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La vie quotidienne au Cameroun...on dirait que nous sommes dans Koh-Lanta !

Ils vont dans les meilleures écoles occidentales. Ils sont suivis par les meilleurs médecins au monde. Ils mangent à leur faim, autant de repas par jour qu'ils en ont envie. Ils passent leurs vacances dans de beaux châteaux et manoirs à l'étranger...On aura beau réajusté le budget du Cameroun, multiplié les projets d'investissement, annoncé des progrès réalisés ici et là... la vérité est là, toute crue: La misère s'est installée dans notre pays à grand pas. Détour dans une activité des jeunes et vieux, symbole de la misère ambiante.

Au Cameroun, selon l'association Union Solidaire basée à Yaoundé, "les jeunes n'ont plus d'avenir, ils sont contraints à des activités de survie quotidienne au détriment des moeurs ". Pour cette occasion, déjà en 2010 l'US avait appelé dans un communiqué rendu public le 15 octobre 2010 à une mobilisation concertée des institutions publiques, des associations de défense des droits de l'Homme pour une redistribution équitable des richesses nationales, seul gage pour lutter efficacement contre la misère au Cameroun.

Le pays tout entier regorge des millions de compatriotes, très souvent obligés d'utiliser tous les moyens nécessaires pour subvenir à leurs besoins  "élémentaires". Plusieurs d'entre eux ont choisi la voie du vol armé, de l'escroquerie, de la prostitution, d'autres les cybers cafés pour la recherche d'un époux ou d'une épouse au delà des frontières nationales.

Nul n'est sans ignorer que la pauvreté au Cameroun n'est pas un mythe. Pour s'en persuader il suffit de noter l'incapacité d'une grande majorité des populations camerounaises à satisfaire les besoins alimentaires, l'incapacité à accéder aux besoins de santé, à accéder à la scolarisation, à se loger décemment, etc.

Toutes ces facettes de la pauvreté sont observables aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. La pauvreté dans la société Camerounaise est également perceptible par des phénomènes sociaux grandissants qui traduisent une crise sociale profonde. Le cas le plus probant est sans doute la prostitution des mineurs. “ On va faire comment" nous demande un inspecteur de police qui a requis l'anonymat.

Selon Felix N. le porte parole d'une association de défense et de promotion des droits humains basée à Yaoundé, ces dernières années au Cameroun, on assiste à une augmentation du nombre d'enfants de la rue et des malades mentaux. Le niveau de chômage est une autre caractéristique importante de la pauvreté urbaine ajoute t-il.

Triste sort pour un pays qui regorge suffisamment de ressources pour subvenir à ses besoins. Les camerounais ne savent plus à quel saint se vouer pour recouvrer la qualité de vie d'avant les années quatre-vingts. Les années se succèdent mais aucun embelli ne pointe à l'horizon pour un peuple qui n'aspire qu'à vivre dans la dignité.

L'an dernier, un communiqué du CEBAPH (Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine) épinglait le gouvernement et révélait que 70% de la population camerounaise croupit dans la misère et la précarité. Une misère qui a précipité la mort de bon nombre des retraités plus tôt faute de moyens pour survivre. Au delà des cris de colères qui fussent dans tous le pays, c'est beaucoup plus l'incompréhension et le sentiment de révolte qui animent les camerounais. La cherté des denrées alimentaires dans les grandes villes du pays dépasse l'entendement de bons nombres d'observateurs.

Inutile ici de faire le récapitulatif des prix des produits ayant excessivement augmenté, plusieurs camerounais s'étant longuement penchés sur le sujet et leurs conclusions sont d'une clarté irréfutable. Ce qui est primordial et totalement incompréhensible pour les camerounais, c'est de savoir pourquoi ces prix flambent. Pourquoi le gouvernement reste totalement désarmé devant une telle situation qui affecte grandement le peuple ? C'est sidérant de devoir faire le même constant chaque année

Dans une république qui se respecte, digne de ce nom donc, un Etat de droit, où les forces publiques de sécurité sont au service des citoyens, celles-ci sont 24H/24 sur la brèche pour traquer les malfaiteurs et protéger les paisibles populations. Chez-nous au Cameroun, à partir de 19H, les populations sans défense sont à la merci pour ne pas dire livrées aux malfaiteurs et autres agresseurs de tout bord.

Notre police, qui envahit les rues, les marchés, les gares routières etc.… pendant le jour, devient muette la nuit dans les commissariats ou brigades, dans leur maison ou en faction aux domiciles des tenants du pouvoir. Mais une telle disposition ou stratégie pour veiller sur la sécurité publique des populations est vraiment spécieuse et, on pourrait bien se demander, de quelle académie de police sécuritaire est sorti son inventeur, pour concevoir une telle stratégie si négative et dénuée de bon sens ?

En fait, c'est comme si la nuit, les malfaiteurs étaient incapables de commettre la moindre forfaiture. Pourtant, c'est évident et connus de tous, que les crimes, les agressions et les vols sont perpétrés généralement la nuit. Surtout quand les bandits savent, qu'ils ne risquent pas de rencontrer sur leur chemin, une patrouille de police, une brigade antigang ou de GMI, ils prennent tranquillement tout leur temps pour commettre leurs forfaitures

Les infrastructures sanitaires publiques se distinguent par leur vétusté, leur manque de matériel technique adéquat en rapport avec l'avancée de la technologie, leur insuffisance en dotation de médicaments à prix abordables, ainsi qu'un personnel pléthorique et peu motivé, tout ceci constitue des facteurs endogènes et exogènes néfastes qui mettent en danger la santé publique des populations démunies.

Le nombre des accidents mortels de la route sur le plan national donne des froideurs au dos. Le lot de victimes exprime éloquemment, le haut niveau d'insécurité auquel nous sommes tous usagers de la route, confrontés.

Evoquer ici les raisons, qui sont multiples et de plusieurs ordres semblent être une gageure, malgré tout, on peut en citer quelques facteurs. Il y a tout d'abord l'état d'un réseau routier national défectueux qui a atteint par endroits un niveau de dégradation avancée, pour lequel, il n'est prévu nulle part au niveau de l'Etat, un service technique de surveillance et d'entretien permanent des routes.

Un autre facteur et non des moindres, l'irresponsabilité des conducteurs dont certains ne respectent même pas le Code de la route. Il y a aussi le laxisme des services habilités de l'Etat, qui laissent faire et n'appliquent des semblants de sanctions qu'en cas d'hécatombes

Dans le domaine scolaire et universitaire, nous assistons aux effectifs pléthoriques dans des salles des classes surchargées allant en moyenne de 100 à 180 élèves dans le primaire et le secondaire, des amphis dans lesquels les étudiants s'étouffent, conduisant à une baisse drastique du niveau de l'enseignement ; au manque d'ouvrages didactiques tant pour les enseignants que pour leurs élèves ; à la privatisation de l'enseignement par le désengagement de l'Etat qui conduit à la cherté de la scolarisation et aux multiples malversations grevant l'enseignement privé où les plus grands escrocs s'enrichissent sur le dos des parents d'élèves au moment où, avec les milliards détournés, les dignitaires du régime vont scolariser leurs enfants à l'étranger.

Les inondations et la pollution sèment la désolation dans certaines villes du pays, le gouvernement reste muet. Si l'on est prêt à se mobiliser pour investir des millions pour la construction des panneaux solaires à Mvomeka'a, pourquoi ne le ferait-t-on pour secourir les sinistrés des inondations récurrentes de Douala ou des déplacés du fait de Boko Haram de la ville de Kolofata ?

Si on peut offrir des véhicules 4x4 flambant neuf aux gouverneurs des régions comme Paul Biya l'a fait récemment, pourquoi ne ferait-on pas ce même geste pour les sinistrés de Kerawa ?

L'aide qu'on doit apporter à ceux qui on a besoin ne devrait souffrir d'aucune préférence. Vouloir diviser le peuple pour des questions qui nécessitent le patriotisme républicain n'honore personne.

Les problèmes d'électricité et d'eau potable que vivent les populations du Cameroun ces dernières années ont dépassé le simple cadre des délestages et des pannes.

L'eau et le courant électrique tendent à être ici un luxe.Il faut juste faire un tour chez les réparateurs d'appareils électro ménager pour savoir ce que l'électricité fait comme ravage dans nos foyers.

Que dire des victimes des maladies hydriques dans nos hôpitaux ? Quoi qu'il arrive, les populations sont victimes d'un manque de politique énergétique nationale

Nos dirigeants actuels ont fait de la transformation des ressources économiques en ressources politiques, c'est-à-dire de la corruption, un instrument de gouvernance. Cet instrument-là a pris le temps de construire son nid au point qu'aujourd'hui au Cameroun, le seul parti qui rassemble véritablement les Camerounais calculateurs, le seul parti visible dans nos marchés, dans nos rues, dans nos villages, dans nos villes, dans nos administrations, dans nos commissariats, dans nos camps militaires....dans nos cimetières bref, dans tous les espaces publics, dans toutes les strates de notre quotidienneté et de la société, et plus grave encore, dans nos consciences d'Homme, c'est le parti de la corruption et de l'impunité.

Au Cameroun, la politique est le plus grand pourvoyeur d'emplois et le seul moyen de s'enrichir de façon licite ou illicite sans travailler. Cet état de fait inhibe toute initiative et transforme certains agents de l'Etat, mais surtout ceux qui sont au pouvoir ou proches, en de véritables sangsues.

L'Etat camerounais devra promouvoir la bonne gouvernance et l'Etat de droit, conditions nécessaires pour sortir les Camerounais de cette réalité déplorable qu'est la pauvreté

Autrement dit, nous serons condamnés à la sisyphe, à rouler indéfiniment notre pierre jusqu'au sommet de la misère…. Ou encore vivre comme si nous sommes les acteurs de la fameuse émission télévisée de TF1 intitulée Koh-Lanta


Hugues SEUMO
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