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Marius Teussido : LE VOTE AU CAMEROUN N’EST PAS ESSENTIELLEMENT ETHNIQUE

Les camerounais ont chacun une appartenance ethnique. Ce qui veut dire que si le vote était essentiellement ethnique au Cameroun, tous les camerounais s’engageraient en politique dans l’espoir de pouvoir compter tout au moins sur leur ethnie au moment de l’échéance électorale. Ce qui n’est pas le cas. Parce que si tel était le cas, le PADDEC de Jean de dieu Momo gagnerait automatiquement à Ndschang ;   la DYNAMIQUE d’Albert Nzongang pulveriserait les élections à Banwa ;  le MRC de Maurice Kamto n’éprouverait aucune difficulté à Baham et l’UFP de David Bile serait sur un nuage à l’est Cameroun.  C’est une erreur de stratégie pour un leader de partis politique de croire que, rien que son appartenance à une ethnie lui suffira pour catapulter les élections dans son village. En effet il y a un aspect  important que beaucoup de ses leaders semblent reléguer au second rang. Il s’agit de l’implantation. Cette dernière est très capitale, car elle traduit le dégré d’encrage d’un partis avec sa localité ou avec sa population. Vous avez beau être originaire d’une ethnie, c’est d’abord l’implantation qui compte.

L’IMPLANTATION
Le RDPC est incontestablement le partis qui a une véritable implantation nationale. Elle lui est facilitée par l’appareil étatique dont il détient les léviers et manipule à sa guise. C’est pourquoi , on est souvent tenté de l’appeler le partis de l’etat. Le succès de ce partis proviendrait en grande partie de son implantation.    Aucune coalition de l’opposition, qu’elle soit horizontale, verticale ou oblique ne pourra faire plier le RDPC.  Seule ,une véritable implantation de cette opposition à la même hauteur que celle du RDPC ,pourrait inverser la tendance. 

Par ailleurs, partout où la solide implantation du RDPC rencontre une autre sérieuse implantation locale d’un partis dit d’opposition, c’est là où l’élement ethnique peut intervenir et faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.  C’est sans doute ce qui expliquerait les victoires de l’UDC dans le Noun, de l’UPC dans le Nyon Ekelle, de l’UNDP dans le Nord et du SDF dans le Nord ouest.  Les victoires de ces partis d’oppositions trouveraient d’abord leur origine dans leurs grandes implantations dans ces localités. Ensuite de l’élément ethnique qui intervient comme un supplément.   C’est ainsi que nous pouvons constater que, dans les localités où l’opposition est véritablement representée, elle réalise le plus souvent des bons scores. Comme ces localités coincident généralement avec le village d’origine du leader de ce partis, on a souvent tendance à assimiler ces bons résultats sous le prisme de l’aspect ethnique qui en réalité n’est que supplémentaire. Pour naviguer dans le même sens, on verra un jeune partis, le MRC dont le leader n’est pas originaire de Yaoundé , faire une prestation plutôt honorable dans cette ville.  A l’analyse de cette prestation, on relèvera qu’elle est le fruit de son implantation dans cette ville et non une émanation de son ethnie. Ce partis ayant fait de Yaoundé, sa zone politique de prédilection.    

Aux dernières élections législatives, le leader de ce partis avait dribblé tous le monde, en présentant sa candidature à la grande surprise générale dans le Mfoundi (Yaoundé) alors que les observateurs de la scène politique l’attendaient dans son Baham d’origine. On dira que c’était sa manière de faire la politique autrement comme l’indiquait le slogan de son partis. Mais il me semble que le professeur Maurice Kamto avait effectivement compris que le jeu politique au cameroun n’était pas essentiellement ethnique, que d’autres facteurs beaucoup plus importantes à savoir une bonne organisation, une idéologie et une bonne implantation, méritaient d’être explorées.
Plusieurs variables influencent le vote des électeurs.

LA CONVICTION
Le vote ici est fondé sur une idéologie ou sur un programme. Or pour voter un programme, il faut le comprendre. Il faut être en mesure de le décrypter, de déceler les tenants et les aboutissants qui concourent à sa réalisation et de pouvoir dégager les aspects positifs qui en découlent. Tout ceci n’est possible que si l’on détient un niveau d’instruction acceptable. Cependant, les camerounais instruits  sont les plus réticents à développer un intérêt pour les élections. Se considérant comme les victimes du système pour certains et de générations sacrifiées pour d’autres, cette portion de la population a une faible implication dans le processus électoral qu’il ne trouve pas crédible et transparent. Ce qui fait que ,à la fin des consultations électorales, on a souvent l’impression à divers endroits, que les électeurs n’ont pas voté le progamme des partis. Mais ce que l’on semble ne pas tenir compte, c’est que les adeptes du vote programme étaient tellement minoritaires, si bien que, leurs votes n’étaient pas de nature à influencer l’issue des élections. Il faut également noter que, c’est dans cette tranche de la population que l’on enregistre le plus fort taux d’abstention.

LE CLIENTELISME
Il s’agit d’acheter les consciences des potenciels électeurs, en leur distribuant des pôts de vins ,dans l’esperance qu’ils pourrons vous renvoyer l’asenceur dans les urnes. Cette formule ne fonctionne pas toujours car les camerounais sont de plus en plus virgilants et avertis sur les pièges qui leurs sont tendus de part et d’autres.  Néanmoins, les adeptes du clientélisme trouvent tout de même dans la population électorale, une clientèle non négligeable qui leur est fidèle.

L’ETHNIE.

Certains votants pensent que le principal enjeu d’une élection est purement ethnique. C’est ainsi qu’ils voterons les candidats originaires de leur ethnie, tout en espérant que ces personnes, une fois aux affaires, leurs retournerons la chandelle. C’est ici que  commence le phénomène du tribalisme.

LES CAS  ISOLES
Il peut arriver que les militants d’un partis votent contre leur propre partis. Une manière pour eux ,d’exprimer leur ras-le-bol, sur une situation alarmante au sein de leur partis.  Par exemple, les investitures au sein du RDPC ont fait coulé beaucoup d’encre. En effet ,les militants de la base étaient en déphasage avec certaines candidatures de candidats qui leur avait été imposé par le comité central de leur partis.  C’est ainsi qu’on verra le RDPC perdre les élections municipales dans l’un de ses bastions historiques à savoir Yabassi. Par ailleurs les multiples divisions observées au sein de l’UPC, ont souvent conduit ce partis à subir une déculotté électorale dans son grand bastion du Nyon Ekelle.


In fine, en faisant le tour de ses différents angles d’analyses, force est de constater que, plusieurs variables interviennent dans le choix des électeurs. Mais il revient à chaque partis politique, de se doter d’une implantation suffisante pour compenser les variables qui leurs sont défaillantes.
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