-On annonce et applaudit l’arrivée du supermarché CARREFOUR au Cameroun.
- On lui déroule le tapis rouge. On lui donne des avantages
inimaginables et gratuits (Un terrain de 3.5 ha au cœur de la capitale
après déguerpissement des populations ; Des exonérations de taxes non
seulement sur le matériel de construction de l’édifice mais sur tous les
produits importés ; du rapatriement libre et illimité de fonds ; et des
dizaines d’autres facilités incroyables …etc.)
Et pourtant !
UNE CATASTROPHE À TOUT POINT DE VUE POUR LE PAYS.
Pour avoir conduit une étude minutieuse et comparative menée par
l’ACDIC dans des supermarchés de Douala et Yaoundé en rapport avec les
produits locaux (voir rapport d’étude : https://www.acdic.net/…/Rapport_final_evaluation_supermarch…) ;
Pour avoir personnellement effectué le déplacement sur Abidjan aux fins
de visiter le supermarché CARREFOUR qui y fonctionne depuis 2015 (voir
rapport de mission : https://www.acdic.net/…/i…/stories/rapport_abidjan_final.pdf ) ;
Nous sommes formels pour dire :
NON et NON ! A CARREFOUR en l’état actuel des choses.
OUVRONS LES YEUX POUR VOIR CETTE VÉRITABLE CATASTROPHE. TENEZ !
Quand ces supermarchés parlent des emplois qu’ils créent, c’est de la
poudre aux yeux. Sur 500 emplois crées (et quels emplois même), ils
détruisent 10 000 autres dansØ la production, transformation et
distribution des produits locaux. Et que dire des boutiquiers du
quartier et autres petits métiers qui à terme sont appelés à disparaître
;
Quand ces supermarchés parlent des produits locaux qu’ils
vendent, c’est de la poudre aux yeux. Quelques produits locaux qui
représentent moins de 2% de leurs volumes d’affaire et font triste mine
parmi les produits importés hyper attrayants. 2 %, juste de quoi
s’acheter faussement une image. Pire, ils ne souscrivent à aucune charte
éthique et à aucun souci social affirmé.Ø
Quand ces supermarchés
disent devoir former les producteurs à produire dans leurs standards, ce
dont leurs magasins auraient besoin, c’est de la poudre aux yeux. Ils
sont trop gentils pour se substituer aux Ministères de l’Agriculture, de
l’Elevage, pour ne citer que ceux-là.Ø
Ces supermarchés qui à 98%
distribuent les produits importés, visent la classe moyenne riche, qui
détient un pouvoir d’achat et qui malheureusement, rêvent de faire les
achats avec un cadi, dans ces espaces propres, climatisés et snobs. Ces
supermarchés captent et détournent l’argent de ces fortunés qui, s’ils
consommaient des produits locaux, auraient boosté les productions
locales et favorisé l’amélioration des conditions de vie des
producteurs. Et que dire de la perversion des mentalités et habitudes de
consommation de ces classes moyennes ;Ø
Ces supermarchés bloquent
notre développement car on ne peut accompagner et encourager les
producteurs à produire mieux et plus pour ne pas pouvoir vendre. Les
marchés locaux étant inondés de produits importés. Ils appauvrissent
ainsi les 67% de camerounais qui vivent de l’Agriculture. Encore plus,
une catastrophe pour les ruraux qui déjà comptent pour 60% des pauvres
au Cameroun ;Ø
Ces supermarchés, avec des produits importés dont on
a du mal à connaitre la provenance, la fabrication et la qualité, non
seulement un vrai danger alimentaire pour les consommateurs mais aussi,
modifient petit à petit les habitudes alimentaires et de consommation.
Aujourd’hui en ville on connait et consomme de moins en moins les mets
traditionnels qui à terme disparaîtront, emportant les richesses
culinaires, les épices et autres ressources naturelles qui entraient
dans leurs préparations. Ils exposent les populations à tous les méfaits
connus de l’industrialisation et l’outrance de la grande consommation
;Ø
Ces supermarchés s’imposent et obstruent toute possibilité de
penser l’évolution des marchés locaux et la distribution des produits de
consommation d’une manière « véritablement camerounaise ». C’est-à-dire
: faire évoluer les marchés de New-bell à Douala ou celui de Mokolo à
Yaoundé tels que nous le voulons .Ø
Ces supermarchés et autres
multinationales bénéficient d’énormes faveurs des pouvoirs publics
contrairement aux marchés locaux tels que celui de Mokolo à Yaoundé ou
Mboppi à Douala… qui, à plus d’un égard, sont aussi des supermarchés. Et
que dire des bayam sellam qui elles aussi font dans la distribution des
produits ;Ø
Ces supermarchés affaiblissent voire, rompent les
liens producteurs/consommateurs et citadins/ruraux qui sont gages de
solidarité. On accentue la dépendance et fragilise la souveraineté
alimentaire du pays;Ø
En Europe, la grande distribution a montré
ses limites et ses problèmes de société. les consommateurs lui tournent
le dos à la faveur des relations plus directes avec les producteurs,
alors que nous entrons avec trompette dans la grande distribution.
Incroyable ! La baisse du chiffre d'affaire des supermarchés ces
dernières années explique qu'ils essaient de maintenir leurs bénéfices
en allant s'installer dans les pays émergents ;Ø
Avec ces
supermarchés, nous vivons et subissons une nouvelle colonisation qui
cette fois passe par nos bouches. Nous ne sommes ni prêts, ni préparés à
nous ouvrir aussi naïvement à cette grande consommation. A y aller,
nous sommes perdants sur tous les plans;Ø
BON À SAVOIR :
CARREFOUR a perdu la bataille en Inde. Après quatre années d’existence
2010-2014, CARREFOUR a été contraint de fermer boutique suite à la
mobilisation des populations. (http://www.bbc.com/news/business-28205698 )
JOIGNEZ-VOUS A NOUS POUR DIRE NON A CARREFOUR EN L'ETAT, ET AINSI SAUVEGARDER NOTRE PRODUCTION NATIONALE
(GROUPE FACEBOOK « NON A CARREFOUR EN L’ETAT »)
Home / Uncategories / NON et NON ! Au supermarché CARREFOUR au Cameroun. UNE CATASTROPHE ! Par Bernard Njonga
- Blogger Comment
- Facebook Comment
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.