Il est des situations devant lesquelles, à défaut d’élever sa voix pour soutenir,
l’Homme qui sommeille en chacun de nous, devrait pouvoir se taire ou périr.
Le récent embastillement (le mot n’est pas assez fort pour qualifier ce qui s’est
réellement passé) de la gracieuse journaliste Mimi Mefo est de celles-là. En effet,
la Liberté n’est pas que camerounaise, elle est universelle. Et, singulièrement, la
liberté de la presse, qui pour certains sont autant de prétextes…de démocratie
avancée; pour d’autres la raison de « cuire les repas » et quelques fois de se
prendre pour des « papes », a été chèrement et durement acquise aux fruits des
emprisonnements et du sang.
Or, chaque fois qu’elle est malmenée, les hommes
et les femmes de tous bords, quelles que soient leurs divergences idéologiques,
devraient se lever comme un seul homme pour dire : « NON » !
Ne pas le faire, c’est oublier que la foudre, lorsqu’elle frappe, ne distingue ni le
pauvre, ni le riche ; et qu’en réalité, elle n’a pas d’yeux !
Si ceci est vrai par principe, il l’est d’autant plus qu’il touche en l’espèce à un
corps de métier précis, celui de la parole et de l’écrit, le capital même du
journaliste ; ces personnes qui se font appeler des « confrères ».
Comment
qualifier un frère qui ne « protège » pas son frère, n’est-ce pas simplement
comme un « con » frère ?
Oui, à l’heure où des signaux clairs annoncent la libération de la jeune et belle
Mimi, qui, deux semaines avant n’était pas aussi connue, il y a lieu pour les
journalistes camerounais, du moins pour l’avenir, de s’inspirer de la posture des
Avocats lors du contentieux post-électoral de l’élection présidentielle. Oui, alors
qu’ils étaient de bords différents, ils se sont mis ensemble pour EXIGER que
soient admis en salle, les avocats du MRC curieusement interdits d’accès aux audiences…publiques.
C’est le seul langage que comprend le pouvoir de
Yaoundé.
À défaut de faire ainsi, c’est-à-dire chorus, il vaudrait peut-être encore mieux se
taire. Point n’est besoin de se prononcer sur tout et à tout prix pour paraître
intelligent. Car si la parole est d’argent, le silence est d’or. Et puis, le sage ne nous
enseigne-t-il pas que l’homme le plus idiot paraît intelligent lorsqu’il se tait ?
Et pour Mimi, qui oserait dire que son « ensevelissement » dans l’infeste et
tristement célèbre prison de New-Bell n’aurait rien « fécondé » au Cameroun? ;
qui oserait prédire que, de son « humiliation » consommée, certains ne se
targueraient pas de la « dignité » de journaliste dans quelques années dans ce
pays?
EMMANUEL MIMBÈ.
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