Le rapport d’audit commis par le cabinet d’expertise comptable Bekolo & Partners qui passe au scanner les événements commerciaux, matériels, juridiques et économiques de l’entreprise, relève une brochette d’incongruités de la direction générale qui visiblement sont intentionnelles et semblent avoir pour justification le désir d’empocher l’argent que génère la société.
Il y a quelques éditions, nous dénoncions dans votre journal ce qu’il était devenu trivial d’appeler la gestion à l’emportecaisse de la Camair-co, à la lecture d’un audit commis sur la gestion par Van Elk, ex-Dg de notre compagnie aérienne. Nous disions à l’époque que la toute première anomalie que ressort le rapport d’audit c’est un contrôle financier inefficace et boiteux qui brille par l’absence d’une comptabilisation des recettes commerciales de l’entreprise, de quoi se demander à qui profite le flou. Tenez ! On y aura retrouvé de nombreux achats effectués sans bon de commande et selon les initiés en comptabilité générale, c’est une preuve patente de détournement à ciel ouvert, puisque l’achat n’a aucune précision ni sur la nécessité, ni sur la nature de l’objet à acheter, ni la destination de l’achat.
L’acheteur reste seul le maître du jeu qui n’est autre que la distraction d’argent. Dans le même ordre d’idées, le rapport note le paiement des factures des fournisseurs sans qu’il n’y ait une moindre preuve de réception des biens dans des délais anormalement courts. Suffisant pour comprendre que non seulement les factures font l’objet d’une manipulation, mais aussi que des employés de Camair Co se font eux-mêmes payer avec la complicité de leurs amis hommes d’affaires. Voilà pourquoi par la suite on découvre logiquement qu’il existe des factures déjà réglées qui sont pas annulées et donc peuvent revenir comme non payées. En outre, on aura noté le silence du contrôle financier sur les factures de recrutement du personnel et des hôtels émises au nom du ministère des Finances, mais pourtant payées par Camair-Co. Des combinaisons inappropriées des signatures des effets de paiement, le Dga qui est payé sans documentation à l’appui alors qu’il n’est pas rémunéré, l’absence d’information sur les « One Time Supliers » d’un total de 121 663 393 Fcfa, etc, sont autant d’éléments qui militent pour la thèse d’un contrôle financier fantaisiste et démontre que le flou est entretenu en continu.
Le rapport épingle ensuite des opérations bancaires peu orthodoxes avec des états de rapprochement erronés qui entraînent ainsi un véritable suspens bancaire. D’autres erreurs bancaires telles que la mauvaise conversion des devises en notre défaveur entraînant une perte de 66 201 785 Fcfa viennent saler l’addition de ce suspens bancaire qui souffre déjà au préalable d’une existence de déposits non comptabilisés. La sécurisation des finances de l’entreprise ne semble être le chapitre préféré des agents de comptabilité car ici, tous les principes en la matière sont absents : l’information financière n’est pas vérifiable, ni traçable, ni sûre ; les faits commerciaux, économiques et juridiques soumis à un véritable flou artistique.
Le non respect des principes de règlement des marchés publics avec une soumission à la concurrence des fournisseurs constitue un autre élément essentiel pour appréhender la démarche de ceux qui sont chargés d’octroyer les marchés. La cerise sur le gâteau de ces incongruités financières que relève le rapport d’audit, c’est l’existence des dépenses ostentatoires au compte de l’entreprise meublées par des voyages des cadres expatriés sans motifs déclarés, des per diem du Cfo, Coo, Cco et du directeur général définis comme étant illimités, la location très élevée des équipages et des dépenses extra dans les hôtels au compte de l’entreprise.
Tout compte fait, l’ex-Dg Van Elk passe pour être le tout premier fossoyeur de la Camair-Co, surtout qu’une autre source révèle que l’homme s’est octroyé continuellement pendant 29 mois un salaire plus mirobolant de 18 millions de Fcfa en lieu et place des 11 390 000 Fcfa de salaire contractuel avec à la clé, un gap de 6 610 000 Fcfa mensuels soit une rondelette somme de 191 690 000 Fcfa. La même source précise qu’avant même sa prise de fonction, 22 milliards issus de l’emprunt obligataire l’attendaient déjà et quelques temps après ses nombreuses entourloupes, avec la bénédiction du Pca Philémon Yang, il a obtenu encore 19 milliards comme subvention de la part de l’Etat. Mais la destination des fonds reste jusqu’aujourd’hui le mystère le plus indéchiffrable dans ce cercle infernalement vicieux où les détournements remplacent constamment les subventions et vice-versa.
Les autres collaborateurs de Van Elk n’ont été ni plus ni moins que des mercenaires prêts à foutre le camp à tout moment sachant que leur vraie mission était la spoliation de la compagnie. Et pour ne rien n’arranger, le ministre de tutelle Robert Nkili alias « Wang Yu », présentés par ses proches comme un bipède friand d’argent, entrera plus tard en jeu pour réalisation son propre long métrage dans le projet d’achat curieux de 3 avions en Chine pour le compte de notre compagnie aérienne. Autant d’erreurs et initiatives contreproductives qui ont nécessité l’intervention personnelle du chef de l’Etat.
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