Autre
partenaire africain de longue date : Blaise Compaoré. Depuis quinze ans, les
villes de Bordeaux et de Ouagadougou sont jumelées. Mais, en mars 2012, la
relation entre les deux hommes s'est altérée. Dans une interview à Jeune Afrique, Juppé, qui
a son franc-parler, avait dénoncé les "tentatives de bricolage" des
Constitutions auxquelles se livrent certains chefs d'État désireux de briguer
de nouveaux mandats.
"Cela a été dit au président Blaise Compaoré depuis
longtemps, nous avait-il confié. Je me souviens d'une conversation téléphonique
que j'ai eue avec lui en 2011, au cours de laquelle je lui ai dit de bien
réfléchir avant de s'engager dans cette direction." Une conversation dont
Compaoré ne garde aucun souvenir. Que pense-t-il aujourd'hui de la décision du
président burkinabè d'organiser un référendum afin de pouvoir se représenter en
novembre 2015 ? Il sait que sa réponse est guettée par nombre de
Burkinabè.
Sur quels hommes la politique africaine de Juppé s'appuie-t-elle ?
A priori, pas sur des affairistes. En janvier 2004, l'ancien Premier
ministre a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis dans l'affaire
des emplois fictifs de la ville de Paris. "Pour couvrir Chirac, il a pris
cher, commente l'un de ses proches. Alors, il évite aujourd'hui les mauvaises
fréquentations." Les réseaux de la Françafrique ? Juppé semble s'en
méfier. "
En 2011-2012, quand il était aux Affaires étrangères, il tenait
Robert Bourgi à bout de gaffe, se souvient un haut responsable du Quai d'Orsay.
"Je ne veux pas entendre parler de ce monsieur", nous
disait-il." En fait, pour gérer ses relations africaines, le maire de
Bordeaux s'appuie sur trois membres de son équipe municipale. Trois bons
connaisseurs du continent.
D'abord, le Franco-Camerounais Pierre de Gaétan Njikam Mouliom.
Administrateur à Sciences-Po Bordeaux, ce juriste est depuis cette année
adjoint au maire chargé de la coopération avec l'Afrique. Les bonnes relations
Juppé-Biya tiennent beaucoup à son carnet d'adresses. Ensuite, la
Franco-Sénégalaise Sophie Senghor, directrice générale adjointe des relations
internationales à la ville de Bordeaux. Apparentée à l'illustre inventeur de la
négritude, elle n'est pas étrangère à la venue d'Abdou Diouf à Bordeaux -
c'était en mai 2013, à l'occasion de l'un de ces colloques sur l'Afrique
que Juppé affectionne.
Enfin, Alain Dupouy, le "sorcier blanc". Patron d'une
société d'import-export, il s'occupe aussi, entre deux voyages sur le
continent, des relations de la ville avec l'Afrique. Quant au président
d'honneur du Club Bordeaux-Cameroun-France, il n'est autre que le milliardaire
Pierre Castel, 87 ans, célèbre brasseur et troisième producteur mondial de vin,
qui partage son temps entre Bordeaux, sa ville d'origine, et Genève, où il
réside pour des raisons fiscales.
Juppé se rendra-t-il en Afrique l'an prochain ? Le projet est à
l'étude. S'il se réalise, l'ancien Premier ministre souhaite faire étape en
Côte d'Ivoire, chez le grand ami de son rival. Le match Juppé-Sarkozy ne fait
décidément que commencer !
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