement sur notre continent, mais également dans le monde. Par exemple une Afrique unie réduirait le nombre de foyers de tension que les impérialistes entretiennent dans le monde pour vendre leurs armes; étant donné qu’une une telle Afrique ne pourrait plus tolérer les guerres inutiles à l’intérieure et à même à l’extérieure de ses frontières.

Il est évident que les nombreuses et vaines guerres civiles que nos Etats ont connues jusqu’à ce jour n’auraient jamais eu lieu si l’Afrique était unie dès les premières années de son indépendance. C’est d’ailleurs dans cette perspective que dans son fameux ouvrage, L’Afrique doit s’unir, Nkrumah, le plus grand panafricaniste de tous les temps, écrit: «C’est aussi dans l’intérêt de la paix que nous promouvons l’unité. Une Afrique unie pourrait mieux contribuer à la paix et au progrès de l’humanité.»

Ôtez donc chers confrères et chers compatriotes, vos masques et restituez objectivement à nous autres victimes de l’impérialisme, la vérité historique afin que nous sachions distinguer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire nos dirigeants qui sont avec nous et ceux qui sont avec nos ennemis impérialistes ; puisque l’enjeu en réalité c’est la reconquête de notre liberté et de notre dignité perdues dans le conflit qui nous opposent depuis la Trait négrière aux impérialistes européens. Car nous une lutte ne peut être efficacement menée que si l’ennemi est clairement identifié. Or l’amalgame, telle qu’elle se déploie dans vos débats faussement panafricanistes, sème la zizanie dans les consciences des masses populaires et les empêchent ainsi d’identifier clairement leurs ennemis.

2) du flou idéologique
Sur le plan idéologique, l’amalgame que vous créez dans les consciences naïves des masses africaines constitue non seulement une manœuvre de diversion, mais subvertit également leur conscience idéologique; car en ménageant la chèvre et le chou comme vous le faites, on a de la peine à vous situer idéologiquement. Vous avez beau débiter une phraséologie faussement révolutionnaire, cela ne fait pas de vous des révolutionnaires.

Seules les masses sans culture idéologique et révolutionnaire peuvent adhérer à cette phraséologie. Et c’est effectivement parce que celles qui regardent vos émissions n’en ont pas que votre média a du succès auprès d’elles. Or si elles étaient idéologiquement formées et maîtrisaient les enjeux idéologiques de la lutte politique, elles comprendraient vite que votre phraséologie teintée de gauchisme n’est qu’un masque que vous portez pour les tromper. Mais comme elles sont politiquement et idéologiquement analphabètes, elles ne comprennent pas que vos discours faussement gauchisants relèvent tout simplement de l’opportunisme, lequel se trouve être plutôt de droite. Car à quel camp politico - idéologique peuvent appartenir les hommes de média qui encensent à longueur de journée Obiang Nguema, Ali Bongo, Paul Biya, Idriss Deby et autres dirigeants africains anti-panafricanistes et pro-impérialistes, si ce n’est pas au camp de droite? Et quelle peut être leur idéologie si ce n’est pas l’opportunisme de droite?

Mais votre cause, je la comprends très bien. Bon nombres de nous autres journalistes qui sortons des familles paysannes pauvres, sommes obligés d’emprunter la voie de l’opportunisme pour avoir notre place au soleil: bien manger, rouler carrosse, s’habiller en costume trois pièces, caracoler les belles filles, telle pourrait être la devise de beaucoup de journalistes camerounais. L’engagement, le courage, le sacrifice, la restitution objective de la vérité en vue de la faire triompher n’existent pas dans la déontologie médiatique camerounaise. Les Emile Zola et autres Pierre Péan camerounais ne sont pas encore nés.

Lors d’une discussion politique que j’eus avec un directeur de la publication d’une presse privée écrite bien connue ici à Bafoussam et ci-devant leader politique, celui-ci me rétorqua, quand je lui expliquais l’importance de la philosophie marxiste dans notre lutte de libération, que le marxisme était mort et par conséquent, que ma préférence pour cette défunte théorie signifiait que je ne voulais pas «améliorer ma condition» (sous-entendu condition matérielle bien sûr). Je Compris alors que son engagement politique n’était pas pour changer la condition existentielle des masses de son pays, mais sa propre condition. Les autres jeunes journalistes que j’abordai plus tard me donnèrent la même impression.

Lors de l’un de vos débats, j’ai été particulièrement éprouvé par l’attitude de votre griot-maison Jean de Dieu Ayissi lorsqu’il exultait parce que l’une des «premières dames» du Tchad accompagnée de son époux, l’avait reconnu à l’aéroport et l’avait interpellé au passage pour lui tendre la main. S’il en est ainsi, comment ne les encenserait-il pas lors leur prochain passage sur le petit écran, même si l’époux président gouverne sur les cadavres de ses opposants politiques arrêtés et mystérieusement portés disparus?

Or toute lutte politique se fait et doit se faire dans et par rapport à un camp idéologique bien déterminé, c’est-à-dire par rapport à un engagement et non sur la base de la complaisance. Je voudrais dire que tout homme, fût-il journaliste, qui s’engage dans la lutte politique pour transformer le destin de son pays, ne devrait pas se comporter de manière à plaire, mais de manière que les masses opprimées de sa patrie se reconnaissent en lui. Or telle semble ne pas être votre vocation. Il me semble plutôt que voulez plaire à nos dirigeants et gagner leur confiance et par conséquent bénéficier de leurs largesses.

Mais sachez chers confrères et chers concitoyens, sachez que l’amalgame et le flou idéologique qui sont les fondements de vos débats ont bien sûr des conséquences fâcheuses sur notre lutte de libération. Mais lesquelles?

3) Les conséquences de l’amalgame et du flou idéologique sur notre lutte de libération
En effet, en ménageant la chèvre et le chou comme vous le faites à travers vos débats, vous semez la confusion dans les consciences militantes des jeunes patriotes africains encore dépourvus de maturité idéologique et politique. Et en le faisant, vous les détournez de la juste voie de la lutte pour la libération de notre continent. Car ces jeunes esprits qui n’ont pas encore la formation idéologique requise pour distinguer les vrais panafricanistes des faux panafricanistes, ne pourront pas combattre efficacement les systèmes politiques pro-impérialistes des Biya, des Bongo, des Obiang et autres dirigeants africains alliés à l’impérialisme que vous présentez comme des panafricanistes.

D’ailleurs ce manque de maturité idéologique se vérifie chez la plupart des patriotes pourtant sincères quand on discute avec eux. Par exemple ils sont contre la France mais soutiennent Biya, sont contre Kadhafi mais soutiennent les Américains. De telles contradictions prouvent tout simplement que malgré leur patriotisme sincère mais naïf, ils n’ont pas de formation idéologique requise pour identifier les vrais ennemis de leur continent.

Par ailleurs, l’amalgame et le flou idéologique maintiennent ceux-ci dans l’ignorance de leur histoire et par conséquent retardent pour longtemps encore notre lutte de libération. L’amalgame et le flou idéologique constituent enfin une manœuvre de diversion dans la mesure où elles détournent les patriotes de la juste voie de libération tracée par les vrais panafricanistes que j’ai nommés plus haut. La connaissance de notre vraie histoire reste donc l’unique voie de salut.

4) La connaissance de notre vraie histoire comme l’unique voie de notre libération
Etudiez objectivement l’histoire du panafricanisme et vous verrez qu’il existe au sein de notre continent, deux courants idéologico-politiques qui se réclament tous de l’idéologie panafricaniste. Mais tandis que l’un est allié à l’impérialisme et au néocolonialisme et se sert du panafricanisme pour détourner les masses africaines de la lutte pour se libérer de l’impérialisme et créer concrètement les Etats-Unis d’Afrique, l’autre est allié à ces masses et lutte avec elles depuis les indépendances pour les libérer du monstre impérialiste et construire avec elles l’unité réelle de notre continent.

Or quand vous ne leur expliquez pas clairement l’existence de ces deux courants idéologiques, vous ne faites rien d’autre que de l’amalgame et contribuez par conséquent à les aliéner davantage et facilitez par la même occasion la tâche aux impérialistes qui travaillent nuit et jour pour les maintenir dans l’ignorance et les détourner ainsi de la lutte pour le vrai panafricanisme qui est notre seule voie de salut. Nous devons donc faire la différence entre le faux panafricanisme ou panafricanisme pro-impérialiste défendu par tous les leaders africains et leurs descendants alliés au néocolonialisme et à l’impérialisme , et le vrai panafricanisme ou panafricanisme pro-africain défendu par tous les leaders africains et leurs descendants alliés aux masses africaines.

Chers confrères et chers compatriotes,
Je sais que vous vous travaillez pour le compte d’une entreprise capitaliste qui, au-delà des intérêts des masses africaines, recherche avant tout son profit, peu importe les moyens utilisés pour engranger ce profit. Cela veut dire que vous suivez la ligne éditoriale tracée par le ou les patrons qui vous emploient. C’est-à-dire que c’est grâce à eux que vous parvenez à joindre les deux bouts par ces temps de chien où le travail est devenu la pierre précieuse de toute la jeunesse africaine.

Mais la question que les patriotes africains peuvent vous poser est la suivante: faut-il vendre son âme et trahir son peuple au profit de ses intérêts égoïstes ou se sacrifier comme les Lumumba, les Um Nyobe et les Thomas Sankara que vous présentez paradoxalement comme des modèles à suivre? Si la réponse est non, alors ayez le courage de démissionner en disant à ceux qui vous emploient que vous en avez assez de falsifier par leur faute l’histoire de notre continent et que vous ne voulez plus continuer à tromper les patriotes africains sans culture idéologique mais résolument engagés dans la lutte pour la libération effective de notre continent.

Dans le cas contraire, l’histoire retiendra que vous fûtes des traîtres à l’Afrique. Car vous «courez avec le lièvre et chasser avec les chiens.», pour reprendre une belle image de Kwame Nkrumah, le meilleur panafricaniste de tous les temps. Autrement dit, l’histoire retiendra que vous faisiez semblant d’être avec les masses africaines alors qu’en réalité c’était pour les retarder dans la lutte pour notre libération et les livrer ainsi à la merci des impérialistes.

Mais en attendant le verdict de l’histoire, Afrique media demeure, à n’en point douter, un caillou dans la chaussure de la Révolution Africaine.

Veuillez recevoir ici chers confrères et chers compatriotes, la déception d’un militant panafricaniste convaincu.

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