J’en ai même deux. Première proposition : que le gouvernement s’impose lui-même des mesures de rigueur et d’austérité en réduisant son train de vie et en déclarant devant tous les Camerounais l’état de ses revenus réels. Que le chef de l’Etat respecte l’article 66 de la Constitution de 1996 ; qu’il dise aux Camerounais combien il gagne. Quand il leur demande d’accepter l’augmentation du prix du carburant, qu’il leur dise comment lui-même, dans ses revenus, accepte de faire des sacrifices dans ce sens. Que le Premier ministre et les ministres de la République indiquent clairement aux Camerounais que pour faire face à la crise ils ont réduit leur train de vie. Mais pour cela, qu’ils disent aux Camerounais concrètement ce qu’ils gagnent et qu’ils disent aux Camerounais si le carburant qu’ils utilisent dans leurs voitures n’est pas payé par les impôts des Camerounais. Qu’ils disent aux Camerounais si l’eau, l’électricité qu’ils utilisent dans leurs maisons actuellement ne sont pas payés par les Camerounais. Qu’ils disent aux Camerounais si le parc automobile de l’Etat n’est pas utilisé dans leurs activités privées sous le dos des Camerounais à qui ils demandent de payer le carburant plus cher.
Donc, première proposition, un véritable contrat moral entre ceux qui gèrent l’Etat et le peuple. Le contrat moral c’est de ne pas dire aux gens de payer plus, alors que vous payez moins, voire rien du tout.
Deuxième proposition : le président de la République a aujourd’hui une masse de réserve financière autant auprès des réserves de l’Etat du Cameroun, à la Banque de France que dans la surliquidité des banques camerounaises. J’en appelle solennellement au président Biya et au gouvernement de M. Philémon Yang de demander aux banques camerounaises de prêter aux Camerounais pour qu’ils puissent faire des affaires. C’est un phénomène massif à travers l’Afrique francophone. Les banques d’Afrique francophone ne prêtent pas aux Africains. Les entreprises internationales, par exemple les multinationales françaises, accèdent plus facilement aux crédits en Afrique francophone que les entreprises nationales.
Il faut que le président Biya, que le gouvernement Yang donne un vrai coup de pouce socioéconomique vers l’entreprise locale Camerounaise. Prêter aux jeunes camerounais, aux jeunes entrepreneurs camerounais, même s’il y a des risques de perte, il vaut mieux que tout Camerounais voulant entreprendre dise que l’Etat m’a donné une chance. Donc, si la société voit venir des capitaux lui permettant de créer des affaires, elle supportera d’autant mieux les régulations, les augmentations nécessaires de matières premières qui, comme on le sait, sont en connexion avec le marché international. Voilà mes deux propositions : le contrat moral et le crédit à l’économie. Ils peuvent le faire.
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/ Deux propositions du Pr Franklin Nyamsi pour améliorer le quotidien des Camerounais
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