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LETTRE OUVERTE AU CAMARADE JACQUES MBAKAM par Jean-Pierre Djemba

« CHERS COMPATRIOTES N'OUBLIEZ PAS QUE NOUS SOMMES EN GUERRE, UNE GUERRE FRATRICIDE, DÉCLENCHÉE PAR LA CLIQUE FANG BETI BULU DU CAMEROUN, ANIMÉE DE MAINS DE MAÎTRE PAR LE CHEF DE GANG PAUL BIYA ALIAS R.D.P.C. » Jacques, non, je ne peux pas accepter que l’upeciste que tu es, ramène essentiellement le problème politique camerounais, à sa seule dimension tribale. Non, tu as complètement et absolument faux même si, en apparence tu t’évertues à habiller ton argumentaire qui n’est en réalité qu’un sophisme. Et des arguments du genre « POUR SEMER LA CONFUSION, ILS VONT DIRE : IL N'Y A QUE LES BETI AU POUVOIR ? DANS LES ADMINISTRATIONS ? ETC ... 

C'EST TOUT SIMPLEMENT DU BLUFF, CAR ILS SAVENT EUX-MÊME QUE, LORSQUE LE CHEF DE GANG NOMME PAR EXEMPLE UN NORDISTE, OU UN DOUALA , AU MÊME MOMENT, LE SYSTÈME ENVOI DANS LA RÉGION DE L’INTÉRESSÉ AU MOINS UNE DIZAINE DE COMMISSAIRES DE POLICE FANG BETI BULU, UN SOUS-PREFET FANG BETI BULU, UNE QUINZAINE DE CONSEILLER COMMUNAUX FANG BETI BULU, SANS COMPTER UNE ESCOUADE DE CONTRÔLEURS D'IMPÔT SUR LES MARCHES DE LA MÊME RÉGION, VOILA UNE PETITE AMORCE DE LA PRATIQUE DE CE CLAN TRÈS DANGEREUX POUR NOTRE DÉVELOPPEMENT », n’y change rien. Que d’autres le fassent, passe encore car, plutôt que de les blâmer, je les plaindrai simplement pour leur inconsistance et leur ignorance des véritables causes du problème camerounais ou plutôt même de la crise politique que connaît notre pays depuis 1960 au moins. T’entendre crier, Bétis, Bétis, Bétis ne pouvait que me faire sortir de mes gongs. Pourquoi ? Parce que, premièrement, je suis Béti. Peut-être ne le sais-tu pas. 

Le Bétis que je suis donc et que je revendique, à des enfants qui bien que tous nés en France, même comme le pouvoir camerounais, ne reconnaît pas la double nationalité, sont des Bétis qui je l’espère et le souhaite rentrerons un jour chez au Cameroun et pourquoi pas plus précisément en pays béti où ils ont naturellement un patrimoine familial. Honnêtement quel est le lien que l’on pourrait établir entre mes enfants et le régime de Biya que tu qualifie abusivement de régime béti. Faut-il te rappeler que les Bétis ne se sont jamais réunis pour envisager la prise de pouvoir au Cameroun ? Un pouvoir tribal c’est une d’abord une tribu qui manifeste la volonté de prendre le pouvoir pour l’exercer à son profit à des fins hégémoniques et autres. Ce qui se passe à Yaoundé n’a rien à voir avec un pouvoir tribal tout simplement parce qu’il n’y a rien de planifier par la tribu. Que la tribu profite, Jacques, quoi de plus humain. Mais de grâce, n’allons pas jusqu’à présenter la chose comme étant la manifestation d’un pouvoir tribal. Même au Rwanda il n’y a pas de pouvoir tribal car, les Tutsi avec Kagamé à leur tête ont simplement réagi énergiquement et promptement pour arrêter les dérives du pouvoir du président Habyarimana en 1994. Et d’ailleurs, la meilleure preuve qu’en donne le président Kagamé aujourd’hui c’est non seulement qu’il associe réellement tout les composantes ethniques au pouvoir, mais également il travaille politiquement à façonner un rwanda dans lequel la notion tribale devra être jugulée. Même donc ce cas extrême mais intéressant où l’avant-garde, l’élite éclairée d’une tribu, les Tutsis exilé en Ouganda, profite d’une occasion historique pour prendre les commandes d’un pays, on ne peut pas parler objectivement d’un pouvoir tribal. Et a fortiori donc pas au Cameroun, où les « LA CLIQUE FANG BETI BULU DU CAMEROUN », n’est s’est jamais réuni en toute connaissance de cause, pour planifier la prise d’un pouvoir qu’ils entaient exerçer pour leur seul profit et à des fins hégémoniques.
Deuxièmement parce que très sérieusement, il n’y a pas autour du président Biya que des Bétis. Des preuves ? Tu en donnes toi-même en citant des noms, celui du président du Sénat et celui du général Mambou par exemple. Après, les noms de la deuxième personnalité de l’Etat et celui de l’officier général que tu as cités, il ne me semble point nécessaire de t’en donner plus encore car il suffit de bien regarder pour s’en rendre compte. Et puis pour aller plus loin, sur le plan anthropologique, comme le démontrait brillamment, Robert Atangana, qui répondait au Professeur Mono Ndzana, qui argue depuis un moment et dans une veine qui n’est pas bien éloignée de la tienne, que pour la paix sociale dans notre pays, après les trois décennies de l’impérium du président Biya, un Béti, ne devrait pas lui succéder
un compatriote, dans cet extrait qu’il m’a semblé important de porter à ta connaissance au cas tu ne l’aurais déjà lu : « : La parente étant d’abord sociale avant d’être biologique, vous devrez préciser le degré de filiation qui sera exclu, et celui qui sera inclus de votre limitation, et de vos interdictions. Il faudra ainsi examiner qui peut être classe comme « frère » de M. Paul Biya et qui ne devrait pas.
Petite analyse. M. Biya est issu de l’ethnie Yezoum par son père, et Bulu de par sa mere, il est donc du clan des Nanga. Or les Nanga sont les frères des Beti et des Bassa. Par sa mere, il est Bulu et il est ainsi le « frère » de tous les Ekang. Ce qui inclut les Fang, les Ntoumou, les Maka, les Yambassa, les Bakoko, les Ngoumba, les Bakweri, les Yabassi, les Basso, les Mbo ou les Banyanguis, etc.
Etant donné que les Tikars sont les oncles maternels des enfants de Nanga, il est aussi le « frère » des Bamuns, des Voute, des Mboums, des Bamilekes, et des Tikars eux-mêmes, si nombreux dans le Nord-ouest et l’Adamaoua. Et comme une filiation est connue entre les Foulani et les Ekang, il est aussi le « frere » des Peuls et des Bororos.
Il reste donc qui pour « penser » a lui succéder ? Il reste quelques cousins à l’extrême-Nord (Kirdis), au Sud, au Centre et à l’Est (les Pygmées) ».
Jacques comme tu le vois donc après avoir lu ce qui précède, les choses sont plus compliqués qu’elles ne paraissent. Ne cédons ni à la paraisse intellectuelle, ni à la facilité légitime d’être impatient de voir enfin celui que, par faute de connaissances sur les vrais tenants et aboutissants de nos appartenances tribales respectives, nous croyons être le seul plus proche de nous, aller s’installer à Etoudi. Allons toujours à l’essentiel et au plus profond des choses pour le Cameroun lequel, nous devons faire le meilleur et l’excellence pour lui éviter des lendemains d’horreur.
Jacques, l’UPC à laquelle toi et moi appartenons, a le devoir d’élever le niveau du débat qui, de mon modeste point de vue, ne saurait surtout pas être réduit à l’appartenance tribale de l’entourage immédiat du chef de l’Etat dans lequel l’on retrouve pratiquement des représentants de toutes les tribus de notre pays, si l’on fait foi à notre compatriote Robert Atangana. Il y a en effet un problème politique multidimensionnel et grave au Cameroun dont il faudrait raisonnablement rendre responsables à divers niveaux bien entendu, tous les Camerounais. Et ce problème a principalement pour cause, le fait que les Camerounais, pour reprendre mon éminent frère Célestin Monga, ont notamment quatre déficits de fondamentaux. 1 - un déficit d’amour-propre ; 2 - un déficit de la connaissance (j’ajoute exprès véritable, car à surtout ne pas à confondre avec la connaissance livresque qui n’en est qu’une insignifiante partie) ; 3 - un déficit de leadership ; et pour terminer, 4 - un déficit d’incapacité à résoudre les problèmes et à régler les conflits. A partir donc de ces quatre fondamentaux, je pourrai développer à loisir mais pour faire court, je m’en garde, et me contente à dire seulement quelques mots sur chacun de ces quatre déficits à travers une série de question ciblées sur l’UPC, le parti politique auquel toi et moi appartenons et connaissons de l’intérieur. Bien entendu, je te laisse après le soin d’étendre mes questions par cercles concentriques sur le reste des problèmes de notre pays et d’y répondre honnêtement et sérieusement. Avec ta permission, je voudrai te rappeler que mon propos depuis le début n’essaye nullement de dédouane le président Biya, mon congénère tribal ou alors mon frère de tribu comme on dit couramment au Cameroun. Primus inter pares, indéniablement, il a une grande part de responsabilité dans le mal-être et la mauvaise gouvernance qui caractérisent notre pays. Ceci dit, il faut cependant ajouter que la rigueur et l’honnêteté intellectuelle commandent que nous ne lui mettions pas tout sur le dos car, ce serait trop facile et voire même puérile, de la part de militants de l’UPC que toi et moi sommes. Pour étayer donc mon propos, je me contenterai simplement de poser les questions suivantes sur la crise de l’UPC dont nous sommes toi et moi encore une fois, des insiders. Première question : Peut-on sérieusement penser que du temps de Ruben Um Nyobé, il n’y avait pas autant, sinon même plus de pression des tenants du statu quo ante de la domination tous azimuts du Cameroun, sur les upécistes, aux fins de les diviser ou de les corrompre? Deuxième question. Pourquoi, avec Mpodol à la barre de l’UPC, les forces centrifuges n’étaient-elles pas parvenues aux résultats d’émiettement, d’implosion et de prostitution de l’UPC qu’on obtient si facilement et observe aujourd’hui ? Réponse : Du temps de Mpodol, il y avait un véritable leadership aux commandes et une certaine
idée du Cameroun et de son destin, à la base de l’action politique engagée en 1948, lors de la création de l’UPC. En clair, Ruben Um Nyobé était un vrai leader. Il avait des convictions politiques profondes (la foi, l’amour-propre, le dévouement à cette noble cause) ; il avait une vision claire des enjeux véritables de libération de notre pays (et ceci n’a absolument rien à voir avec les petites solutions du FMI et de la Banque mondiale que l’on met d’ailleurs en outre maladroitement et sans aucune chance d’émerger, en pratique depuis des décennies, dans bon nombre de pays africains ; il (Um Nyobé) avait de la détermination (le courage, la cohérence) ; and last but not the least, il avait un savoir-faire organisationnel qui avait fait de l’UPC sur le contient, une Référence (avec majuscule s’il te plaît. Je te mets au défi de me citer un seul nom aujourd’hui parmi les centaines de dirigeants de partis politiques qui grouillent dans notre pays, qui remplisse toutes ses conditions. Pas un seul hélas Jacques, n’arrive à la cheville du grand Mpodol. Ni sur le plan pratique, ni sur le plan théorique. L’UPC aujourd’hui, est considéré comme un simple fonds de commerce, un faire-valoir ou un simple trophée que l’on brandit pour quémander un pauvre maroquin ministériel.
La faute à seulement Biya ? La faute aux Bétis ? Non, Jacques. Ni le président Biya, ni encore moins les Bétis, ne peuvent et ne doivent honnêtement et intellectuellement être tenus pour seuls responsablesttre d’autant de légèreté, de médiocrité, et d’imbécilité de soi-disant leaderships de l’UPC. Pour sortir de cette situation, il nous faut avoir le courage de faire d’abord notre propre introspection. En effet, Jacques, dans une telle perspective, de la même façon que nous devons cesser d’incriminer uniquement les Blancs, nous devons impérativement cesser de tout mettre sur le dos du président Biya et des Bétis, mes congénères de tribus, encore une fois, puisque je suis Bulu. Et cette auto-critique doit commencer à se faire par les upécistes authentiques qui, parce que appartenant historiquement à l’avant-garde de la lutte héroïque de notre peuple pour sa liberté et sa dignité, doivent poser les vraies questions et trouver les vraies réponses.
Jean-Pierre Djemba,militant de l’UPC depuis 1975,fidèle collaborateur du Commandant Kissamba depuis 1989,et membre de son Secrétariat Particulier (SPK),Secrétaire général du Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD)
Jean-Pierre Djemba,militant de l’UPC depuis 1975,fidèle collaborateur du Commandant Kissamba depuis 1989,et membre de son Secrétariat Particulier (SPK),Secrétaire général du Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD)
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