Ami (es) d’ici et d’ailleurs, Camarades de lutte de tout bord, J’apprécie toute la sollicitude et la sympathie que vous me témoignez en ces instants difficiles de ma jeune existence. Si le combat dans lequel le destin m’a engagé de façon précoce n’était pas le vôtre, j’y aurais renoncé.Je n’abandonne pas parce que c’est le combat de la jeunesse et de l’avenir du Cameroun. Un avenir que nous devons construire en dépit des difficultés et des erreurs qui donnent à l’action militante et engagée toute son humanité. Ami (es) d’ici et d’ailleurs,
Si la prison se réduisait à des murs et des chaînes, je vous dirais que je ne suis pas en prison. Ce serait une très belle nouvelle pour beaucoup d’entre vous. Mais je suis prisonnier de mes convictions, de mon engagement militant pour la justice, la liberté et le droit au bonheur minimal qui nous tend les bras et que les autres détournent. Je suis surtout prisonnier de ma naïveté, de ma crédulité et de ma foi en l’homme bon et honnête. Mais je comprends maintenant que la bouche ne dit pas toujours l’abondance du cœur et que sous les visages d’anges se cachent des êtres que ma jeunesse ne peut pas encore décrire. Oui, je me suis trompé. Mon engagement politique partisan m’a tout simplement ruiné. Quand je le dis en passant au MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), je refuse encore de croire que je me suis trompé. C’est un rêve devenu cauchemar que je chasse difficilement de mon esprit.
J’ai donné tout ce que j’avais à ce parti. Mon enthousiasme et ma foi m’ont aveuglé. C’était pour la bonne cause. Oui, je me suis trompé, peut-être. J’ai pêché en croyant que nos aînés pouvaient nous tendre la main, nous ouvrir le chemin sans langue fourchue et sans hypocrisie. Je croyais qu’on pouvait vraiment « faire la politique autrement ». Je comprends que la misère ambiante et entretenue est le principal fonds de commerce politique dans notre pays. J’ai mené, heureusement, des combats en d’autres lieux et circonstances qui ont changé la vie de quelques Camerounais, en particulier dans le fabuleux milieu universitaire. Cher (es) ami (es), je suis resté le même et ces petites victoires renforcent ma volonté et ma foi en un Cameroun meilleur dans le respect des différences des uns et des autres.
Enfin, fidèle à mes convictions dans des conditions de précarité inimaginables, je me suis engagé comme tête de liste MRC à Monatélé avec le contexte, le score et le résultat qu’on connait. Cette élection, que nous avons certainement gagnée, m’a ruiné autant que d’autres acteurs directs de cette localité. Pour relever la tête, nous avons sans doute pris une mauvaise décision pour soutenir nos camarades et le parti dans cette localité difficile à conquérir.
En tant que tête de liste, j’en porte la responsabilité et assume les conséquences. Mais rien n’a été fait pour mon propre intérêt. Même pas ma scolarité qui est restée longtemps impayée à l’université et ma santé qui reste très fragile. La création de la ferme avait pour but de rendre le parti financièrement autonome et de rembourser nos dettes progressivement. D’ailleurs c’est le Secrétaire communal du MRC à Monatélé qui en avait la gestion quotidienne. Dans les intentions et le lancement de cette petite activité génératrice de revenus, tout a été fait dans ce sens. Malheureusement, les rancœurs parfois injustifiées ont eu cyniquement raison de cette initiative, avec la complicité des gens insoupçonnables.
J’ai compris le sens des menaces sérieuses que certains dirigeants hauts placés du parti proféraient à mon endroit. Cette « erreur » de ma part fut pour eux du pain béni, une occasion à ne pas rater. Au point de violer allègrement les dispositions disciplinaires internes au parti MRC. Qui veut noyer son chat… Ami (es) d’ici et d’ailleurs, Camarades,
Je suis le même et je le resterai. Je suis très fauché, malade et très endetté. Peut-être ceci est un « baptême de feu ». Je suis surtout prisonnier de mon propre parti politique, le MRC que j’ai contribué fortement à fonder il y a quelques temps. Je suis aussi prisonnier du non-respect des textes de notre parti, de l’incompréhension, mais encore plus de l’hypocrisie, de la fourberie de quelques personnes qui n’honorent pas notre parti qui est pourtant l’espoir d’une importante génération de Camerounais. Mais sachez, Ami (es) d’ici et d’ailleurs, Camarades, les erreurs reconnues fortifient et nous rendent plus sages et prudents. Ma jeunesse peut me trouver des excuses. Sachez que je suis le même, peut-être plus aguerri.
Mais j’assume mes actes et les conséquences de cette « affaire » malheureuse pour les uns et les autres. Notre parti aurait pu se passer de cette mauvaise publicité. J’assume… Pour nos candidats malheureux à la dernière élection municipale à Monatélé, Pour nos camarades militants et sympathisants ; Pour tous les combattants des causes nobles. Merci pour tout et Bon Courage Je compterai toujours sur vous ! Votre Serviteur, Camarade Emilien Denis ATANGANA.
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