Plus de 1000. C'est le bilan que les organisations de défense des droits de l'homme font des exactions du commandement opérationnel. En un peu plus d'un an. 1000 camerounais abattus sauvagement, sans jugement. Au vue et au su de tous. Voici récapitulés les petits pas qui ont conduits à ce qu'on désigne déjà comme un crime contre l'humanité. (Mutations no474)
20 février 2000. Un décret du chef de l'Etat crée le Commandement opérationnel dont le but est de luter contre la grande criminalité à Douala. Il nomme à sa tête le général de brigade Philippe Mpay, déjà commandant de la 2ème région militaire. Un communiqué du secrétaire général de la présidence de la république publié le même jour précise que le commandement opérationnel mise en place est essentiellement temporaire :il prendra fin dès l'accomplissement de la mission.
1er mars 2000. Le Commandement opérationnel arrête de façon spectaculaire trois bandits après une course poursuite à l'hélicoptère. Ils sont accusés d'avoir arraché 80000 F CFA et un véhicule à un chauffeur de la société de Dragages des côtes africaines. Le décor est planté. On salue l'entrée en scène.
02 mars 2000. Kalo Pascal, petit restaurateur nigérian est battu par un militaire en état d'ébriété avancé selon la Nouvelle expression dans son édition du 20 mars 2000. Les militaires commencent à ce croire tout permis
15 mars 2000. La Nouvelle Expression révèle dans son édition de ce jour, la mort de cinq bandits tombés dans une embuscade de la gendarmerie de Bonaberi. Tout le monde applaudit.
20 mars 2000. Certains citoyens commencent à noter les dérapages des forces de l'ordre. Dans une interview au Messager, Anicet Ekanè s'interroge : ? Les Commandements opérationnels et tous les abus qui les caractérisent en matière des violations des droits de l'Hommes, ne sont que des mesures ponctuelles, spectaculaires, chargée de rassurer que s'attaquera la racine des problèmes. Peut-on installer des Commandements opérationnels de façon permanente ? ?
27 mars 2000. L plupart des journaux parus ce jour indiquent que l'on négocie sa libération des griffes du Co à 2.000 ou à 5.000 F Cfa le cas, selon qu'on a présenté une pièce d'identité ou pas aux forces de l'ordre. Les contrôles d'identité opérés de nuit comme de jour par les hommes du général Mpay font des milliers d'interpellés.
Pendant les semaines qui suivent, le palais de justice de Douala et les commissariats de police de la ville sont inondés par des citoyens en quête d'une carte nationale d'identité. La carte nationale d'identité informatisée bénéficie d'une publicité gratuite.
Fin mars -Début avril 2000.
Douala devient un gigantesque cimetière. Des cadavres sont abandonnés partout. Quatre devant le bois des singes. Cinq aux environs de la place de l'Udéac. Quatre, quelques jours plus tard encore au bois des singes. Cinq corps à Ngodi-Bakoko. D'autres vers l'entrée de la ville, sur la route Douala-Yaoundé
Interrogé sur cette profanation des morts, le colonel Bobbo Ousmanou disculpe le Commandement Opérationnel. Ces cadavres à l'abandon sont, déclare-t-il, l'oeuvre des gangs qui se battent pour le contrôle du territoire comme au Nigeria voisin. On n'avait jamais connu ça avant le Co
27 Avril 2000. Le journal de Séverin Tchounkeu annonce que Claude Savry, 58 ans, citoyen de nationalité Française, a été raflé devant son portail ce jour. Pendant de longues heures, il aurait été torturé dans les locaux du camp Bertaut. Il ne survivra pas à ses blessures. Il rend l'âme. Après plus de vingt ans passé au Cameroun.
15 juin 2000. Un jeune boulanger, plus connu sous le nom de " Philo " est exécuté " accidentellement . "
16 juin 2000. Le cardinal Christian Tumi adresse une lettre confidentielle au gouverneur de la province du littoral avec ampliation au chef de l'Etat. Il dénonce les pratiques du Co, cite quelques cas, donne des noms Et rappelle que "les exécutions extrajudiciaires constituent une violation des droits fondamentaux de l'Homme et sont un outrage à la conscience universelle. Ces actes illégaux perpétrés sur un ordre d'un gouvernement ont toujours été condamnés par les Nations unies et le demeurent. Pour que les hautes autorités de l'état se veulent non coupables, elles doivent montrer leur totale opposition en réagissant aux exécutions extrajudiciaires. " Il n'y aura aucune réaction officielle. Seule une campagne insidieuse présentant le prélat comme l'ami des gangsters sera instrumentalisée.
24 juillet 2000. Les éléments du Commandement opérationnel sous la conduite du Commandant Ndzié assiégent les quartiers de Bépanda et New-Déïdo . ils cassent tout : domicile privés, commerce et raflent à tout va. Injures, bastonnades, menaces, tout y passe. Dans une impunité absolue.
04 août 2000. Ce jour, le Messager révèle que deux malfrats Kamga Georges et Kenkeu Jean Romain dit " Petit Jean " détenus à la prison central ont racontés leurs braquages et dénoncé un certain Ndogmo Romuald, propriétaire des salles de jeux de Douala. Dans leur lettre de dénonciation fortement détaillée et adressée au régisseur de la prison de New-Bell, ce dernier est présenté comme le chef de leur gang, pourvoyeur en armes à feu de ce dernier. Informé de la dénonciation, le procureur de la république a ordonné l'extraction des deux prisonniers pour les besoins d'enquête. Ces derniers séjourneront quelques jours à la légion de gendarmerie. Pour rien. Ndogmo Romuald, serein, mène une paisible vie dehors. Le Commandement opérationnel est soupçonné d'être sous " influence ".
Ce même jour, le cardinal Christian Tumi adresse une lettre ouverte aux voleurs et braqueurs de Douala. Il leur dit entre autre choses : " je ne demande pas qu'on ne vous arrête pas. Je ne demande pas qu'on ne vous blesse pas pour vous maîtriser. Je ne demande même pas qu'on ne vous exécute pas si vous avez tué quelqu'un. Peut-être faut-il vous exécuter si vous avez tué quelqu'un ! J e ne demande pas qu'on ne vous tue pas sans vous donner l'occasion de vous défendre devant un tribunal impartial "
30 août 2000. Dans son no1110, Le Messager publie un rapport de l'Acat,(Action chrétienne pour l'abolition de la torture) qui dénonce les exactions du Commandement opérationnel. Il y est fait état d'exécutions sommaires, de disparitions d'individus, de tortures. Une liste de 29 personnes exécutées entre les mois de mai et de juillet est annexé au rapport, sur un total de 46 personnes tuées, neuf autres tortures et trois disparus.
11 septembre 2000. Un mystérieux " capitaine Stéphane Nito " signe, pour le compte de " la cellule de communication " du Co, un texte-démenti dans les colonnes du Messager. Ce texte parle du " peu de sérieux qui a caractérisé les investigations de l'Acat ". et indique qu'il serait dommage qu'une ONG d'inspiration chrétienne se positionne du côté des assassins, des braques et des bandits de grand chemin qui ont semé pendant de longs mois terreurs et désolation dans les familles à Douala ".
Les enquêtes menées permettent de démontrer que le capitaine Stéphane Nito est une création artificielle de l'Etat-major du Commandement opérationnel. Son texte, écrit dans l'un des plus prestigieux bureaux de la légion de gendarmerie du littoral ,a atterri dans la rédaction du Messager par l'entremise du correspondant de Rfi à Douala. La manipulation ne fait que commencer.
02 octobre 2000. Le cardinal Christian Tumi accorde une interview à Jeune Afrique Economie où il revient sur les atrocités du Co. Panique à Yaoundé !
10 Octobre 2000. Le ministre de l'administration Territoriale Ferdinand Koungou Edima réagit à l'interview de Christian Tumi : " le cardinal Tumi tout en jetant un discrédit mensonger et antipatriotique sur le Cameroun, confesse malicieusement sa volonté de se porter candidat à la présidence de la République. Il critique de manière volontairement mensongère pour donner du poids à toutes ses affirmations somme toutes gratuites, l'action du Co à Douala " Sortie à la fois incohérente et mal articulée qui rappelle, par les menaces proférées à l'endroit du prélat, certains moments douloureux du règne de Amadou Ahidjo.
28 octobre 2000. Luc Benoît Bassilekin est exécuté de plusieurs balles, de sang froid et à bout portant, en plein Kosovo (camp Bertaud) par le sergent Mbita, pour avoir osé réclamer le traitement humain. Bien que interpellé en possession de sa carte d'identité, son corps est déposé sous le nom' X,29 ans, braqueur'. Le colonel Bobbo Ousmanou évoque dans Cameroun Tribune, pour justifier le crime, la tentative de fuite de la victime qui aurait au préalable arraché l'arme d'un militaire.
Le frère aîné de la victime, Bassong, arrêté avec cette dernière et suffisamment molesté-alors que tous les autres interpellés ont été précipitamment élargis- est gardé 48 h sans soins au Kosovo. Il sera libéré à la suite des pressions faites par l'opinion publique.
C'est le début de la grogne. Des voix de plus en plus nombreuses se lèvent pour s'insurger contre les methodes des expéditives du Co. Des tracts commencent à circuler appelant à une réaction pacifique. Les autorités administratives avec l'aides de la police s'interposent.
30 octobre 2000. Paul Pecheka est abattu au volant de son taxi. Son bourreau lui reproche d'avoir pris un virage.
13 novembre 2000. Une information diffusée sur la BBC faisant état de l'existence d'un charnier de bois de singes suscite une sortie musclée du ministre de la communication qui dément l'existence du charnier. Mutations, dans un reportage à Mangolè, confirme la présence de plusieurs fosses communes, oeuvres du Co. L' information n'émeut pas grand monde
23 janvier 2001. Marc Etaha, Frédéric Ngouffo, Chatry Kuété, Eric Chia, Jean Roger Tchiwan, Charles Kouatou, Effician Chia, Elysée Kouatou et Fabrice Kuaté sont interpellés à Bépanda, au petit matin par des éléments de la brigade antigangs conduits par le chef de l'unité, le capitaine Jean Jacques Abah Ndzengué. Accusés d'avoir volé une bouteille de gaz appartenant à une certaine Anne Souki, ils séjournent quelques jours à la gendarmerie et sont transférés le 26 janvier au commandement opérationnel, à la deuxième région militaire.
28 janvier 2001. Les parents des neuf perdent définitivement leur trace. Le soupçon d'exécution sommaire s'amplifie.
30 janvier 2001. Amnesty international, le gouverneur de la province du littoral, le procureur de la République de Douala et le cardinal Christian Tumi sont saisis de cette disparition. Approché par les parents des victimes, le colonel Bobbo Ousmanou affirme' qu'il a au-dessus de lui une autorité administrative qui est le gouverneur et une autorité militaire qui est le général Mpay. Il n'y a que ces deux pour dire quelque chose à propos des enfants..' Conséquence : il ne peut s'exprimer. Au secrétariat de M. le gouverneur, on laisse simplement entendre que les disparus sont des braqueurs.
Une plainte sera déposée contre la capitaine Abah Ndzengué et le colonel Bobbo Ousmanou au tribunal militaire de Douala. Elle restera sans suite.
07 février 2001. L'Acat publie un communiqué faisant état des nouvelles méthodes du Co. Le communiqué dit ceci : " Les victimes ne sont plus fusillées, mais transportées du Kosovo à 'la base navale où elles sont enfermées dans des cellules compactes, puis affamées jusqu'à ce que mort s'en suive. Celles qui survivent à ce traitement de 15 jours sont empoisonnées au sandwich. " Une liste' non exhaustive 'de 13 victimes rendue publique.
09 février 2001. Certaines familles des disparus, convaincues de la mort de ces derniers, se décident à organiser, au village, les obsèques . Des militaires ont informés ces familles que les neuf ont été exécutes le 30 janvier 2001.
15 février 2001. Le Messager, le premier rend publique l'affaire des neuf.
26 février 2001. Sous la plume de Dominique Bela, Dikalo publie ce qu'il appelle une réaction du Commandement Opérationnel au sujet de l'affaire des neuf. Le colonnel Bobbo Ousmanou, jamais avare en déclaration, jette un pavé dans la marre alors qu'on sait déjà les neuf disparus et que l'opinion s'interroge :' si la gendarmerie devait passer son temps à rendre compte ou à répondre à la presse chaque fois qu'elle met la main sur un malfaiteur, elle ne travaillerait plus'. Il poursuit : ' ce que je peux vous dire sur cette bande , c'est qu'elle compte en son sein des repris de justice. Avant cela, ces individus avaient fait un certain nombre d'aveux relatifs à des braquages qu'ils avaient commis. Ils avaient été formellement reconnus par des personnes victimes. [] Aujourd'hui, ils sont en exploitation au Commandement opérationnel'. On cherche toujours à les revoir
Dans un commentaire intitulé 'Comprendre pour expliquer' , dans le sillage d'une sortie précédente de Gervais Nitcheu sur Rfi, notre confrère affirme que ce qu'il appelle le gang 'Elysée' était une bande de braqueurs. Il indique que ' au quartier Bépanda, [] la population a applaudit à tout rompre après le démantèlement d'une bande de malfrats au passé criminel bien établi' . des informations difficiles à établir aujourd'hui.
1er mars 2001. Le comité pour le neuf de Bépanda (C9), un collectif mis en place sous l'instigation de Anicet Ekanè, le président du Manidem, pour revendiquer la vérité sur le sort des disparus diffuse des tracts appelants à une marche de protestation pour le dimanche 04 mars 2001. Albert Ndzongang va se joindre sommairement au mouvement.
02 mars 2001. L 'Acat publie un autre communiqué dans lequel elle affirme savoir ' de sources diverses et concordantes de services de sécurité à Douala que les 09 jeunes gens ont été extraits du Kosovo au titre du dossier 'Affaire Souki - bouteille de gaz contre les neuf avec 41 autres personnes, puis déshabillés et ligotés avant d'être transportés à leur lieu d'exécution où, y étant, selon ce qui nous a été rapporté, ils ont été froidement exécutes et leur corps incinérés avec de l'acide. Ceci s'est passé entre le 31 janvier et le 08 février 2001 dans la nuit.'
04 mars 2001. Première manifestation du C9. la police s'interpose et disperse la marche. Bétuel Kouatou, porte-parole du C9, Anicet Ekanè et quatre autres manifestants sont interpellés et conduits dans les locaux de la police judiciaire. Ils seront libérés après quelques heures de détention.
07 mars 2001. L'Onu entre dans la danse. Dans une correspondance adressée au ministre Augustin Kontchou Kouomegni, le Haut Commissariat aux Droits de l'Hommes des Nations unies espère que des 'enquêtes appropriées seront entreprises pour élucider le sort des personnes disparues, de même que l'endroit où elles se trouvent. 'Il souhaite également ' recevoir toutes les informations que le gouvernement pourrait lui fournir pour les mesures prises et les résultats de cette enquête. ' L'affaire s'est internationalisée.
09 mars 2001. L'Acat publie un communiqué dans lequel elles annonce la disparition de trois jeunes gens ' enlevés ' à Bépanda entre Octobre et Décembre 2000. il s'agit de Momo Bernard, 32 ans, enlevé le 13 octobre et porté disparu le 06 février 2001. probablement abattu et incinéré dans la nuit du 07 au 08 février à la carrière de Logbadjek. Ses funérailles ont été organisées à Bafou. Tahi Félix, 31 ans, coiffeur, enlevé le 14 Novembre 2000. Disparu le 26 Janvier 2001 à 16h. On le soupçonnait d'avoir une arme à feu et d'être à la tête d'un gang. Njuh Lwanga Chuo Charles, 21 ans, arrêté le 15 décembre 2000, disparu le 25 janvier 2001. Soupçonné de recel de moto. Bessoukoul Armel Roger, arrêté au quartier Ngodi et porté disparu depuis.
Dans un article intitulé Qui a tué ? Mutations révèle comment les uns et les autres se rejettent mutuellement la disparition des neuf. Les militaires accusent les gendarmes. Ces derniers, par la voix du colonel Bobbo Ousmanou, affirment qu'ils sont sous les ordres du général Mpay. Les sources policières confirment l'exécution des disparus.
11 mars 2001. La police réprime sévèrement la marche du C9 à Bépanda. On dénombre de nombreux blessés. Anicet Ekanè abondamment tabassé est transporté à l'hôpital dans un état quasi-inconscient. Mme Kougue Odette, mère de deux des neuf disparus et son fils Bethuel Kouatou, porte-parole du C9 sont molestés et comptent de nombreuses ecchymoses eux-aussi.
12 mars 2001. Deux enquêteurs de l'Union européenne rencontrent les familles des neuf disparus de Bépanda.
14 mars 2001. l'Acat publie un communiqué selon lequel le Co aurait fait Plus de 1000 morts. Et publie une liste de 122 victimes connues. Exécutions soit au Kosovo, à l'escadron de gendarmerie de Mboppi, à Nkapah, au camp Bertaut, à la digue de la base navale, au bois de singe, sur l'ancienne route Douala Edéa, derrière les plantations de la Cdc à limbé ou à Logbadjeck.
Mme Foning, députée Rdpc donne un point de presse pour renouveler son soutien au président Biya qui a fait reculer le grand banditisme en instaurant le Co. Elle affirme que, de sources policières, les neuf disparus étaient déjà sur la liste des forces de l'ordre avant leur dénonciation et qu'ils n'ont pas été exécutés. On attend de les voir.
20 mars 2001. 50 jours après la disparition des neufs de Bépanda, Paul Biya ordonne l'ouverture d'une "enquête approfondie" . Aveu déguisé ?
21 mars 2001. Martin Koukou Dikanda, aîné de Jean Dikanda assassiné par le Co confie à la nouvelle Expression qu'un colonel lui a demandé 500000 F Cfa pour ne pas tuer son frère. Par ailleurs, la famille porte plainte à la cour Suprême et demande à l'Etat de lui payer 203 millions de dommages et intérêts.
23 mars 2001. Dans une tribune publiée par le Messager, Célestin Bedzigui, vice-président de l'Undp, affirme que ' Alors que l'opinion pleure les neuf suppliciés de Bépanda, l'indifférence du président de la république n'est perturbée que part un incident qu'il croit menacer son pouvoir personnel et qui le conduit à mettre en place une commission sur l'explosion de la poudrière de Yaoundé. '
Dans le même numéro, Albert Dzongang le président national de la Dynamique estime que ' la commission crée, si elle ne comporte pas en son sein, un évêque, des hommes politiques qui ont déjà pris position contre le Co, des membres des organisations de défense des Droits de l'homme, de simples citoyens qui subissent les exactions au jour le jour, ne peut en aucun cas mettre en lumière tous les crimes commis par l'armée à Douala et ailleurs, avec la bénédiction du chef de l'Etat. '
27 mars 2001. Albert Dzongang, le président de la Dynamique crée une commission d'enquête indépendante. Cette commission entend mener ses investigations sur toutes les exactions du Co.
29 mars 2001. Le C9 donne une conférence de presse au cours de laquelle elle annonce sa décision d'amplifier le combat. Et les tentatives de corruption déjà enregistrées.
30 mars 2001. Denise Yemdze. La veuve de Marc Etaha, l'un des neuf disparus, parle pour la première fois. Dans l'interview qu'elle accorde à Mutations, elle raconte comment son mari a été interpellé et du pillage des éléments du Co. Morceaux choisis : ' Ils ont pris deux rouleaux de 'boyau d'eau' , une machine à coudre électrique, un appareil musical avec trois baffles. Ils ont casser une caisse dans laquelle se trouvait l'argent d'une tontine. Ils ont pris l'argent. La caisse reste cassée et ouverte là. '
Le messager du même jour révèle quand à lui des tentatives de corruption des familles des victimes de la part du pouvoir. Les députés du Sdf interpellent le gouvernement sur l'affaire des neuf disparus de Bépanda. Le Ministre d'Etat Augustin Kontchou Kouemegni qui n'est ni Mindef, ni porte-parole du gouvernement répond que si les députés qui sont proches du peuple ne savent pas encore la vérité, le gouvernement ne peut pas le savoir non plus.
1er avril 2001. La marche devenue hebdomadaire du C9 est une fois de plus réprimé&e par la police. Sévèrement. Albert Dzongang est molesté. Deux nouveau-nés se retrouvaient à l'hôpital. Anicet Ekanè est séquestré à son domicile. Des journalistes sont passés à tabac.
Ni John Fru Ndi quand à lui est séquestré à Melong par les forces de l'ordre qui essaient de l'empêcher de se rendre à Douala.
04 avril 2001. Dans une interview accordée au Messager, le député Joseph Mbah Ndam, président du groupe parlementaire du Sdf ne passe pas par quatre chemins pour designer le responsable : ' Le Co a été crée par un décret présidentiel Il doit rendre compte à celui qui l'a crée. Donc, si les gens sont tués ici, c'est bien la présidence qui tue. '
06 avril 2001. Un décret du président de la république mute le général Mpay à Bamenda à la tête de la 6ème région militaire . il est remplacé à Douala par le général de brigade Camille Nkoa Atenga. Le controversé colonel Bobbo Ousmanou est limogé sans façons. Un communiqué du Sgpr rend publics les résultats de la commission d'enquête approfondie. Elle fait état de l'arrestation des responsables présumés et leur mise à la disposition de la justice militaire. Mais, les déclarations de Marafa Hamidou Yaya restent sujettes à caution.
Source : Mutations N°474
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