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AFFAIRE ABDOURAMANE – FECAFOOT: VOICI POURQUOI ABDOURAMANE NE GAGNERA JAMAIS. par ROLAND FELIX EYOUM

1-      LA GENESE :
Iya Mohammed était président de la Fecafoot depuis 1998. Une campagne de dénigrement sans précédent menée par des gens qui voulaient absolument faire main basse sur la Fecafoot est engagée contre lui. Ce paisible citoyen Camerounais devient alors l’ennemi public Numéro Un.
Réélu en 2009, il se porte de nouveau candidat contre vents et marées en 2013. Juste avant la tenue de l’Assemblée Générale élective, Iya Mohammed est interpellé et garde à vue au Secrétariat d’état à la défense. Ce qui n’empêche pas sa victoire avec une majorité très confortable. Un nouveau bureau exécutif, connu sous l’appellation de bureau exécutif de 2013, voit ainsi le jour. Juste après sa brillante réélection, Iya Mohammed est placé sous mandat de détention à la prison centrale de Yaoundé/Kodengui. C’est tout logiquement que son premier Vice-Président, le Prince Seydou Njoya assure la présidence. Pas pour longtemps, puisque Seydou Njoya, harcellé de toutes parts, est contraint à la démission juste quelques jours après. Il affirma alors que certaines personnes avaient transformé la Fecafoot en « UN PANIER A CRABES ».
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2-      LE COMITE DE NORMALISATION :
Le Prince Seydou Njoya ne croyait pas si bien faire lorsqu’il démissionna au constat que la Fecafoot était devenue un panier à crabes. En effet, dès son départ, on ne sait trop par quelle alchimie, John Begheni Ndeh et Antoine Depadoue Eyenga (RIP), anciens vice-présidents du Bureau Exécutif de 2009, prennent de force le contrôle de la Fecafoot. Ceci n’a pas du tout été du goût de la FIFA. Quelques jours plutôt, elle avait pris acte de la mise en place du bureau exécutif nouvellement élu de 2013, au point de féliciter Iya Mohammed malgré son incarcération.
Comme il fallait donc s’y attendre, la FIFA a suspendu le Cameroun. Quelques jours plus tard pourtant, les Lions Indomptables jouaient un match important comptant pour les éliminatoires de la coupe du Monde Brésil 2014 et Coton Sport de Garoua disputait pour sa part un match important de ligue africaine des champions.
Au vu de la gravité de la situation et des enjeux, le Président Camerounais Paul Biya entre dans la danse. Il envoie une délégation conduite par le Ministre René Sadi auprès de Sepp Blatter. L’objectif est simple : rechercher les voies et moyens de sortie de crise ou plutôt de suspension. C’est alors que la FIFA, la CAF et le gouvernement Camerounais optent pour la mise en place d’un Comité de Normalisation à l’installation duquel la levée de la suspension du Cameroun par la FIFA serait automatique. C’est ainsi que le Professeur Joseph Owona (Président) avec entre autres Emmanuel Ngassa Happy et Michel Kaham (membres) s’installèrent à la Fecafoot.

3-      LE MAUVAIS JEU D’ABDOURAMANE, DE LA CCA ET D’ADOUM GAROUA:
On n’avait jamais auparavant entendu parler de la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage (CCA) du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun (CNOSC). Celle-ci semble avoir vu le jour pour ridiculiser les éminents juristes du Comite de Normalisation. En effet, chaque action du Comité de Normalisation était à tort plus qu’à raison épié et littéralement transporté à la CCA. Celle-ci se donnait alors un vilain plaisir à annuler de façon systématique tout ce que le Comite de Normalisation produisait comme travail. Résultat : prorogations sans fins des mandats du Comite de Normalisation. Le tout, sous le regard complaisant d’Adoum Garoua qui semblait ne pas maitriser ses prérogatives ministérielles. Celles-ci lui auraient pourtant permis de mettre chaque chose à sa place.
Une première élection qui a vu la victoire de Tombi A Roko Sidiki a été instantanément annulée par la CCA suite à une énième requête d’Abdouramane. Forcé de reprendre tout le processus malgré lui, ce sur insistance d’Adoum Garoua, le Comité de Normalisation procéda à la relecture des statuts et à l’organisation de nouvelles élections une fois encore remportées par Tombi A Roko. Fatigué par ce tourbillon interminable, Massa Yo, juste 48 heures plus tard, remis «le panier à crabes» à Tombi A Roko pour aller retrouver sa retraite paisible qui lui a certainement manqué pendant deux longues années.

4-      PAUL BIYA SIFFLE LA FIN DE LA RECREATION :
Comme s’il s’attendait à ce qu’Abdouramane et compagnie allaient continuer l’organisation du désordre à la Fecafoot, surtout au moment où le Cameroun s’était engagé à organiser la Can Féminine 2016 et la CAN Masculine 2019, Paul Biya procède à un remaniement Ministériel deux jours seulement après l’élection du nouveau bureau exécutif de la Fecafoot. Signe que le Président Camerounais avait décidé de siffler la fin de la recréation en sortant le complaisant Adoum Garoua du gouvernement. Pierre Ismael Bidoung Mkpatt, réputé rigoureux et travailleur, avec en plus la connaissance parfaite d’un ministère qu’il a dirigé durant les épopées les plus glorieuses des Lions Indomptables (2000 – 2003) est installé.
Pas du tout impressionnée par la fin de la recréation pourtant sifflée par le Président Biya, la CCA annule une fois de trop les statuts el les élections de la Fecafoot. Comme s’il s’y attendait de toutes les façons, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt porta à la connaissance de l’opinion nationale et internationale par voie de communiqué que la CCA a agi illégalement en annulant les élections et les statuts de la Fecafoot. Il martela que seul le Ministre des Sport est compétent pour mener ce genre d’action. C’est donc à raison que Tombi A Roko ne fera pas appel d’une décision solennellement proclamée illégale par la tutelle ministérielle de la Fecafoot  et du CNOSC et partant de la CCA.
Le délai de saisine du TAS étant forclos suite à l’annulation illégale et arbitraire des élections et des statuts de la Fecafoot par la CCA, Abdouramane (toujours lui) saisit de nouveau la CCA pour solliciter la reconnaissance du bureau exécutif de 2009 plutôt que celui nouvellement élu de 2015. Pétition rejetée (pour une fois par la CCA), ce qui amène Abdouramane à interjeter appel au TAS.

5-      COMMENT COMPRENDRE LE VERDICT DU TAS :
D’entrée de jeu, il faut noter que personne n’a porté à l’attention du TAS la question des élections et des statuts de la Fecafoot, illégalement et arbitrairement annulés par la CCA. Ceci veut dire que le TAS n’a absolument pas de juridiction pour plancher sur ces questions.
La requête déboutée par la CCA d’Abdouramane, revendiquait simplement le retour aux affaires du bureau exécutif de 2009. Selon le TAS, cette requête est également frappée de forclusion, ayant été déposée hors délais. Le TAS s’est donc déclaré incompétent, et condamna Abdouramane à payer tous les frais de procédures, prérogatives exclusivement réservées aux perdants. De plus Abdouramane, en disant à qui veut l’entendre qu’il interjettera appel auprès du Tribunal Fédéral Suisse, donne lui-même la preuve qu’il a perdu son procès auprès du TAS, car seuls les perdants interjettent appel.
Même si le TAS examinait l’affaire au fond, on voit très mal comment il reconnaitrait le Bureau Exécutif de 2009 plutôt que celui de 2015, surtout lorsque la CCA elle-même, mondialement reconnue pour sa complaisance envers Abdouramane et compagnie rejeta cette demande plutôt curieuse et absurde.

CONCLUSION :
Selon la législation Camerounaise, le Ministre en charge des sports est le seul habilité à annuler les élections et les statuts des fédérations. La Chambre de Conciliation et d’Arbitrage s’occupe uniquement des litiges sportifs. En d’autres termes, des litiges qui émanent de l’organisation des compétitions sportives.
Par exemple la CCA avait été saisie de la question AS Belabo qui n’aurait pas dû descendre puisque classée quinzième. Seules les équipes classées seizième, dix-septième et dix-huitièmes descendent non seulement de la Ligue 2 vers les divisions régionales mais aussi de la Ligue 1 vers la Ligue 2. Sable de Batie, forfait général, aurait dû occuper le dix-huitième rang, ce qui aurait favorisé le maintien en Ligue 2 de AS Belabo. La CCA a systématiquement refusé de trancher une question aussi simple qui relève de son champ de compétence. En le faisant, elle obligea la Ligue 2 à se disputer avec dix-sept clubs au lieu de dix-huit pendant une saison entière.
On se retrouve par conséquent avec une chambre qui refuse systématiquement de faire le travail qui lui incombe, pour focaliser toute son attention sur les domaines qui relèvent de compétence exclusive du ministre en charge des sports. C’est pour cela qu’Abdouramane n’aura jamais gain de cause dans cette affaire.
ROLAND FELIX EYOUM
ANALYSTE POLITIQUE INDEPENDANT
PRESIDENT/CEO
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