Le sommet USA/Afrique initié par le président américain Barack Obama s'achève ce 6 août 2014 avec au menu quelques 47 dirigeants africains présents à Washington les 5 et 6 août. La rencontre visait, selon la Maison Blanche, à renforcer les liens des États-Unis avec "l'une des régions les plus dynamiques" du monde. Certains Africains encore naïfs continuent à penser que cette rencontre aura un impact sur la marche du continent noir.
Au contraire, ces chefs d'Etats et délégations invités à cette rencontre sont allés au Etats- Unis pour enrichir les Américains.47 dirigeants des Etats africains signifient 47 hôtels loués pour la circonstance. Et quand on sait que ces dirigeants africains ont le goût du gaspillage et du luxe... Imaginez les hôtels loués pour la circonstance et les coûts engendrés..
N'allez surtout pas demander par exemple le nombre de personnes que comporte la délégation du Cameroun, plus de dix journalistes, une cinquantaine de policiers camerounais,une vingtaine des hauts gradés de l'armée camerounaise, des ministres membres de la délégation du chef de l'Etat et de leur épouse respective, des hommes d'affaires...sans oublier leurs membres de famille.. A la délégation du Cameroun à elle seule, il faut prévoir en moyenne deux hôtels. Et que dire des autres présidents africains ?
Ce qui nous excite à douter de la qualité de cette rencontre USA-Afrique réside dans le profil de plusieurs chefs d'Etat invités par Barack Obama.
Ces genres de présidents, qui dirigent leur pays comme un jardin potager et qui s’illustrent par une gouvernance chaotique dans tous les domaines ne méritent pas de franchir les parquets de la maison blanche
L’on déplore également le fait que la Maison blanche n’ait pas associé à cette rencontre la société civile africaine. Cela lui aurait permis d’entendre la voix des sans-voix sur les nombreuses et diverses préoccupations des populations.
L’Amérique qui est le symbole de la liberté, ne s’est pas gênée de dérouler le tapis rouge à ces dirigeants africains du moyen-âge qui piétinent les principes de base de la gouvernance dans leur Etat respectif et qui ne sont en autre que des prédateurs de la démocratie.
La première désillusion des Africains est intervenue pendant le premier mandat de Barack Obama. En effet, en raison de ses origines kenyanes, certains Africains avaient eu la naïveté de croire qu’il mettrait un point d’honneur à aider l’Afrique à résoudre ses problèmes. Ce qui n’a pas été le cas. Ce faisant, l’on peut avoir envie de dire à tous ces Africains qui ont trop cru en l’Amérique pour les débarrasser de leurs dictateurs, qu’ils se sont lourdement trompés.(1)
Barack Obama a tenu un cours magistral sur la démocratie devant ces pourfendeurs de la démocratie en Afrique. Mais quels seront les effets sur la gouvernance politique de ces tripatouilleurs connus et cachés des Constitutions.
Ces derniers l'ont écouté religieusement et n'ont fait aucune objection. Mais de retour dans leurs palais et dans le secret des murs, ils pourfendront devant leurs thuriféraires qui ne manqueront pas d’exulter, l’outrecuidance de Barack Obama qui fouine trop dans leurs affaires intérieures. Et le train de l’immobilisme politique, de la gabegie, de la corruption et de la patrimonialisation du pouvoir reprendra sa marche inexorable et forcenée vers des destinations porteuses de tous les dangers pour la pauvre Afrique.
Obama est à son dernier mandat et n'a plus besoin d'attirer vers lui les faveurs d'un électorat. Il a ainsi pour intérêt à protéger les intérêts des américains comme l'ont fait ses prédécesseurs
En 1990, à l’occasion du discours de la Baule, François Mittérand avait remonté les bretelles à certains chefs d’Etat africains, en tenant un discours osé qui avait suscité de l’espoir pour les démocrates africains. Ils avaient vite fait de déchanter. Dans leur ingéniosité, les princes qui nous gouvernent se sont simplement mués en « démocrates » des tropiques. Le discours que Barack Obama a tenu sur la démocratie connaîtra le même sort que le discours de la Baule. Il revient aux Africains de changer la donne, c'est-à-dire, de se donner les moyens psychologiques, physiques et sociales pour barrer la voie à ces dirigeants qui sont le malheur de l'Afrique et de véritables pathologies de la démocratie en Afrique.
(1)-(2)Pousdem PICKOU, Le Pays
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