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Aurait-on voulu se débarrasser comme le pense fortement l’homme de la rue, d’un Amadou Ali devenu gênant pour le pouvoir de Yaoundé ? par Pauline Poinsier-Manyinga

Peu après le drame de Kolofata, le 1er Ministre, Yang Philémon, a convoqué son sempiternel conseil du cabinet. A l’ordre du jour, tout ! Autrement dit, presque rien, comme d’habitude… On attendait logiquement un mot pour Amadou Ali, mais jusqu’au bout, silence radio ! On ne reproche pas à ces gens de n’avoir pas entonné  le De Profundis ou le Miserere en signe de compassion à leur collègue, mais, tout de même ! Les ministres de Paul Biya auraient pu verser ne serait-ce qu’une larme de crocodile, eu égard aux malheurs qui accablent un collègue, Vice-Premier ministre de surcroît…

Mais, rien ! Pas le moindre moment de silence, pour commémorer le ciel ombrageux qui leur tombe sur la tête d’une manière si brutale et soudaine ! Comme si on avait volontairement voulu éluder la chose… Cependant, il a suffi que Paul Biya, avant se partir pour les Usa, daigne enfin adresser publiquement de pâles notions de condoléances à Amadou Ali pour que, ô miracle !, des motions de soutien fusent désormais de toutes parts !
Plus de 100 chefs traditionnels du Mfoundi donc des ministres, gouverneurs, préfets, élites etc. se sont ainsi positionnés en fin de semaine dernière. Derrière Paul Biya. Il n’était que très vaguement question d’Amadou Ali. A peine d’ailleurs se sontils appesantis sur leur collègue chef traditionnel le lamido. Rappelons que M. Amadou Ali est actuellement un homme meurtri et aux abois, qui se demande si le ciel lui est tombé sur la tête ! En plus de la mort de son frère, de sa belle-soeur, de son cuisinier et de plusieurs autres proches, le Vice-Premier ministre doit aussi gérer les prises d’otages du lamido de son village à Kolofata etc., sans parler, si on ne l’a déjà libérée, de son épouse.
Or, Amadou Ali a dû assumer tout seul comme un orphelin, les massacres à lui imposés par ceux qui, à coups de chars et d’explosifs, lui ont déclaré la guerre. Car ce dimanche 27 juillet 2014 dernier à Kolofata, rien n’a été perpétré au hasard. Comme toujours, les gens savaient ce qu’ils faisaient, et ce qu’ils visaient.  Cette fois, c’est bel et bien Amadou Ali qui était la cible, on ne sait trop qui. Mais quelle que soit la réponse, un Camerounais est en danger d’une mort annoncée et souffre dans sa chair. Ici, il ne s’agit pas du Camerounais Lambda comme moi, ni de l’enfant de Vanessa, ni des disparus de Bepanda, ou des autres nombreux dégâts « collatéraux » : bon sang, il s’agit, tout de même d’un 1er Ministre !
Mais, alors que le petit peuple s’émeut, c’est, dirait-on, l’indifférence dans les cercles du pouvoir. Pourquoi une telle couardise ? Aurait-on voulu se débarrasser comme le pense fortement l’homme de la rue, d’un Amadou Ali devenu gênant pour le pouvoir de Yaoundé ? Il se murmure que Boko Haram exige le départ d’Amadou Ali : de quel droit? On dit aussi que l’assaut pourrait avoir été lancé à Kolfata par des… Camerounais ! Hum…
In the other hand, on parle de vengeance personnelle de Boko Haram. Il se dit que les rançons colossales concédées par Paul Biya aux kidnappeurs de Blancs auraient en partie pris la clé des champs, et que l’argent n’aurait pas été totalement reversé à Boko Haram. Même s’il n’est pas à exclure que ces suspicions aient pu être acheminées par des règlements de comptes personnels incluant jalousie, ou le contrôle du pouvoir dans le Septentrion, c’est, en tout cas, ainsi qu’il vaudrait mieux la délation qui se véhicule actuellement sur la personne du principal convoyeur des fonds et partant Amadou Ali, le colporteur de toutes les rançons payées jusqu’à présent, et qui devient de ce fait au propre comme au figuré, le bouc émissaire. Ou le principal « suspect ». Voilà le lien.
Mais est-ce une raison valable ? C’est comme si l’autre leur flanquait la trouille ! Cà rappelle vaguement l’opération épervier. Très étonnant tout de même ce silence avec Amadou Ali, surtout de la part de ministres qui devraient voir dans cette réalité, la fragilité des choses solennelles : désormais, nul n’est plus à l’abri nulle-part, même pas au village !
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