Une bonne nouvelle en ce début d’année. Dans son édition de novembre 2015, le magazine SNH Info fait savoir que le Cameroun produira du gaz naturel liquéfié (GNL) dès septembre 2017. C’est la suite logique de la signature, le 30 septembre 2015, de la toute première convention gazière de l’histoire du Cameroun. Cette convention conclue entre l’Etat et le consortium composé de la SNH et ses partenaires Perenco Cameroon, Golar Cameroon et Golar Hilli crée également un précédent en Afrique, faisant du Cameroun un pionnier continental. «La convention gazière ainsi conclue ne constitue pas seulement une première au plan national, car le projet auquel il donne vie est une première au plan continental», indique-t-on à la SNH.
D’après la SNH, ce projet dénommé « Floating LNG », vise la liquéfaction du gaz naturel à partir du méthanier Hilli, un navire en cours de transformation en usine flottante dans le chantier naval de Keppel à Singapour, et dont l’arrivée au Cameroun est prévue en mars 2017 pour être installé au large de Kribi. Cette conversion qui est la première au monde fera du Cameroun un membre du cercle très restreint des 20 pays exportateurs de GNL à travers le monde. Le Hilli produira par an 1,2 million de tonnes de GNL destinés à l’exportation, 30 000 tonnes de gaz domestique (GPL) afin de réduire le déficit actuel de l’offre nationale, et 1,8 million de pétrole très léger pour la raffinerie. Une des particularités de ce projet, indique-t-on à la SNH, est qu’il s’intègre dans un projet existant, notamment les installations mises en place pour la fourniture de gaz à la centrale à gaz de Kribi, dont la plateforme offshore Sanaga et le centre de traitement onshore de Bipaga. Ce qui aura pour effet de réduire de façon significative les investissements à consentir par la SNH et Perenco copropriétaires et exportateurs de GNL.
La SNH et Perenco devront débourser environ 490 milliards de FCFA (au taux de 1 dollar (610 FCFA) pour le développement de champs gaziers et le renforcement des capacités du centre de Bipaga. Quant à Golar Hilli, sa contribution de plus de 790 milliards de FCFA servira à la construction de l’usine flottante de liquéfaction et son installation au large de Kribi. Ce projet aura de nombreuses retombées pour l’économie camerounaise. Il en est ainsi des revenus générés par les ventes des d’hydrocarbures, les impôts et taxes, mais aussi des opportunités d’affaires pour les entreprises locales avec des travaux évalués à plus de 45 milliards de FCFA à leur confier. Il y a également 1 100 emplois attendus et un fonds de développement des capacités locales de 2,2 milliards de FCFA. La société Gazprom Marketing & Trading (Gazprom M&T), filiale du géant russe Gazprom, s’est déjà engagée à acheter toute la production annuelle de GNL sur les huit premières années d’exploitation.
Avec la crise que traverse le secteur pétrolier depuis juin 2014, le Cameroun cherche à diversifier sa production d’hydrocarbures, pendant longtemps prise en otage par le pétrole, au détriment des autres ressources. Il dispose des réserves de gaz naturel, estimées à près de 6 000 milliards de pieds cubes avec une production de 9 160 millions de pieds cubes à fin octobre 2014, en hausse de 124% par rapport à la même période, l’an dernier. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le gaz naturel camerounais, dont la mise en valeur date de trois ans seulement, et jusque-là destiné à l’alimentation de la centrale thermique de Kribi et quelques sociétés industrielles.
Publié en association avec Le Quotidien de l’Economie
Auteur: Simplice Oyono
Auteur: Simplice Oyono
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