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LÉON TUAM "L’APPLICATION IMPRUDENTE DE LA MESURE DE LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES EN ZONE CEMAC ACTUELLE PRODUIRAIT DU CHAOS"

D’aucuns en jetant un coup d’œil au chapeau de ce texte diraient que son auteur se plaint de ce qu’il a toujours prôné et souhaité, et le taxeraient d’anarchiste et de tout. C’est sans savoir pourtant qu’il est normal et même judicieux de dire non à ce qu’on a tant voulu quand il arrive que cela soit bafoué et sans garanti de durabilité.
Les patriotes africains rêvent et se battent tous pour des ensembles régionaux solides qui vont progressivement nous conduire au grand ensemble que sera les Etats Unis d’Afrique, et la décision de libre circulation des personnes et des biens en zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) est à saluer.
N’étaient les problèmes et questions sérieux qui entourent encore cette application de la libre circulation des personnes et des biens en zone CEMAC, tous seraient bien aise parce que cela permettrait l’interpénétration et fortifierait financièrement, économiquement et culturellement cet Ensemble.

Malheureusement, l’honnêteté intellectuelle et la force d’analyses peuvent laisser voir que cette libre circulation a été mal préparée, mal conduite, et reste inopportune, périlleuse et plutôt porteuse des désordres s’il y a manque de vigilance constante. Oui, il y a bien des raisons de nourrir des craintes.
*Il y a trop de cartes d’identité et passeports qui ont été établis à des personnes qui ne sont pas de la zone CEMAC, et qui passent pour citoyens des pays dont ils portent ces cartes et passeports. Il en a beaucoup dans certains des six pays de l’espace CEMAC.
J’ai rencontré en occident des « Camerounais » qui, à force de me côtoyer et me faire confiance m’ont révélé qu’ils étaient d’un pays ouest africain (je ne veux pas en donner le nom) et qu’ils avaient vécu à l’est du Cameroun où ils avaient soudoyé certains vieux qui leur avaient fait faire des pièces officielles comme s’ils étaient leurs enfants.
Lorsque ces frères ouest africains virent le volume du doute qui traversait mon visage, ils firent la description de l’est Cameroun et de ses villes ainsi que de leur propre pays natal, ce qui arriva à me convaincre. C’étaient des africains sincères, de très bonne moralité, et de surcroît très travailleurs.
*Il était nécessaire d’identifier électroniquement les citoyens de tous les pays de cet espace concernés au préalable, au point que les autorités fussent en mesure d’établir l’authenticité des pièces détenues ou d’avoir illico des informations sur des sujets suspects arrêtés à l’intérieur ou aux confins de l’un des pays venant de l’autre. A nos jours, on peut se retrouver avec des terroristes du type Dozos, Djihadistes ou Boko Haram déguisés dans chacun des six pays.
*Cette mesure officielle de libre circulation des personnes et des biens dans les six pays concernés (Tchad, Guinée Equatoriale, Cameroun, RCA, Gabon et Congo) vient trouver des frontières aériennes, maritimes et surtout terrestres déjà mal sécurisées et très pénétrables, et aussi, l’on a des citoyens sur les dos desquels l’on a comploté comme de coutume, car ils n’ont pas eu voix au chapitre.
*Dans cette zone CEMAC, l’on assiste au contraire de ce qui se passe ailleurs. Ici, ce sont de petits pays avec des superficies et populations aux tailles réduites, mais plus prospères, qui vont remorquer trois autres pays aux superficies immenses et aux populations plus larges : Cameroun, RCA et Tchad. Alors, il y a péril en la demeure ici.
*Cette mesure de libre circulation reste inopportune et périlleuse parce que les plus grands de cette zone auraient dû travailler à résoudre leurs problèmes économiques d’abord. Malheureusement, bien qu’étant aussi bien lotis, ces pays avec des dirigeants peu soucieux du sort de leur peuple n’ont pas pendant longtemps assis des politiques économique sérieuses victorieuses.
*Cette mesure de libre circulation en zone CEMAC aurait donc dû obéir au préalable à un travail de fond sur l’économie, les finances et la monnaie. Ce qui supposait la réduction significative du taux du chômage dans les trois grands pays et la naissance d’une ou des monnaies indépendante(s) aux dépens de l’enterrement du FCFA. C’est la voie d’accès obligatoire à la prospérité et la souveraineté.
Si le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale baissent les bras et laissent d’être stricts et plus vigilants à leurs frontières, alors la « peste » due aux migrations et agents de terrorisme les frapperont sévèrement, et ce mariage qui me semble forcé, précipité ou inopportun aboutira à un divorce retentissant qui décourage et émousse des tentatives futures et rende les oreilles des populations non réceptives.
Les esprits honnêtes doivent comprendre que la Guinée Equatoriale est un petit pays en plein épanouissement dont les dirigeants ont des ambitions continentales pour le bien-être des Africains, et éviter d’apprécier mal ses autorités quand elles viennent à être plus vigilantes et strictes à leurs frontières.
Ce texte va se terminer par quelques interrogations non négligeables. La décision de la libre circulation des personnes et des biens a été prise sans l’avis des peuples, sans grandes douleurs, sans marches, sans débats et sans combats dans les rues et les Parlements des pays concernés.
N’y aurait-il pas d’agendas souterrains des doigts secrets extérieurs derrière cette décision et qui viseraient à mieux pénétrer, attraper et dévorer facilement ce bloc encore très fragile qu’est la CEMAC ? La marche inévitable à l’enterrement du FCFA pourrait-elle se réaliser aussi facilement et sans effusion de sang comme celle à cette libre circulation des personnes et des biens ?
Leon Tuam
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