Paul et Chantoux vont très bien, merci ! par Pauline Poinsier-Manyinga

Si nous avions des hôpitaux performants dans notre pays, Paul et Chantal Biya auraient-ils besoin de se déplacer en Europe pour leurs soins ? Les écrits du journal le Monde ont-ils choqué ? Qu’on ne s’en prenne pas à la presse française, mais plutôt à Paul Biya, qui est allé bâtir, très loin de chez lui, un hôpital haut de gamme à Baden-Baden ! Il paraît que là-bas, quand on trépasse, on monte directement au ciel… Là-bas, un comprimé suffit pour qu’une femme stérile tombe enceinte…

Quand une infirmière vous fait une injection, vous  accouchez de jumeaux. La perfusion du médecin, elle, vous garantit directement de devenir parent de sextuplés ! Mais trêve de rigolade, que veut la France ? C’est, en tout cas, ce que se demandent ceux qui évoquent la maladie « présumée » du président Ahmadou Ahidjo et le rôle joué, selon eux, par la France, pour l’amener à quitter le pouvoir. Les propos tendancieux du journal le Monde laissent donc songeur. Dans les coulisses, Le Monde dépendrait directement du Quai d’Orsay, c’est tout dire ! Il se serait passé, dit-on, des choses pas jolies-jolies avec l’Afghanistan ! Alors, que cache la France ?


Depuis le constat de la provenance de plusieurs armes en possession de Boko Haram, la rue a développé une phobie grandissante contre la France. Huée et insultée lors de la marche organisée le samedi 28 février 2015 dernier à Yaoundé au boulevard du 20 mai contre Boko Haram, l’ambassadrice de ce pays a, comme diraient les assassins de la langue de Molière, « coulé les larmes »… Au point d’éprouver la nécessité d’aller s’exprimer dans un point de presse. Mais, le mal était fait : les désamours sont consommées ! Mais comme si çà ne suffisait pas, c’est le journal Le Monde, qui est venu fureter avec son museau pointu dans la santé du couple présidentiel ! En quoi cela intéresse-t-il les collaborateurs de mon ami Stephen Smith ?

Quoi de plus normal en effet qu’un homme de plus de 80 ans malade ? Certains bobos font partie intégrante de la vieillesse, aussi sûrement que l’érythème fessier est une marque déposée dans le code médical du nourrisson. Paul Biya a 82 ans. A cet âge-là, à ce niveau du perchoir, et surtout quand on veut rester accroché au pouvoir, il faut avoir les côtes solides ! Quoi de plus normal dès lors, que de se donner toutes les chances de conserver des idées claires dans un corps sain ? Même les mieux portants ont recours au check-up : détecter, prévenir ou soigner le mal à temps. Un luxe pour beaucoup de Camerounais…
Mais, au fait, et si on évoquait les chefs d’états français ? De Gaulle, Chirac, Mitterrand, Sarkozy ou même Hollande ne sont jamais tombés malades au cours de leur mandat. Et pour cause : entre le cancer de la prostate, les calculs rénaux, le stress, et bien d’autres méchants trucs qu’affectionnent particulièrement les sociétés occidentales, ils avaient l’embarras du choix à la carte... Mais nous ici, on ne cherche absolument à fouiller dans les machins des autres. Tout ce qu’on sait, c’est que quand Nelson Mandela était malade, c’est en Afrique du Sud qu’il s’est fait soigner. Le monde entier était au courant de son état de santé au jour le jour, avec au première loges, les Sud- Africains. Or Nelson Mandela est plus âgé que Paul Biya.

Quand Mugabe est malade, il se fait soigner chez lui, et le gouvernement communique officiellement sur son mal. Or Mugabe est bien plus vieux que Paul Biya. Où est donc le mal ? En tout cas, cela apprendra au président et à la présidence de la République à communiquer avec la presse locale, et à réserver les scoops et autres publi-reportages à coups de milliards à leurs « amis » français, prêts à les débarquer au 1er carrefour de la discorde. Voilà le retour de la manivelle… Dieu merci, Paul et Chantoux sont de retour parmi nous. Et ils se portent bien, Alléluia !

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