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Yannick Raphael ZEZEMOT : LETTRE OUVERTE A HAMAN ADAMA

Madame,
Vous m’excuserez de commencer cette correspondance sans la moindre formule de politesse, car il n’est pas dans mes intentions  de vous prouver combien je maîtrise les règles de la correspondance écrite, mais de vous dire froidement et avec des mots clairs ce que je ressens à la suite de votre apparition publique pour soi disant battre campagne pour le RDPC, juste au lendemain de votre sortie du bagne. Je tiens donc à dénoncer cette attitude que je considère être à juste titre, du mépris et de la moquerie à l’égard de la société camerounaise.

 Il est vrai que le régime trentenaire pour lequel vous avez travaillé en tant que haut commis de l’Etat, et auquel vous avez renouvelé votre attachement indéfectible, nous a habitué à des situations honteuses et parfois difficiles à assimiler, mais je tiens à vous rappeler qu’il existe encore au Cameroun, des citoyens soucieux du devenir de notre nation et à ce titre ne sauraient accepter de votre part une humiliation supplémentaire, en plus de celle que vous nous avez infligé en détournant de nos caisses, des centaines de millions de FCFA.  Une image de vous à la télévision nationale au lendemain de votre sortie de prison, arborant la tenue d’apparat du RDPC, affichant un sourire hilarant devant vos ouailles, serrant les mais dans la foulée on dirait une maman rentrant d’un long voyage qui étreint affectivement ses enfants restés longtemps sans elle,  était à mon humble avis une image pas digne pour notre pays.

Le Cameroun est un grand pays en devenir et mérite mieux que ça.
Arrêtez donc de vous foutre des camerounais et disparaissez de la circulation ou alors taisez-vous ! Il m’importe peu de savoir comment vous y parviendrez mais faites-le et le Cameroun se portera mieux. J’ai beau réfléchi, me tourner les méninges dans tous les sens, mais je n’arrive pas à m’expliquer comment vous avez pu, un jour seulement après votre libération, accepter de votre parti de figurer en tête d’une commission régionale de campagne pour une Région aussi grande que celle du Nord, fut-elle votre région d’origine.

Ainsi donc vous vous êtes rendu à Garoua, pour parler au peuple camerounais que vous avez pillé, pour leur dire quoi ? En tant que qui ? Au nom de la gestion de quelle cité êtes-vous allée leur demander de renouveler leur confiance à un parti politique auquel vous appartenez et qui n’a su faire qu’une chose en 30 ans : détruire l’avenir de leurs enfants ? Vous êtes donc allée convaincre une population que vous avez envoyé sur la table du sacrifice, en privant leurs enfants de salles de classe, de tables bancs, du matériel didactique, en privant les potentiels enseignants de salaires et que sais-je encore d’autres ?

Oui madame ! Faut-il peut être qu’on vous le dise froidement pour que vous vous rendiez compte de la gravité de vos actes. En détournant des centaines de millions issus de la souffrance du contribuable camerounais, vous qui étiez à la tête de l’un des ministères les plus importants de notre pays, celui de l’éducation de base, vous avez sauvagement contribué à la destruction du Cameroun car à mon humble avis le développement d’un pays commence par l’éducation de sa population et, priver un peuple de l’éducation par une manœuvre que ce soit est un crime qui ne mérite pas la mafieuse clémence dont vous avez bénéficié.

Le peuple camerounais dans son entièreté, avait salué l’initiative prise par votre royaume trentenaire de mettre hors d’état de nuire les prédateurs de la fortune publique que vous êtes. Nous nous en sérions réjouit davantage, si on ne s’était pas rendu compte par la manière de mettre ce programme en œuvre, que cela cachait que quelques objectifs politiques malsains. Ils ont beau se débattre pour dédire cette opinion, mais la réalité des faits donne chaque jour raison à l’opinion générale. Votre libération en pleine campagne électorale pour aller sauver le Nord en est la preuve indélébile.

C’est désolant de faire ce constat mais il le faut : le Cameroun n’est plus un pays normal.
S’il l’était comment alors des gens hautement considéré comme le Vice-président du Sénat, aurait pris la décision de brandir aux yeux du peuple qui vient de lui donner son onction souveraine, une voleuse pour sauver le « soldat RDPC » dans la région du Nord ? N’y avait-il pas mieux au sein des militants de ce parti ?

Si le Cameroun était un pays normal avec une population normale et des partis politiques ayant des stratégies politiques normales vous auriez refusé une telle responsabilité au lendemain de votre sortie de prison car il n’aurait pas été facile de penser que la présence d’une voleuse fraîchement relâchée galvaniserait les esprits des militants. A ce titre, même le RDPC n’a pas de militants normaux sinon, ils vous auraient prié de disposer pour vous empêcher de mettre le sucre dans leur « Ndolè »

Si le Cameroun était un pays normal les hauts dignitaires de la Région du Nord n’auraient pas accepté de se montrer en publique avec vous alors que la blessure que vous avez ouverte dans la société camerounaise reste encore béante ?

C’est grâce à des comportements comme le votre, qu’il devient difficile sinon une utopie de penser que ce pays va changer. C’est grâce à vous que les jeunes camerounais n’ont de modèles que les feymens et autres gangsters politiques et gouvernementaux qui minent la République. Oui Madame, l’homme politique ou l’homme d’Etat camerounais ne représente plus rien aux yeux de la jeunesse qui a pourtant fortement besoin de modèles politiques pour canaliser ses rêves, pour guider son action. La pauvre jeunesse camerounaise a besoin des aînés dont l’action bienveillante et citoyenne tant au sein des familles qu’au sein de la nation toute entière, catalyserait ses énergies en vue de l’orienter vers un seul objectif : la marche de la Nation vers le développement et par là le bien être généralisé.


En vous affichant publiquement au lendemain de votre sortie de prison, vous faites passer le message selon lequel, détourner des biens publics est une action normale car il vous suffit de les rétrocéder si on venait à mettre la main sur vous. Comment pensez-vous qu’avec cela on peut sérieusement lutter contre la corruption ? Il est clair dans l’esprit des camerounais aujourd’hui, que voler l’Etat est une action chevaleresque je veux dire héroïque puisque ceux qui se livrent à ce sport intelligent ont tous les privilèges : en prison ils sont dans des cellules VIP et quand ils sortent, ils sont librement nommés à la tête des commissions régionale de campagne du parti au flambeau. Qui peut encore craindre de voler l’Etat si cela donne des honneurs ? Personne ne hait le bonheur et on le dit si bien en bulu « Mot a’asse a gne  mvaï »
Cependant, cette pseudo version du bonheur ne plait pas à tous les citoyens camerounais. Elle ne correspond pas aux idéaux indispensables à la construction ou à l’édification d’une société crédible. C’est pourquoi nous ne pouvons pas l’encourager et que nous la condamnons vigoureusement. Nous sommes encore très nombreux, plus que vous ne l’imaginez, qui aspirons à un Cameroun débarrassé de la gangrène corruptive que vous avez si bien implanté en trente année de règne.

C’est la raison pour laquelle, je vais vous dire ce que vous auriez dû faire pour pouvoir encore bénéficié aux yeux des citoyens de la moindre crédibilité. Votre toute première apparition publique devait consister pour vous à demander des excuses au peuple camerounais pour tout le mal que vous leur avez infligé, en volant ces centaines de millions de leurs caisses, si durement et si péniblement ravitaillé. Faires des excuses à toutes ces personnes dont vous avez ruiné les espoirs.

Vous pensez donc qu’il vous suffit de rembourser le corps du délit pour que vous puissiez vous considérer comme réintégrable dans la société ? A mes yeux et à ceux des milliers des camerounais vous demeurez une voleuse et vous le serez aussi longtemps que vous vous entêterez à faires ces excuses publiques au peuple. Ce n’est qu’après cela, puisque la sagesse et la foi en Dieu nous recommandent la pardon, que nous serons libre de vous pardonner, non sans vous avoir mis en observation et ce, le plus loin possible de nos caisses car si on ne peut accorder la moindre crédibilité à un présumé voleur, l’on ne saurait le faire pour un voleur avéré même lorsque ce dernier s’est repenti.  

A défaut, la sagesse vous recommande de vous cacher, de vous rendre tout petit, la vérité étant d’ailleurs que vous n’êtes plus rien. Laissez nous panser les blessures de vos malversations, car elles sont encore fraîches et nous ne pouvons supporter de votre part, une humiliation supplémentaire. Pour le bien des camerounais, et s’il vous reste encore un peu d’estime, disparaissez de la scène, du moins pendant un certains temps : le temps d’oublier. Vous êtes certes l’aînée de la honte, mais des principes comme l’éthique, la justice, la rectitude morale, la citoyenneté et le patriotisme sont nées avant vous et vous leur devez obéissance.

Telle est ma contribution pour l’édification d’une République du Cameroun moralement et citoyennement exemplaire.

Y. R. ZEZEMOT
Citoyen Camerounais engagé.

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