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KIDNAPPING DES RELIGIEUX DANS L’EXTREME-NORD : LES COMMANDITAIRES SE RETROUVENT DANS L’ENTOURAGE DU CHEF DE L’ETAT par Michel Michaut Moussala

La récurrence des enlèvements d’occidentaux dans l’Extrême-Nord remet au goût du jour, les manoeuvres rédhibitoires de certains dignitaires du régime qui, à l’instar de ce qui se fit avec les coupeurs de route, croient y trouver un moyen probant pour se constituer un véritable trésor de guerre.
I- Moyen de pression sibyllin
ALORS QU’ON croyait la paix retrouvée dans cette partie septentrionale du pays avec la mise en déroute des coupeurs de routes, le Boko Haram semble désormais servir d’alibi aux dignitaires du régime, pour y alimenter une nouvelle forme d’insécurité articulée sur des rapts itératifs de religieux occidentaux. Une option qui a le mérite d’entretenir le flou sur l’identité véritable de ces preneurs d’otages d’un genre particulier qui, faisant de la seule région de l’Extrême Nord leur zone de prédilection, lui font malheureusement porter de lourds soupçons de complicité à bien de niveaux. En effet, autant pour les coupeurs de routes il avait été établi la collusion manifeste de certains potentats, autant depuis peu l’on en vient à croire que les enlèvements jusqu’ici enregistrés dans l’Extrême Nord, ne portent guère la signature du Boko Haram, ne serait-ce qu’à en juger par la facilité avec laquelle les intermédiaires dans les différentes négociations ayant abouti pour la libération heureuse des présumés otages, parviennent à localiser lesdits otages et surtout à ramener à de meilleures considérations les auteurs desdits rapts. 

Certes, on se sera toujours gardé de donner des précisions sur le coût réel des négociations, mais de l’avis des personnes plutôt introduites, les libérations qu’aura réussies d’obtenir l’Etat lui auront déjà coûté plus d’une dizaine de milliards de nos francs. Aussi peut-on comprendre que cela ait aguiché les appétits voraces de certains dignitaires cupides qui ne sauraient par conséquent cracher sur cette véritable manne. Analyse faite toutefois, loin de s’en tenir aux seules considérations pécuniaires attachées à ces prises d’otages récurrentes, les mêmes dignitaires savent disposer au travers desdites rapts d’un puissant élément perturbateur du calendrier sociopolitique de Paul Biya qui est souvent contraint de parer au plus pressé, pour non seulement diluer le risque inhérent à la pseudo menace terroriste véhiculée par les acteurs ayant requis pour la cause la dénomination d’excroissances du Boko Haram, au motif de ce que la porosité de nos frontières autoriserait effectivement des escarmouches dudit groupuscule islamiste, en territoire camerounais. 
Malheureusement, autant on sait la violence morbide dudit groupuscule, autant on s’étonne qu’à aucun moment les otages n’aient subi aucune forme de violence et servent plutôt de moyen de pression pour amener l’Etat à mobiliser sous cape, de fortes sommes d’argent pour obtenir la libération desdits otages non seulement pour quelque prestige diplomatique mais aussi et surtout pour altérer les ardeurs vindicatives (?) du Boko Haram. Mais à en juger par l’activisme des uns et des autres dans le sillage des négociations, on en vient à croire que chaque maillon de la chaine doit y trouver inéluctablement son compte, notamment ceux des dignitaires les plus en vue et impliqués de près ou de loin dans la mise en branle des négociations. Ainsi en est-il certainement du Mindef généralement commis pour mettre en éveil les troupes d’élite, mais aussi pour convoyer les fonds dégagés pour désintéresser les ravisseurs et surtout des élites déjà impliquées dans la gestion des ex-coupeurs de route : Amadou Ali et Cavaye Yeguié Djibril, pour ne citer que ceux-là. 
II- Hantise sous jacente
POUR LES DERNIERS cités en perte de vitesse auprès du Prince, les rapts constituent un moyen de rebondir non sans qu’il leur permette  de se faire un peu d’argent au passage. Sinon, comment comprendre que les rapts se déroulent essentiellement dans leur région où ils devraient pourtant cultiver davantage de convivialité pour attester de l’adhésion des populations, qu’ils disent leur obéir au doigt et à l’oeil, aux préceptes commandant la culture de paix ? Mais que peut valoir la paix quand les relais qu’ils croient être ne sont guère consultés quand  vient l’heure de trouver une issue heureuse aux rapts porteurs de relents d’exécutions sommaires régulièrement imputés aux fanatiques islamistes des Boko Haram ? Des questions qui, si elles n’ont pas encore trouvé de réponses définitives font néanmoins peser de lourds soupçons sur les personnalités listées. 
Mais bénéficiant jusqu’ici du paravent de leurs postures respectives, ils croient taire lesdits soupçons en essayant maladroitement de présenter patte blanche, alors que notre confrère de Le Monde ne s’offusque pas de voir en ces récurrentes prises d’otages, la nouvelle vache à lait pour constituer de véritables trésors de guerre, au cas où ces mêmes personnalités devraient être démises de leurs fonctions pour divers griefs à leur encontre. Aussi en vient-on à croire que la survenance des différents rapts brouille quelque peu le calendrier sociopolitique de Paul Biya et le contraigne même à repousser sine die, l’indispensable mise en branle d’une nouvelle équipe gouvernementale. Celle-là qui devra intégrer l’impératif de taire définitivement la pseudo-insécurité transfrontalière exhibée à dessein pour saigner à blanc l’Etat. 
Fort de ce qui précède, il est clair que ces personnalités ne pouvant contenir la hantise qui est la leur et relative à un imminent remaniement ministériel qui les perdrait, voient en l’enrichissement illicite à tous points de vue, la voie royale qui leur octroierait quelque porte de sortie qui leur garantirait de se faire pleines les poches pour perpétuer leur illusion du pouvoir. Aussi peut-on comprendre qu’ils ne lésinent guère sur les moyens pour assouvir ce sombre dessein en entretenant des rapts itératifs qui les maintiennent indûment au-devant de la scène. Mais combien de temps dureront encore leurs manoeuvres rédhibitoires à plus d’un titre ? Difficile d’envisager quelque échéance, même si on s’accorde de plus en plus qu’elle est imminente, eu égard au démantèlement de leur mode opératoire. 
Mais y étant toutefois, encore faudrait-il pour le pouvoir d’aller au bout de sa logique de lutte acharnée contre cette autre forme subtile d’insécurité qui, érodant la notoriété induite tenant du caractère d’îlot de paix de notre pays, pourrait en compromettre l’attractivité socioéconomique au moment où cette dernière se doit d’être de mise pour faciliter l’avènement à date de l’émergence socioéconomique appelée de tous les voeux par tous. Autant dire donc que face aux intérêts plutôt divergents des uns et des autres, seule leur hantise sous jacente motive les dignitaires véreux qui veulent à tous les prix s’arc-bouter sur les rapts pour s’octroyer quelque nouvelle reconnaissance. Mais comme toute ambition comporte des risques, nous osons croire que ces derniers ont bien mesuré celui qu’ils encourent désormais du fait de l’exacerbation de leur cupidité. 
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