Le 1er livre de Justin Blaise Akono passe sur le gril plusieurs gestionnaires du droit d’auteur au Cameroun. Le droit d’auteur s’est-il déjà aussi mal porté au Cameroun depuis que les locaux eux-mêmes gèrent le domaine ?
LES OBSERVATEURS avertis diront spontanément non. Car, depuis quelques mois, le domaine musical n’a pas de société de gestion, alors qu’il existe au moins une structure y relative. En effet, il y a la Socam dont l’agrément n’a pas été renouvelé depuis son expiration en juillet 2013. Raison évoquée, la ministre des Arts et de la Culture, Ama Tutu Muna a décidé d’invalider une assemblée générale élective, qui a porté à la tête de son conseil d’administration Prince Ndedi Eyango.
La Minac a estimé que ce rendez-vous avait enregistré beaucoup d’irrégularités et que l’élu n’était pas Camerounais. Comme pour reprendre Sam Mbende, la première victime de l’actuel Ministre, « le droit d’auteur est mort au Cameroun ». Cependant, Justin Blaise Akono, qui vient de publier un essai pense plutôt que le droit d’auteur n’est pas encore mort. Mais, étranglé. Dans la perspective d’identifier les responsables de ce mélodrame, il pose la question : « Cameroun : Qui a étranglé le droit d’auteur ? ».
Tel est le titre du livre qu’il vient de publier à compte d’auteur, sous la coupole de J.Blak Communication, son cabinet. Le confrère, qui est par ailleurs grand-reporter au quotidien Mutations choisit le genre Enquête pour répondre à la question. Il révèle au grand jour les causes du malheur des artistes camerounais à travers dix portraits. Des portraits, qui servent de vitrine afin de revisiter les présages qui annonçaient la mort, les nuages qui prédisaient la tempête, les conséquences factuelles et leurs ramifications; remonter le cours de l’histoire qui pourrait expliquer les événements survenus ; relever les coïncidences de «fin de règne» chez les Pca ; les sympathies d’hier muées en apathies d’aujourd’hui et vice-versa, au grand dam des artistes qui continuent à mourir de maladies bénignes, à mendier pour survivre, obligés de troquer dans leurs chansons leur inspiration contre les dédicaces que les adeptes des clubs, discothèques et cabarets appellent affectueusement « Atalakou », s’étripant parfois le chignon par médias interposés, pour afficher leur appartenance à tel ou tel autre camp, pour reprendre l’auteur Justin Blaise Akono.
L’enquêteur ne met pas de gants pour décrier à sa manière avec force arguments et preuves les malversations financière, la gabegie, les excès de pouvoirs, les ententes mafieuses et la mal gouvernance qui ont fait leur lit dans le milieu de la musique au Cameroun, au point où des vedettes et des intellectuels sont traînés dans la boue. Ainsi, le livre «Cameroun : Qui a étranglé le droit d’auteur ?» fait la revue des principaux acteurs de la gestion du droit d’auteur, dont le profil pourrait bien répondre à la question centrale : qui a étranglé le droit d’auteur ? Sam Mbende ou un Pca dans les filets de la police, Manu Dibango ou l’icône écornée, Magloire Ondoa ou le «Al Capone du droit d’auteur», Cour suprême ou le combat des pouvoirs.
Dans ce chapitre, l’auteur relève le fait que, dans un pays appelé Cameroun, la Cour Suprême peut prendre des décisions qu’un ministre refuse d’appliquer, sans que rien ne lui arrive. Dans cette production littéraire, qui a une forte consonnance historique, Justin Blaise Akono propose des rapports d’audit, qui démontrent qu’il y a vraiment eu des malversations financières dans la gestion du droit d’auteur, depuis le début. malversations estimées en milliards Fcfa. Même Odile Ngaska, très proche de Dieu n’aurait pas fait preuve de probité totale, car, elle est également accusée. Dans une démarche d’enquête journalistique bien fouillée, le livre de 1986 page sorti officiellement le 14 février dernier, par amour pour les artistes, est allé comprendre l’origine des malheurs des acteurs tels que Ndedi Eyango dans ce qui pourrait s’apparenter à une histoire de mafia autour de la gestion du droit d’auteur.
L’auteur a également enquêté sur ce à quoi servent les centaines de millions que versent chaque année certaines grandes entreprises comme la Crtv, les Brasseries du Cameroun, Mnt, Orange Cameroun, etc. Où va cet argent, qui ne se retrouve pas toujours dans les poches des artistes. D’ailleurs, les dernières répartitions datent de mars 2013. Où se trouve donc l’argent des artistes clochardisés et qui meurent parfois de maladies bénignes ? Sûrement dans les poches de ceux qui ont étranglé le droit d’auteur. Et toutes les précisions et révélations semblent se trouver dans ce livre qui vient de paraître : « Cameroun : Qui a étranglé le droit d’auteur ? »
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