Le ministère des Finances a publié la situation financière des sociétés d’Etat ou mixtes pour l’exercice 2014. La performance n’est pas toujours au rendez-vous au regard des résultats nets enregistrés. Ainsi, pour le compte de l’exercice budgétaire 2014, la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara) arrive en tête du peloton des sociétés publiques ou parapubliques ayant enregistré des pertes dans leur bilan financier. Ainsi, malgré un chiffre d’affaires d’environ 817 milliards de FCFA, la Sonara a, au cours de l’exercice budgétaire 2014, enregistré un résultat financier après impôts déficitaire de -54 milliards de FCFA. Il faut relever que ce déficit a augmenté de manière substantielle, étant donné qu’au cours de l’exercice budgétaire 2013, il était à environ -32 milliards de FCFA.
Ces pertes financières enregistrées par la Sonara peuvent aisément se justifier par le fait que cette société supporte les effets financiers de la subvention du prix du carburant à la pompe décidée par le gouvernement. Toute chose qui entraîne une lourde dette de l’Etat vis-à-vis de cette société, qui justifie qu’elle fasse aujourd’hui l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics pour son extension et sa modernisation. Ainsi une bonne partie des ressources issues de l’eurobond réalisé par l’Etat du Cameroun servira à alléger les effets de ce lourd passif.
Si la situation du déficit financier de la Sonara peut aisément se justifier, cela n’est pour autant pas le cas d’un certain nombre d’autres sociétés publiques ou parapubliques qui ont, au cours du dernier exercice budgétaire, enregistré des pertes financières abyssales. Parmi celles-ci, il y a les Aluminiums du Cameroun (Alucam), avec un résultat déficitaire après impôts de -15,4 milliards de FCFA. Un déficit financier qui s’est également alourdi, en passant de -8,5 milliards de FCFA en 2013 à -15,4 milliards de FCFA, malgré un chiffre d’affaires de 98 milliards de FCFA au cours de l’exercice budgétaire 2014. On peut comprendre le retrait de Rio Tinto Alcan de cette entreprise, le bémol mis sur son projet d’extension et son retrait du projet de construction du barrage de Natchigal.
Tout aussi surprenantes, ce sont les pertes financières enregistrées par la Cameroon Development Corporation (CDC). Cette société à capital public d’un chiffre d’affaires de 54 milliards de FCFA a affiché un résultat net après impôts négatif de -5,4 milliards de FCFA en 2014. Mais comparé au résultat obtenu au cours de l’exercice 2013, on peut dire qu’il y a un léger mieux, car ce déficit culminait à -13,4 milliards de FCFA en 2013. Ces contreperformances justifient les rumeurs insistantes sur sa prochaine privatisation. Egalement dans la liste des contreperformances financières, mais aux résultats financiers négatifs, il y a la Cameroon Postal Services (Campost). Cette société à capital public, avec un résultat net après impôts négatif de -2,9 milliards de FCFA, ne s’est pas mieux portée que les autres citées plus haut. Mais comme déjà pour le cas de la CDC, ces pertes se sont quelque peu amoindries, passant de -8,3 milliards de FCFA en 2013 à -2,9 milliards de FCFA en 2014. Le cas de la Semry (Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua) est même inquiétant. Cette société publique va de mal en pis. Après avoir enregistré un résultat net après impôts négatif de -732 millions de FCFA en 2013, elle se retrouve avec un manque à gagner de -1,1 milliard de FCFA en 2014. Une situation bien étrange au moment où le Cameroun importe de grande quantité de riz, soit 800 000 tonnes en 2014. La même tendance déficitaire est notée pour la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton), dont le résultat net après impôts a dégringolé de 3,5 milliards de FCFA en 2013 à -1,1 milliard de FCFA en 2014.
La Douala stock exchange affiche un résultat net négatif à -327 millions et la Société hôtelière du Nord Cameroun (SHNC), -200 millions.
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