La Présidente Nationale de l'Alliance des Forces Progressistes (AFP) déclare ce qui suit :
Considérant la Constitution du Cameroun amendée au forceps en 2008, malgré les protestations du peuple, et qui a fait sauté le verrou de la limitation des mandats ;
Considérant que Monsieur Paul Biya a été élu en 2011 pour un mandat de 07 ans renouvelable et que ledit mandat prend fin en octobre 2018 ;
Considérant que la gouvernance RDPC nous a habitués à un mode opératoire anti-constitutionnel, anti-démocratique et irrespectueux des droits et libertés du peuple ;
ET :
Considérant les Statuts du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) qui stipulent que le Président du parti est son candidat naturelle à l'élection présidentielle ;
Considérant la confusion entre le parti et l'Etat (les instances de ce parti sont le lieu approprié pour les appels à candidature et avec les moyens du parti et non via les institutions républicaines) ;
Considérant le culte de la personne, l'esprit de fourberie et la mauvaise foi caractéristiques de la dispensation RDPC ;
Nous avons jugé utile d'attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur les faits suivants:
Que l'AFP n'entend pas tomber dans le piège du faux débat enclenché par ce parti et dont la seule finalité est de distraire et démobiliser les forces de l'Alternance en les entraînant dans un champ argumentaire anachronique, superfétatoire et de surcroît, aux frais du contribuable.
Que nous savons pertinemment que l'ambition de l'homme du 06 novembre est de demeurer à perpétuité au pouvoir contre vents et marrées, et que par conséquent, que ce soit demain ou en 2018, l'homme Biya sera encore candidat, à moins d'un sursaut de conscience de dernière minute qui l'emmènerait à copier l'exemple de son prédécesseur ;
Que la crise multiforme qu'endure le Cameroun, loin d'être le fait exclusif de l'homme Biya, est davantage le corolaire du système mis en place par l'UC-UNC-RDPC et qui a eu plus d'un demi siècle pour s'enraciner dans les us administratifs, fonctionnelles et institutionnelles de notre pays, et que par conséquent, quand bien même l'homme Biya ne se porterait pas candidat, toute autre candidature issue du même système ne résorberait pas la crise ;
Et constater que :
Le débat et le combat sont ailleurs et les forces progressistes qui ont à cœur l'intérêt général et le devenir de notre pays devraient s'abstenir de s'essouffler dans une démarche communicationnelle susceptible d'exacerber ce débat creux, aux motivations obscures et aux visées égocentristes que nous impose le RDPC ;
Si nous répondons en rangs dispersés comme en 2008 à cette ultime provocation du Parti-Etat RDPC, nous récolterions au mieux, la transformation en loi via le Parlement (majoritairement RDPC) de cette nouvelle gloutonnerie pouvoiriste, au pire, le sacrifice des citoyens pour rien comme en février 2008.
N'ayant ni les moyens ni le droit de dicter au RDPC sa stratégie et sa feuille de route pour se maintenir au pouvoir, le mieux à faire pour nous, forces progressistes et désireuses de l'alternance c'est d'affuter notre plan stratégique et programmatique pour répondre de manière globale et efficiente au pouvoir en place ;
Par conséquent et en ce qui concerne l'AFP, sachant que toutes les modifications constitutionnelles impulsées par le Renouveau n'ont jusqu'ici eu pour seul leit motiv que la satisfaction des intérêts du parti au pouvoir et de ses caciques, et nous en voulons pour preuve le refus de mettre en application toutes les dispositions intéressantes de la Constitution de 1996 qui auraient pu contribuer à la consolidation de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l'homme ;
Nous déclarons qu'une énième manipulation de la loi fondamentale ne sera ni plus ni moins qu'un subterfuge de trop pour faire passer la pilule amère et récusons par ricochet toute modification de la Constitution qui serait impulsée par ce même " Renouveau " vieux de plus de trente ans de règne ;
Exhortons les partis amis à opposer une fin de non recevoir à cette théâtralisation de mauvais goût du champ politique au mépris de toute éthique ;
Sommes ouverts à tous les partis amis et les OSC désireux comme l'AFP d'enclencher, ENSEMBLE une veille stratégique et des réflexions en vue d'une mutualisation des forces pour parer à toutes éventualités.
Tel est du point de vue de l'Alliance des Forces Progressistes (AFP), le bon combat qui nous interpelle tous. Le peuple nous regarde et l'histoire de la République doit enfin être enfin écrite par le peuple, pour le peuple et dans le souci de l'intérêt général.
Fait à Yaoundé, le 20 février 2016
La Présidente Nationale,
Alice SADIO
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