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DES MORTS DU PREMIER TRIMESTRE 2014 AUTOUR DE BIYA par Mathieu Nathanaël Njog

Ils sont une dizaine de personnalités du Cameroun qui se sont éteintes depuis le début de cette année 2014, marquée par la célébration du cinquantenaire de la Réunification. Décompte.
I- Le régime perd ses apparatchiks
LA SÉRIE SE POURSUIT allégrement depuis le début d’année 2014. Le pays perd ses dignes fils. Ils se comptent aussi bien parmi les jeunes que les septuagénaires. Le dernier en date est Samuel Mbou, décédé le 6 mars 2014 à Bafoussam de suite d’une longue maladie. Il traîne depuis les années 2000 une hémiplégie. Lors de sa première crise, on l’avait même annoncé pour mort. Ayant survécu à cette épreuve, ses pourfendeurs ont longtemps demandé son remplacement comme Délégué du Gouvernement de la Commune à régime spéciale de Bafoussam, devenue sous lui en 2008 Communauté urbaine de Bafoussam. Il restera en poste de 1996 à 2009. Ce militant de la première heure du parti au pouvoir le Rdpc a été aussi ancien Directeur général de la Coopérative des planteurs de (l’ancienne) Mifi (Caplami) de 1969 à 2002. A 75 ans, il a laissé une grande oeuvre, peut-être inachevée, aussi bien auprès des planteurs que des populations de la cité Bafoussam. Il se susurre qu’il sera inhumé le 20 avril dans son village natal à Baleng III dans l’Arrondissement de Bafoussam II.

L’a récemment précédé, le patriarche des Etenga, Clémént Obouh Fegue. L’ex-Directeur général de la défunte Snec (Société nationale des eaux du Cameroun), défunte qui a éclaté lors de sa privatisation en Camwater pour la gestion du patrimoine et de la Camerounaise des eaux (Cde) pour la commercialisation, est décédé à Yaoundé le 1er mars 2014. Le porte-voix des Etenga (Anyu Etenga) décédé de suite de maladie. Celui qui était un membre titulaire du Comité centrale du Rdpc est secoué depuis des années par un état de santé précaire.
Ce qui va lui valoir une évacuation sanitaire en Europe, d’où il reviendra en mars 2013 sur une chaise roulante. Celui qui porte avec lui 25 ans de l’histoire du service publique de la gestion et l’approvisionnement en eau potable du Cameroun pour avoir dirigé la Snec de 1975 à 2002 a été conduit sous terre le 8 mars 2014 dans son village à Akokè Bekoé (le rocher des pygmées) dans l’Arrondissement de Bikok, Département de la Mefou et Akono. Sans avoir publié une liste des indésirables qu’il ne voulait pas voir à ses obsèques, il avait souhaité des obsèques sobres, rapides et dépouillées de mondanité et de larmes de crocodiles. Ce qui justifie la discrétion gardée sur le programme des obsèques. Preuve s’il en est qu’il avait des rancoeurs contre plusieurs personnes aussi du régime que ceux qui ont bénéficié de sa courte échelle pour se faire une place au soleil.
C’est même avec mention pitié qu’on a admis que le mot du Comité central du Rdpc soit délivré au Cours de son inhumation. Dans le même sillage, il y a Joseph Marcel Ndi, décédé le 25 février 2014, aux lendemains de la célébration du cinquantenaire de suite d’une courte maladie. Ce journaliste à  la retraite était pour les auditeurs des années 70 et 80 de l’époque de la Radiodiffusion du Cameroun perçu comme une icône du journal de 13h. Décédé à 69 ans, il fait partie de la première promotion de l’Ecole Supérieur internationale de journalisme de Yaoundé (Esijy). Cet ancien Rédacteur en chef à Radio Cameroun va terminer sa carrière comme Directeur du Journal officiel au sein du Secrétariat général de la Présidence de la République où il a été nommé attaché après avoir été directeur de l’information à la Crtv Télé.
Charles Ateba Yene, l’iconoclaste et impertinent homme politique et homme des lettres a succombé le 14 février 2014. Il meurt à 42 ans, d’une insuffisance rénale et des problèmes respiratoires indiquent ses médecins. Militant convaincu et convaincant du Rdpc, celui qui disait être un partisan fidèle des idéaux de Paul Biya, président de la République, va décéder en pleines festivités de la célébration du cinquantenaire faute d’une évacuation sanitaire dont les démarches ont été bloquées pour des raisons sibyllines par ceux qui estimaient que ces sorties médiatiques et déclarations fracassantes sur l’actualité politique et sur la gestion de la cité leurs étaient défavorables.
Ce qui fait dire à l’imagerie populaire que le régime qu’il a servi l’a tué, mieux l’a laissé mourir. Les obsèques de ce digne fils de la région du Sud sont attendues par ses milliers d’admirateurs qui entendent rendre hommage à celui que les camerounais avaient adopté comme la voix des sans voix. Et déjà son amis Nyanmding a fait publier une vraie-fausse liste des personnes qu’il a demandées qu’elles ne souhaiteraient pas voir à ses obsèques. Une autre sortie qui suscite la polémique tout comme l’organisation de ses obsèques qui est récupérée par le régime.
Un autre militant du Rdpc et digne fils de la Mefou et Akono, a été inhumé le samedi 1er mars dans son village natal, Nkolmending par Ngoumou, il s’agit de l’ancien ministre et Secrétaire général adjoint de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), Roger Tchoungui. Il est décédé le 18 février 2014 à Libreville au Gabon de suite d’un arrêt cardiaque. Il avait 67 ans. Fils aîné de l’ancien premier ministre Simon Pierre Tchoungui qui fut le collaborateur d’Ahidjo et qui était président de la Croix rouge jusqu’à sa mort en 1997 s’en va laissant un poste diplomatique où il honorait valablement le Cameroun. A cet effet, le gouvernement lui a décerné une médaille à titre posthume.
Le régime du Renouveau a aussi  perdu une de ces pontes. Rober Mbella Mbappé, ancien ministre et magistrat hors échelle est décédé à 77 ans, le 4 janvier 2014 à l’Hôpital américaine de Paris celui qui a appartenu à huit gouvernements de 1983 à 2000 après une brillante carrière dans la justice camerounaise, a été inhumé à Eboné le 8 février 2014. Cette élite du Moungo-Nord, laisse sa communauté orpheline, car il a été de tout temps un leader qui savait défendre l’intérêt des siens et influait politiquement pour leur positionnement.
II- L’opposition aussi endeuillé
L’OPPOSITION aussi va perdre quelques unes de ses figures. A l’instar de Mohaman Toukour, Maire Undp de la Commune de Ngaoundéré II, décédé le 9 février 2014 dans un accident de circulation survenu sur l’axe Ngaoundéré – Touboro. Il était en compagnie du Ministre Délégué auprès du Ministre de l’environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Dr Nana Aboubakar Djalo, lorsque le véhicule qui les transportait va faire une sortie de route les quatre fers en l’air. Le Ministre s’en tire avec une fracture de la jambe, son garde du corps et son chauffeur en revanche n’auront que des égratignures alors que, le Maire Mohaman Toukour, homme politique influent et membre du bureau politique de l’Undp restera sur le carreau.
A 63 ans, il avait encore un bel avenir politique devant lui. Surtout qu’on met à son actif les victoires des listes Undp sur celles du Rdpc, parti au pouvoir dans la ville de Ngaoundéré. Il sera précédé le 30 janvier 2014 par Pierre Abanda Kpama, le président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem). Il décéde en France de suite d’une insuffisance rénale. Ses camarades accusent les pouvoirs de l’avoir laissé mourir. Car toutes les démarches qu’ils ont entreprises pour qu’il bénéficie du soutien financier dû à son rang va rester lettre morte, pourtant le régime au pouvoir apporte son soutien à des personnes sans qualité et sans grade, du faite tout simplement de quelques entrées dans le sérail.
Une gestion à plusieurs vitesses qui laisse dubitatif, mais renforce les patriotes sur leur détermination de combattre ce régime dans un microcosme politique fait de flagorneries, traitrises, double-jeu et compromissions de toutes sortes, sacrifiant l’intérêt général sur l’aune des privilèges personnels. 24 heures plus tôt, c’est Adolphe Papy Ndoumbé qui décédait à l’hôpital Laquintinie de Douala, le mercredi 29 janvier 2014. Celui qui était leader d’une des factions de l’Upc K, Adolphe Papy Ndoumbé, ancien très proche collaborateur du défunt Augustin Fréderic Kodock, Secrétaire général de l’Upc reconnu par l’administration camerounaise, voulait prendre le relais de son mentor. C’est ainsi qu’il y a deux ans, il avait réussi à se faire élire comme Premier Secrétaire de l’Upc K dite unifiée pour un mandat de deux ans.
Mais il va se heurter à l’adversité d’autres postulants ce qui va ouvrir la voie à une autre déflagration de cette autre faction de l’Upc K, après celle que connait l’Upc depuis le retour au multipartisme. Âgé de 66 ans, les obsèques d’Adolphe Papy Ndoumbé sont annoncées pour les 14 et 15 mars  2014 à Logbessou PK 14, son village natal. Toujours sous la bannière du parti des crabes, Adolphe Papy Ndoumbé a été élu conseiller municipal de La commune de l’Arrondissement de Douala 5e lors des élections couplées municipale et législative du 30 septembre 2013.
Celui qui va ouvrir ce bal est Abel Eyinga, homme politique et président du parti politique « La Nationale» va s’éteindre, sans grande surprise le 16 janvier 2014. Celui qui était encore l’un des dernier mohican du nationalisme était connu et respecté dans le paysage politique comme un entrepreneur politique. On dit de lui que son engagement valait à lui tout seul un programme politique. Natif de la région du Sud dont est originaire le président de la République, Paul Biya, et plusieurs pontes du régime, Abel Eyinga apparaissait à la fois comme un personnage étonnant et un acteur détonnant. Ce qui va le coûter bannissement, humiliations et même persécutions. Mais, il eut le courage de faire face aux cerbères impitoyables autant que des gardiens du temple intransigeants, des élites de la région du Sud et particulièrement de la Mvila, qu’on présente de manière ostentatoire comme le bastion originel du Rdpc.
Pourtant, tout a été mis en oeuvre pour sa candidature à quelques élection que se soit ne soit pas validée afin de concourir à une élection quelconque dans cette unité administrative. Toute honte bue, ces oppresseurs d’hier seront nombreux à ses obsèques et vont le décerner une médaille nationale.
III- Autorité traditionnelle aussi
Et on se saura omettre le décès de la Reine Marie-Thérèse Cathérine Atangana épouse Assiga Ahanda, Chef supérieure des Ewondo et Bene. Une dame qui incarne tout un pan d’une histoire de cette grande communauté de la capitale politique. Elle qui a occupé ce trône depuis les années 70. Mais depuis son décès, la succession de la fille aînée de Sa Majesté Atangana Ntsama est sujette à une bataille entre la grande Famille Mvog Atemengue dont elle était originaire et les Ewondo qui mettent en relief des histoires controversées sur l’origine de cette chefferie située au quartier Efoulan et qui a été récemment restaurée avec l’aide de l’Unesco. Elle a été inhumée le 14 février 2014.
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