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CARBURANTS, GAZ DOMESTIQUE : LES NON-DITS D’UNE HAUSSE DES PRIX

Le gouvernement a procédé, lundi 30 juin, à une augmentation des tarifs. Laquelle n’est pas du goût des bailleurs de fonds qui estiment que la hausse est insignifiante.

Le communiqué du secrétaire général des services du Premier ministre, rendu public lundi en fin de soirée, indique que le prix du litre de super passe de 569 à 650 Fcfa, celui du gasoil de 520 à 600 Fcfa et la bouteille de gaz domestique de 12,5kg passe de 6000 à 6500 Fcfa. Le prix du litre du pétrole lampant est maintenu à 350 Fcfa.

Dans cette sortie, Louis Paul Motaze précise, non sans argument que «Ce réajustement répond à la nécessité de prendre en compte l’augmentation continue des cours du pétrole sur le marché international et de réduire la charge toujours plus forte sur le budget de l’État de la subvention des prix du carburant qui prive la communauté nationale des ressources nécessaires à la réalisation de nombreux projets sociaux, éducatifs et infrastructurels.»

Selon des informations parvenues à La Météo, cette hausse des prix était, quoi qu’on dise, devenue inévitable pour une économie qui se veut compétitive. Depuis une dizaine d’années, le gouvernement du Cameroun était, pour des raisons purement sociales, en désaccord (inutile) avec les bailleurs de fonds. Les institutions de Bretton Woods, particulièrement, proposent aux autorités de Yaoundé de lever la politique de subventions sur les produits pétroliers.
De 2008 à 2013, par exemple, cette prise en charge a coûté plus de 1200 milliards de Fcfa aux caisses de l’État, et 157 milliards de Fcfa pour les six premiers mois de l’année en cours. Pour la seule année 2011, le niveau desdites subventions était de 323 milliards Fcfa, soit près de 14% du budget de l’État et environ 60% de la masse salariale de la fonction publique.
Un expert financier explique : « Il est anormal que le Cameroun emprunte de l’argent à un taux d’intérêt élevé au près des bailleurs de fonds pour la construction des barrages hydroélectriques, alors qu’à la même période, le gouvernement dépense des centaines de milliards pour subventionner les produits pétroliers. Au bout du compte, c’est l’État du Cameroun et par ricochet les Camerounais, qui sont perdants dans cette histoire. » Et de conclure « D’où la nécessité de réajuster régulièrement les prix à la pompe. Ce qui permet à l’État de souffler un tout petit peu et de financer les projets structurants. »
 
Inévitable.
Le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale, pour ne citer qu’eux, exigent depuis des lustres à l’État camerounais d’investir plutôt ces énormes sommes d’argents ailleurs, notamment dans les domaines tels que la santé, l’éducation ou encore les infrastructures... Parallèlement, Bretton Woods pense que toute politique de subvention empêche «la vérité des prix» et ne permet pas de mesurer la valeur réelle d’une économie. Mais l’idée de subventionner les produits pétroliers au Cameroun est et reste intimement liée à la volonté des pouvoirs publics, de sauvegarder le pouvoir d’achat de ses compatriotes.  
Face à la réalité conjoncturelle, l’État camerounais, dont le bien-être des populations est une priorité, n’a pas entièrement cédé à la volonté des institutions financières internationales. «Il ne faut surtout pas penser que les pouvoirs publics vont, subitement, cesser de subventionner le secteur des hydrocarbures. Si l’État décidait d’arrêter la politique de subventions, le super, par exemple, coûterait 820 Fcfa le litre à la pompe, contre 650 Fcfa actuellement», a expliqué hier une source proche du dossier.

Challenge.
De ce fait, Paul Biya entend soutenir les ménages en continuant à subventionner les produits pétroliers. Il faut toutefois signaler que les échanges houleux, mais conviviaux, continuent entre le Cameroun et les institutions de Bretton Woods. Ces bailleurs de fonds souhaitent à tout prix que le super soit pour le moment vendu au moins à 820 Fcfa le litre, le gasoil à 760 Fcfa le litre, le pétrole lampant à 450 Fcfa le litre et le gaz domestique à 8000Fcfa.
Comme on peut donc le constater, le gouvernement du Cameroun, reste dans sa logique et n’entend pas lâcher du lest. Déjà, quelques mesures sont prises pour accompagner les ménages. À savoir, une réduction de 50% du montant de l’impôt libératoire, de la taxe de stationnement et de la taxe à l’essieu, la revalorisation des salaires des agents publics et le début immédiat des concertations paritaires en vue de la revalorisation du Smig. «Les Camerounais soutiennent le président Paul Biya dans la guerre contre la secte Boko Haram. Pourquoi ne le soutiendront-ils pas aujourd’hui dans le combat qu’il mène contre la vie chère, surtout que les efforts du gouvernement, dans ce sens, sont visibles ? Il faut donc tourner le dos aux fauteurs en eaux troubles qui veulent à tout prix mettre le pays à feu et à sang», fait remarquer à la fin, un analyste politique.     

La Météo
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