Après André Booto à Ngon, ex ministre des Finances, écroué dans le cadre de l’affaire du Crédit foncier, et de poursuites initiées contre lui comme Pca de cet établissement public, C’est Dieudonné Angoula , ancien directeur des télécommunications au ministère des Postes et télécommunications (Minpostel) séjournant à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 1999 qui passait l’arme à gauche durant sa détention. Celui que la chronique mondaine présentait comme « le beau père » du président, celui-là même qui aurait reçu la dot, de par sa proximité familiale avec la première dame du Cameroun, succombait à une maladie que ses amis et sa famille imputent à l’enfermement dont il a été victime après avoir été happé dans le cadre de l’opération main propre, lancée par Paul Biya pour lutter contre les « enrichissements scandaleux ». Dieudonné Angoula est mort en début d’après-midi du 16 décembre 2009 à l’Hôpital central de Yaoundé. Selon des sources à la prison centrale Kondengui qu’avaient contactés le journal Mutations, « il avait été attaqué par un malaise [le samedi d’avant] et avait été évacué à cet hôpital où il a fini par rendre l’âme». Au moment de la mort du sexagénaire, des gardiens de prison trouvaient une relation de causalité entre son transfert de la «spéciale » où sont logés les prisonniers Vip de Kondengui, vers le Kossovo, décrit comme l’enfer dans ce milieu carcéral.
Si après son malaise, il prenait la direction de l’Hôpital central, André Booto à Ngon, lui se faisait interner à l’Hôpital général de Yaoundé quelques mois avant, à la suite d’un malaise également. Il en succombera, à près de 80 ans, le 12 février 2009. André Booto à Ngon avait été condamné, un an plus tôt pour coaction de détournement de 6,25 milliards Fcfa alors qui comptait déjà 76 piges. L’ex directeur national des impôts prenait le titre de « premier éperviable » décédé en prison. Ce statut venait renforcer l’émotion qu’avait créée sa disparition, d’autant que l’ex-député avait fait face dignement à son sort en allant se constituer prisonnier après sa condamnation par le Tgi du Mfoundi. Mais on le sait, il sera prié de rentrer chez lui à Bafia avant d’être interpellé de façon spectaculaire quelques temps après.
Le 19 mars 2014, c’est Catherine Abena, ex-secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires qui mourut à son tour. Interpellée le 4 janvier 2010, puis écrouée à la prison centrale de Kondengui pour détournement de fonds publics, elle avait entamé une grève de la faim, quelques jours après son arrivée dans le pénitencier. Cet arrêt d’alimentation entraîne son internement à l’Hôpital central pendant deux ans. En 2012, elle est renvoyée chez elle, sans que les charges qui pèsent contre elle soient abandonnées. Mais de sources, crédibles, le régime de Yaoundé est informé de ce que son pronostique vital est entamé. Deux ans après, sans que le public n’ait la moindre info sur son statut et l’évolution de son affaire (si elle était libre, si elle était sous surveillance judiciaire), elle décède.
Deux mois seulement après, le 8 mai 2014, Henri Engoulou, ancien ministre délégué en charge du budget au ministère de l’Economie et des finances meurt en détention âgé de 60 ans. Quelques jours avant, il aura été transféré dans cette formation sanitaire, suite à un malaise subi à la prison de Kondengui. Le gouvernement par la voix d’Issa Tchiroma Bakary indique alors qu’il avait eu droit à tous les soins appropriés et avait fait l’objet d’un suivi particulier, à la hauteur de son statut d’ancien haut commis d’Etat. Mais comme Catherine Abena, il meurt sans avoir été jugé. Ce, après avoir passé plus de quatre ans de détention provisoire à la maison d’arrêt de Kondengui. C’est Jérôme Mendouga qui lui succède donc dans la liste funeste que d’aucuns craignent de voir s’allonger avec la santé préoccupante, de Mebara, de Marafa etc.
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