L’évanouissement de la démocratie malienne sous le feu croisé des «fous de Dieu» et une poignée de putschistes présomptueux nous interroge sur le bilan d’une grosse vingtaine d’année de mutations politiques sur le continent africain. Avec le retour au multipartisme sous l’influence de ce qui est désormais admis d’appeler «vent de l’est», se lève un espoir de démocratisation du continent jusque là sous la férule d’autocrate plus ou moins sanguinaires.
Les velléités de changement se heurtent néanmoins à la nécessité de résoudre une équation stratégique :
Comment accéder immédiatement à la démocratie ?
Dans l’impatience générale, la démocratie étant alors perçu comme une condition accessible en une «poussée de porte» ou un «clic de souris» dirait-on maintenant.
Rétrospectivement, il est possible d’opérer une casuistique pour dégager trois grandes voies.
Comment accéder immédiatement à la démocratie ?
Dans l’impatience générale, la démocratie étant alors perçu comme une condition accessible en une «poussée de porte» ou un «clic de souris» dirait-on maintenant.
Rétrospectivement, il est possible d’opérer une casuistique pour dégager trois grandes voies.
La conférence nationale est à l’époque la voie royale réclamée par toutes les forces d’opposition.
Le Bénin, le Congo Brazzaville, le Niger paraissent des modèles.
Les autocrates de ces pays ayant cédé aux revendications sans trop de résistance.
L’issue du grand déballage «auto proclamé souverain» devant être, l’exorcisation des démons du passé, une constitution nouvelle un gouvernement de transition, des élections et à minima, la disparition de l’ancien régime honni.
Le Bénin, le Congo Brazzaville, le Niger paraissent des modèles.
Les autocrates de ces pays ayant cédé aux revendications sans trop de résistance.
L’issue du grand déballage «auto proclamé souverain» devant être, l’exorcisation des démons du passé, une constitution nouvelle un gouvernement de transition, des élections et à minima, la disparition de l’ancien régime honni.
Perçues sur cet angle, les transitions béninoises nigérienne et congolaise semblent alors des succès. Tandis que l’interminable grande palabre zaïroise débouche in fine à la désintégration de l’Etat du Zaïre et l’arrivée à Kinshasa du père KABILA lui-même effacé quelques mois plus tard dans des conditions troubles.
Les conférences nationales togolaises et gabonaises s’analysent comme des mascarades ; tant elles aboutirent à la perpétuation au pouvoir des anciens autocrates EYADEMA et BONGO. Pire, ces régimes conserveront une colonne vertébrale sécuritaire suffisamment intégrée pour réussir à faire du vieux dans du neuf avec l’innovation des successions dynastiques en Afrique post-coloniale.
Les conférences nationales togolaises et gabonaises s’analysent comme des mascarades ; tant elles aboutirent à la perpétuation au pouvoir des anciens autocrates EYADEMA et BONGO. Pire, ces régimes conserveront une colonne vertébrale sécuritaire suffisamment intégrée pour réussir à faire du vieux dans du neuf avec l’innovation des successions dynastiques en Afrique post-coloniale.
Dans la deuxième moitié des années 90, le désenchantement ne tarde pas à poindre puisque même au Bénin et au Congo, les anciens autocrates parviennent à revenir par les urnes «au Bénin», ou dans les fourgons d’une armée de mercenaires angolais «au Congo».
Cela après que les très agités mandats LISSOUBA et SOGLO laissèrent les populations à leur faim.
Décidément, la démocratie ne fut jamais aussi belle que sous la dictature !
Cela après que les très agités mandats LISSOUBA et SOGLO laissèrent les populations à leur faim.
Décidément, la démocratie ne fut jamais aussi belle que sous la dictature !
Les pays comme le Mali et dans une moindre mesure le BURUNDI choisissent la voie de l’arbitrage par la soldatesque.
Au Mali, particulièrement, après le renversement du tyran Moussa TRAORE, le lieutenant TOUMANI TOURE entrepris une transition qui conduira à des élections « libre » et l’accession au pouvoir du président Alpha KONARE.
Les deux hommes par une alchimie dont ils ont seul la formule procédèrent à un renvoi d’ascenseur à la tête de l’Etat jusqu’à l’ensevelissement du fameux «consensus malien» en avril 2012 sous les quolibets d’une population acclamant les putschistes de mars un mois à peine avant une élection présidentielle à laquelle le sortant ne participait même pas.
Au Mali, particulièrement, après le renversement du tyran Moussa TRAORE, le lieutenant TOUMANI TOURE entrepris une transition qui conduira à des élections « libre » et l’accession au pouvoir du président Alpha KONARE.
Les deux hommes par une alchimie dont ils ont seul la formule procédèrent à un renvoi d’ascenseur à la tête de l’Etat jusqu’à l’ensevelissement du fameux «consensus malien» en avril 2012 sous les quolibets d’une population acclamant les putschistes de mars un mois à peine avant une élection présidentielle à laquelle le sortant ne participait même pas.
Après avoir accepté sa défaite aux premières élections pluralistes du pays, le major Pierre BUYOYA reprend le pouvoir en 1996 ; pour remettre de l’ordre dans le pays semble-t-il.
Au Niger, le putsch et l’élection se banalisent comme forme d’accession au pouvoir.
Au Niger, le putsch et l’élection se banalisent comme forme d’accession au pouvoir.
L’aventure TANDJA a été récemment stoppée par le général Salou DJIBO «putschiste providentiel».
Est-ce le début de la sagesse dans ce pays nouvellement pétrolier ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas, après le commandant Daouda MALAM WANKE, débarrassant le pays de la dictature de BARE en avril 1999, le Niger devrait exporter aussi ses officiers républicains dans bien d’Etat du continent serait-on tenté de croire.
Est-ce le début de la sagesse dans ce pays nouvellement pétrolier ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas, après le commandant Daouda MALAM WANKE, débarrassant le pays de la dictature de BARE en avril 1999, le Niger devrait exporter aussi ses officiers républicains dans bien d’Etat du continent serait-on tenté de croire.
La troisième voie est celle que les partisans de l’ancien parti unique appelèrent la voie de la sagesse.
Après avoir déclarée la conférence nationale «sans objet» au Cameroun, le président BIYA accède à l’idée d’un large débat tripartite et une vaste concertation nationale débouchant sur la constitution de 1996.
Cette Constitution prévoyait des institutions et des procédures (Conseil constitutionnel, Sénat, déclaration des biens limitation des mandats présidentiels) que le président demeuré seul maître du jeu après un essoufflement de l’opposition distille au rythme d’un agenda mystérieux non sans les avoir préalablement dépouillé de toute substance.
Après avoir déclarée la conférence nationale «sans objet» au Cameroun, le président BIYA accède à l’idée d’un large débat tripartite et une vaste concertation nationale débouchant sur la constitution de 1996.
Cette Constitution prévoyait des institutions et des procédures (Conseil constitutionnel, Sénat, déclaration des biens limitation des mandats présidentiels) que le président demeuré seul maître du jeu après un essoufflement de l’opposition distille au rythme d’un agenda mystérieux non sans les avoir préalablement dépouillé de toute substance.
Notons d’ailleurs que la propension à reporter aussi tard que possible la mise en place des institutions de contre-pouvoirs prévus dans la loi fondamentale n’est pas une exclusivité des autocrates perpétués.
Avec cinq ans de retard, le président LISSOUBA au Congo dû créer de toute pièce un Conseil constitutionnel en juin 1997 pour statuer sur la question de son maintient au pouvoir à l’issue de sa mandature s’achevant au 31 août de la même année.
Question qui l’opposait alors à son rival SASSOU-NGUESSO.
Question qui l’opposait alors à son rival SASSOU-NGUESSO.
Le débat institutionnel n’a jamais été aussi ardant au Cameroun depuis que l’âge avancé de l’homme fort de Yaoundé ôte tout tabou à la question de sa succession.
Dans une certaine mesure, le Tchad, l’Angola la côte d’ivoire le Burkina-Faso peuvent se regrouper dans cette catégorie «d’autoperpétuation» de l’ancien parti unique réserve faite des épisodes militarisée de la vie de certain de ces pays.
De manière globale et parfois même au forceps, l’ingénierie constitutionnelle s’est
déroulée un peu partout ; sauf que le processus de transition se heurte aussitôt à la question de l’organisation de l’élection.
déroulée un peu partout ; sauf que le processus de transition se heurte aussitôt à la question de l’organisation de l’élection.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.