A sa manière, l’auteur rend un hommage militant au dirigeant de l’UPC qui est décédé le mois dernier des suites de maladie dans le quotidien camerounais Mutations de ce 11 avril 2013. I-Pourquoi nous sommes contre toute élection au Cameroun actuellement. * Parce que la communauté internationale nous a refusé l’Indépendance par la voie démocratique en refusant le débat constitutionnel sur le statut du Cameroun
o c’était en 1952 à l’ONU, un des enjeux politiques avant l’indépendance
* Parce que la France a confisqué notre souveraineté nationale :
o c’était en 1957 en créant un Etat sous-tutelle au Cameroun par décret
* Parce qu’Ahmadou Ahidjo est venu proclamer l’Etat au Cameroun :
o C’était le 1er Janvier 1960 ! Et dès 1962, c’est l’institution du totalitarisme :
Premier constat : le changement de régime au Cameroun ne peut donc pas se faire par les élections car les élections supposent la démocratie qui suppose un Etat de droit qui suppose une Nation souveraine. Or en 53 ans nous n’avons connu qu’ :
- une communauté internationale complice de ce état de faits, c'est-à-dire, un Etat de force au service des seules intérêts Occidentaux : ils appellent cette négation des populations du Cameroun, et d’Afrique, le « Développement... ». En réalité, l’Occident ne nous voit pas, ne nous entend pas, parce que nous n’existons pas ! Nous restons pris des siècles après, dans la plus tragique agression que l’Humanité ait jamais connue : la domination coloniale...
- une situation d’inconstitutionnalité permanente: comme le reconnaissait un journaliste français de RFI à l’ occasion du denier coup d’ Etat en Centrafrique, la France n’a jamais cherché à “rétablir l’ordre constitutionnel”, comme elle l’a fait quelque fois ailleurs : actuellement le Cameroun fonctionne avec deux Constitutions et s’apprête à « élire » un Sénat ( !) par « décret » qui ne sera pas plus l’expression de notre souveraineté nationale que l’Assemblée territoriale, à caractère ethnique, qui nous tient lieu d’ « Assemblée nationale » depuis cinq décennies ! Nous sommes revenus au double collège électoral de...1945 !
- une logique de confiscation du pouvoir, il s’est agit depuis la nomination de notre premier président d’un Etat personnel et fondamentalement répressif qui vient encore d’échouer à avoir un vrai fichier électoral ; on tient à peine compte des projets de société
- des partis politiques parce que ces derniers n’ont qu’un rôle d’alibi dans un rituel bien huilé, devant la vassalisation du pouvoir judiciaire et la consubstantialité de Etat et de la Société pour détruire la Société Civil
II- Pourquoi nous sommes contre le coup d’Etat
* Parce qu’après avoir réduit notre souveraineté nationale à un statut d’autonomie politique :
o avec de pseudo-institutions dont aujourd’hui un « Sénat » par décret !
* Parce que la France pour liquider l’UPC, son radicalisme idéologique et notre mouvement national de résistance à ce régime
o a perpétré au Cameroun un génocide pire qu’un coup d’E tat en 1955...
* Parce que Paul Biya qui a succédé à Ahmadou Ahidjo à la tête de cet Etat-là
o Ne pouvait asseoir son Renouveau totalitaire que par un deuxième coup d’Etat en 1984...
Deuxième constat : « Avec plus de 80 coups d’Etat en cinquante ans, l’Afrique détient indéniablement le (triste) record du continent ayant connu le plus grand nombre de passations de pouvoir sur le mode violent et tragique à cause de :
- Tout d’abord, la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne (ou de quelques unes), rend d’une part plus difficile un changement institutionnel par des moyens légaux, d’autre part, rend plus réaliste une prise de pouvoir « physique », dans la mesure où le régime repose entièrement sur une seule tête qu’il suffirait d’isoler ou d’éliminer.
- La faiblesse des Etats dans nombre de pays Africains, la légitimité réduite de leurs institutions et la faible cohésion nationale qui les anime sont bien évidement des facteurs aggravants.
- En outre, les facteurs externes, régionaux et internationaux, ont joué un rôle plus au moins direct dans de nombreux coups d’Etat. Si dans le cas du Mali, la situation qu’a connue la Lybie, la circulation des armes dans la région a servi de catalyseur, d’autres coups d’Etat ont pu être directement inspirés, voire dirigés depuis l’étranger...
« Un troisième coup d’Etat au Cameroun n’honorera ni la classe dirigeante de ce pays, Ni la Résistance à ce régime politique, ni l’Union africaine, encore moins l’ex-puissance coloniale qu’est la France d’aujourd’hui.
- il faut noter qu’un coup d’Etat ne renverserait pas uniquement le président Biya mais ferait entrer le Cameroun dans un cycle d’instabilité et de violence qui peut durer encore des décennies.
- Cependant, l’Histoire a montré qu’un dirigeant arrivé au pouvoir par la force a plus de chance de se faire à son tour destituer par la force, même bien des années plus tard...
-De nous jours, la prise de pourvoir par la force est unanimement condamnée par les institutions internationales et les gouvernements, peu importe la situation qui prévaut dans le pays où ils ont lieu.
L’expérience a montré que ce type d’événements aggrave plus les problèmes qu’il ne les résout, et les graves événements qui secouent le Mali après la Lybie et puis la République Centrafricaine, nous le rappellent aujourd’hui tragiquement. »( Nacim Kaid Slimane sur Net)
Il s’agira une fois encore, de l’échec de tous les partenaires du Cameroun à l’accompagner à asseoir
* les bases d’un véritable Etat où règne la paix, la vraie
* le respect de la différence, des idées et des opinions
* le règlement des conflits dans le dialogue,
* la répartition équitable des richesses, l’indépendance du pouvoir judiciaire
* et surtout des règles démocratiques. »
Pendant plus de 53 ans nous avons proposé tout cela et même la démission de Biya comme son « illustre prédécesseur ». Nous avons été jusqu’à demander à la France de profiter d’un de ses voyages pour « nous le garder » chez elle, sans résultat ! Voilà pourquoi aujourd’hui, la majorité absolue des Camerounais et des Camerounaises veulent changer de régime politique. Alors signons l’Indien :
Refusons le vote du 14 avril !
Et s’il ne tenait qu’à ma volonté personnelle, je ferais tout...pour nous épargner un « faux »Sénat qui est une insulte à la mémoire de tous ceux et celles qui ont consacré leur vie à combattre ce régime politique, et sont morts pour notre Souveraineté nationale, pour que vive le Cameroun !
Enterons Samuel MACK-Kit dignement : pas l’UPC, l’âme immortelle du Peuple camerounais !
III- Nous allons changer ce régime politique
Comment sort-on d’un régime totalitaire ? Il faut :
- d’abord démontrer que l’Etat camerounais est bien un régime totalitaire : je l’ai fait dans le cadre de ma thèse en science politique, soutenue devant un Jury scientifique en 1996 à l’Université du Québec, UQAM, à Montréal au Canada, publiée en 2001 : «le totalitarisme des Etats africains, le cas du Cameroun»
- ensuite convaincre les Camerounais que ce qu’il nous faut ce n’est pas juste que le pouvoir change de mains : l’alternance (le fameux Biya must go
des années 90...) mais l’alternative, c'est-à-dire un régime politique de nature différente. Cela nous a pris 15 ans de travail pour sensibiliser nos compatriotes à cette réalité (la C.F.A. a été créée et a été légalisée en mars 1997) :
1° pour convaincre une partie de notre classe politique : 11 Partis politiques et leurs nombreuses associations et un Front des Forces Alternatives s’est constitué en 2003 et s’est donné comme objectif de changer de régime politique...d’autres ont réalisé depuis cette date que c’est la seule solution à nos nombreux problèmes nationaux
2° pour convaincre la jeunesse camerounaise : et 94, 9 % de jeunes camerounais ont déclaré depuis 2011 que pour qu’ils participent, pour qu’ils puissent faire la politique, ils veulent (d’abord) changer de régime (Eboussi Bulaga, Fondation Friedrich Ebert, 2011 )
3° pour amener le peuple camerounais dans sa majorité absolue (70% du corps électoral) à désavouer ce régime politique en refusant de s’inscrire sur les listes électorales du RDPC-ELECAM, le peuple camerounais a fait preuve d’une grande maturité politique. Le Pouvoir malgré tous les moyens (ruse et subterfuges) mis en œuvre pour corrompre les citoyens en âge de voter, n’a pas réussi à inscrire les 60% que lui exigeait la communauté internationale pour une élection crédible! 4 millions d’inscrits sur 12 cela représente à peine 30% des électeurs Camerounais. Voilà pourquoi, un Sénat de la honte et un collège électoral ethnique !
Quand encouragée par des milliers de messages et par toutes ces victoires, j’ai écrit l’autre jour que nous ne voulons ni leurs élections ni un coup d’Etat mais juste la fin du régime, de nombreux compatriotes ont lu cet article avec beaucoup d’espoir.
-Aussi, avant que nous ne mettions en place un Comité National de Transition au Cameroun (CNTC), nous :
o les nationalistes qui se battent depuis 1948 pour notre Souveraineté ;
o les socialistes (panafricanistes) qui militent pour l’Etat de droit et les Etats-Unis d’ Afrique depuis les années 90
o les féministes qui exigent la parité depuis 2012 et tous les partisans des Nouveaux Mouvements Sociaux, associations et « partis politiques » de l’Opposition qui résistent à ce régime totalitaire et qui sont pour un Cameroun (pluriel) pour tous,
Avons décidé de convoquer et de tenir une Assemblée des Peuples Camerounais en permanence sur toute l’étendue du territoire camerounais et en tout autre lieu où se trouvent des citoyens camerounais , afin de trouver des solutions à nos problèmes ;
Nous proposons que, pour mettre en place cette Constituante des temps modernes,
Tous les patriotes qui sont pour :
1- Abolir le décret 501 de 1957 qui créa un Etat sous-tutelle de la France au Cameroun
2- Abolir la fonction de président de la république au Cameroun, nœud du totalitarisme
3- Abolir les tribus au Cameroun pour retrouver tous, le sens et la conscience de l’intérêt généralSe retrouvent à cet effet le 14 avril prochain pour le faire savoir à notre Peuple par les moyens qu’ils jugeront nécessaires et les plus efficaces.
Lançons ce jour un appel solennel à cette mobilisation générale pour barrer la route à ce troisième « complot » sénatorial qui se prépare actuellement contre la souveraineté du Peuple camerounais.
Fait à Douala, ce lundi 1er avril 2013
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