Les camerounais ont chacun une appartenance ethnique. Ce qui veut dire que si le
vote était essentiellement ethnique au Cameroun, tous les camerounais
s’engageraient en politique dans l’espoir de pouvoir compter tout au moins sur
leur ethnie au moment de l’échéance électorale. Ce qui n’est pas le cas. Parce
que si tel était le cas, le PADDEC de Jean de dieu Momo gagnerait
automatiquement à Ndschang ; la DYNAMIQUE d’Albert Nzongang pulveriserait les
élections à Banwa ; le MRC de Maurice Kamto n’éprouverait aucune difficulté à
Baham et l’UFP de David Bile serait sur un nuage à l’est Cameroun. C’est une
erreur de stratégie pour un leader de partis politique de croire que, rien que
son appartenance à une ethnie lui suffira pour catapulter les élections dans son
village. En effet il y a un aspect important que beaucoup de ses leaders
semblent reléguer au second rang. Il s’agit de l’implantation. Cette dernière
est très capitale, car elle traduit le dégré d’encrage d’un partis avec sa
localité ou avec sa population. Vous avez beau être originaire d’une ethnie,
c’est d’abord l’implantation qui compte.
L’IMPLANTATION
Le RDPC est incontestablement le partis qui a une véritable implantation
nationale. Elle lui est facilitée par l’appareil étatique dont il détient les
léviers et manipule à sa guise. C’est pourquoi , on est souvent tenté de
l’appeler le partis de l’etat. Le succès de ce partis proviendrait en grande
partie de son implantation. Aucune coalition de l’opposition, qu’elle soit
horizontale, verticale ou oblique ne pourra faire plier le RDPC. Seule ,une
véritable implantation de cette opposition à la même hauteur que celle du RDPC
,pourrait inverser la tendance.
Par ailleurs, partout où la solide implantation du RDPC rencontre une autre
sérieuse implantation locale d’un partis dit d’opposition, c’est là où l’élement
ethnique peut intervenir et faire pencher la balance dans un sens ou dans
l’autre. C’est sans doute ce qui expliquerait les victoires de l’UDC dans le
Noun, de l’UPC dans le Nyon Ekelle, de l’UNDP dans le Nord et du SDF dans le
Nord ouest. Les victoires de ces partis d’oppositions trouveraient d’abord leur
origine dans leurs grandes implantations dans ces localités. Ensuite de
l’élément ethnique qui intervient comme un supplément. C’est ainsi que nous
pouvons constater que, dans les localités où l’opposition est véritablement
representée, elle réalise le plus souvent des bons scores. Comme ces localités
coincident généralement avec le village d’origine du leader de ce partis, on a
souvent tendance à assimiler ces bons résultats sous le prisme de l’aspect
ethnique qui en réalité n’est que supplémentaire. Pour naviguer dans le même
sens, on verra un jeune partis, le MRC dont le leader n’est pas originaire de
Yaoundé , faire une prestation plutôt honorable dans cette ville. A l’analyse
de cette prestation, on relèvera qu’elle est le fruit de son implantation dans
cette ville et non une émanation de son ethnie. Ce partis ayant fait de Yaoundé,
sa zone politique de prédilection.
Aux dernières élections législatives, le leader de ce partis avait dribblé
tous le monde, en présentant sa candidature à la grande surprise générale dans
le Mfoundi (Yaoundé) alors que les observateurs de la scène politique
l’attendaient dans son Baham d’origine. On dira que c’était sa manière de faire
la politique autrement comme l’indiquait le slogan de son partis. Mais il me
semble que le professeur Maurice Kamto avait effectivement compris que le jeu
politique au cameroun n’était pas essentiellement ethnique, que d’autres
facteurs beaucoup plus importantes à savoir une bonne organisation, une
idéologie et une bonne implantation, méritaient d’être explorées.
Plusieurs
variables influencent le vote des électeurs.
LA CONVICTION
Le vote ici est fondé sur une idéologie ou sur un programme. Or pour voter un
programme, il faut le comprendre. Il faut être en mesure de le décrypter, de
déceler les tenants et les aboutissants qui concourent à sa réalisation et de
pouvoir dégager les aspects positifs qui en découlent. Tout ceci n’est possible
que si l’on détient un niveau d’instruction acceptable. Cependant, les
camerounais instruits sont les plus réticents à développer un intérêt pour les
élections. Se considérant comme les victimes du système pour certains et de
générations sacrifiées pour d’autres, cette portion de la population a une
faible implication dans le processus électoral qu’il ne trouve pas crédible et
transparent. Ce qui fait que ,à la fin des consultations électorales, on a
souvent l’impression à divers endroits, que les électeurs n’ont pas voté le
progamme des partis. Mais ce que l’on semble ne pas tenir compte, c’est que les
adeptes du vote programme étaient tellement minoritaires, si bien que, leurs
votes n’étaient pas de nature à influencer l’issue des élections. Il faut
également noter que, c’est dans cette tranche de la population que l’on
enregistre le plus fort taux d’abstention.
LE CLIENTELISME
Il s’agit d’acheter les consciences des potenciels électeurs, en leur
distribuant des pôts de vins ,dans l’esperance qu’ils pourrons vous renvoyer
l’asenceur dans les urnes. Cette formule ne fonctionne pas toujours car les
camerounais sont de plus en plus virgilants et avertis sur les pièges qui leurs
sont tendus de part et d’autres. Néanmoins, les adeptes du clientélisme
trouvent tout de même dans la population électorale, une clientèle non
négligeable qui leur est fidèle.
L’ETHNIE.
Certains votants pensent que le principal enjeu d’une élection est purement
ethnique. C’est ainsi qu’ils voterons les candidats originaires de leur ethnie,
tout en espérant que ces personnes, une fois aux affaires, leurs retournerons la
chandelle. C’est ici que commence le phénomène du tribalisme.
LES CAS ISOLES
Il peut arriver que les militants d’un partis votent contre leur propre
partis. Une manière pour eux ,d’exprimer leur ras-le-bol, sur une situation
alarmante au sein de leur partis. Par exemple, les investitures au sein du RDPC
ont fait coulé beaucoup d’encre. En effet ,les militants de la base étaient en
déphasage avec certaines candidatures de candidats qui leur avait été imposé par
le comité central de leur partis. C’est ainsi qu’on verra le RDPC perdre les
élections municipales dans l’un de ses bastions historiques à savoir Yabassi.
Par ailleurs les multiples divisions observées au sein de l’UPC, ont souvent
conduit ce partis à subir une déculotté électorale dans son grand bastion du
Nyon Ekelle.
In fine, en faisant le tour de ses différents angles d’analyses, force est de
constater que, plusieurs variables interviennent dans le choix des électeurs.
Mais il revient à chaque partis politique, de se doter d’une implantation
suffisante pour compenser les variables qui leurs sont défaillantes.
- Blogger Comment
- Facebook Comment
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.