Leon Tuam : La France doit savoir qu’un Cameroun des Camerounais n’a pas besoin de son aide

Pendant que j’étanchais ma soif dans le flot d’informations que livrent les médias sociaux, je suis tombé sur un texte où la France pauvre et décadente annonçait l’arrêt de son « Aide au développement » au Cameroun.J’ai perçu et reçu ladite annonce comme des frappes à mes joues. J’ai voulu ne pas y penser, j’ai voulu ne pas y revenir comme je fais d’ordinaire devant beaucoup d’autres textes.

Mais en jetant un coup d’œil sur le passé et le présent de la France au Cameroun et dans nombre de pays africains, une douleur dans le cœur m’a dérangé et dérangé tels des parasites qui confisquent la quiétude et la liberté d’un corps.

Dans un effort pour arrêter les coups de fouets qui pleuvaient sur moi venant de ladite lecture, je me suis mis en route pour ce texte qui constitue un refus et un rejet de l’hypocrisie et du mensonge français.

1-Les raisons profondes de la cessation de l’aide française au Cameroun.

Au-delà de la raison officielle avancée par les autorités françaises sur l’arrêt de son aide au Cameroun, chaque Camerounais devra se poser d’autres questions sur les raisons profondes de cette décision qui, à mon avis, est à la fois bonne pour le Cameroun et la France en déclin.
Le Camerounais doit savoir que la France est aux abois, qu’elle ne parvient plus à subvenir aux besoins croissants de sa population plus exigeante. L’économie française est sciée par une forte crise et nombre de ses entreprises sont rachetées. L’emploi, le social et l’éducation restent secoué.

Un autre facteur qui justifie cette décision vis-à-vis du Cameroun, c’est que la France jadis principal Coq-violeur dans le vaste poulailler économique camerounais plein de poules-richesses, ne peut pas concourir avec les nouveaux.

Même dans le domaine militaire où la France a longtemps arnaqué le Cameroun avec une coopération et un matériel militaires à désirer, elle vacille.

Cette décision de cessation de la prétendue « Aide française au développement » au Cameroun vient aussi de ce que les autorités de Yaoundé ne se comportent plus comme les « meilleurs élèves » de la France.

Les Camerounais ne doivent pas être surpris de voir la France aller crescendo dans des décisions apparemment punitives liées à ses frustrations pouvant aboutir à un coup de force au Cameroun, lequel coup ne profitera au pays s’il ne s’agit pas d’une initiative du peuple pour le peuple.

2-Pourquoi le Cameroun n’a pas besoin de la « Manne française »

Le Cameroun peut et doit vivre sans le moindre soutien de la France parce que l’aide française partout en Afrique est un cadeau empoisonné et mortel.

Le Cameroun doit se mettre à l’ écart de l’aide française parce que cette supposée générosité française n’est qu’un hameçon au service de la puissance de la France.

Le Cameroun peut et doit avancer sans la France parce qu’il n’est pas pauvre. C’est le Cameroun qui, tels d’autres pays africains, allaite la France et fait sa force.

Le Cameroun n’est pas pauvre. Le Cameroun possède une population laborieuse, intelligente, ingénieuse, éduquée disséminée et patriote que l’on tente d’opposer, de diviser et d’affaiblir pour mieux le contrôler.

Le Cameroun est un pays plein de ressources naturelles; du soleil aux eaux en passant par la richesse de son sol et de son sous-sol.

Le Cameroun n’est pas un pays pauvre. Il faut cracher la vérité. Cette terre d’Um Nyobé est plutôt un pays riche appauvri ; appauvri par des mains étrangères et leurs vassaux locaux au pouvoir.

Même le Niger n’a pas besoin de l’aide française. Si demain les Nigériens décident que la France paie à sa juste valeur les quantités réelles de leur uranium et une victoire s’en suit, le Niger passera subitement du statut de « Pays pauvre » à celui de « Pays à revenu intermédiaire » et perdra l’aide française.

3-Le Cameroun peut prospérer sans l’aide asservissante de la France.

Le salut du Cameroun, tout comme celui des autres pays africains, réside dans la rupture avec le Maître. Il y a cette nécessité urgente de Rupture pure et simple.

Dans la situation du Cameroun ou de l’Afrique, tout compromis avec la France est une diversion, une illusion, un geste qui nous gardera sempiternellement sous sa domination et nous resterons ses vaches à lait indéfiniment.

La solution à la situation du Cameroun et des autres anciennes colonies françaises, c’est la Rupture. La Rupture ; une Rupture qui doit d’être méthodique, concertée, étudiée, protégée, rapide et conduite par des têtes courageuses et intrépides accompagnée par les soutiens des mouvements populaires.

Il n’est pas de compromis possible avec des gens qui pendant des siècles nous ont pillés, emprisonnés, diabolisés, acculturés, humiliés, et tués, et ont pris pour cible constante les valeureuses et braves figures de libération du pays et du Continent.


Nous devons éviter ces pièges où les uns sont appelés à dénigrer et rejeter les autres nationaux peints comme des diables juste pour des raisons inavouées savamment tissées pour fortifier des divisions et éviter la cohésion nationale.

Nous devons éviter ces pièges où l’on fait croire et voir que le Béti, le Baoulé ou le Mossi, est la source des malheurs du pays et non le Malinké, Bamiléké ou le Peul.

En conclusion. La volonté politique est essentielle pour changer vite et spectaculairement le destin du Cameroun. A cela il faut de nouveaux politiques mus par une nouvelle vision de la gestion du pays en tenant compte des réalités locales, immédiates sous-régionales, africaines et lointaines mondiales.


Je connais mes compatriotes. Un véritable Cameroun des Camerounais n’a pas besoin de l’aide asservissante étrangère.

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