Opinions Nouvelles

Opinions Nouvelles
Opinions pour mieux comprendre où va le monde

DEUX MOIS APRÈS LES PROMESSES DE PAUL BIYA : LE PLAN D’URGENCE N’EST PLUS URGENT Par PONUS

Plus les jours passent, plus les Camerounais ont l’impression que le discours de fin d’année du Président de la république était plutôt une sorte de « plaisanterie de meilleurs vœux » à ses compatriotes. Le plan d’urgence annoncé avec fermeté mais toujours attendu deux mois après n’en est qu’une illustration.
Le chapelet du constat d’échecs du Renouveau, étrangement égrené par son principal responsable lors du discours de fin d’année, avait fini par faire croire aux adeptes du « mieux vaut tard que jamais » qu’au crépuscule de son pouvoir, Paul Biya avait comme par miracle retrouvé un peu de lucidité, tellement les mots pour le dire étaient bien choisis : « ... Nous disposons d’une stratégie pour la croissance et l’emploi qui indique la voie à suivre pour atteindre nos objectifs. 

Mais d’où vient-il donc que l’action de l’Etat, dans certains secteurs de notre économie, paraisse parfois manquer de cohérence et de lisibilité ? Pourquoi, dans bien des cas, les délais de prise de décision constituent-ils encore des goulots d’étranglement dans la mise en œuvre des projets ? Comment expliquer qu’aucune région de notre territoire ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50 % ? Enfin, il est permis de s’interroger sur l’utilité de certaines commissions de suivi de projets, qui ne débouchent sur aucune décision.
Ce dont nous avons besoin pour les prochaines années, c’est d’un véritable plan d’urgence. Avec le Dsce, nous avons le tableau de bord. Il nous faut maintenant agir.»
Voilà un extrait  éloquent de ce discours où l’auteur a donné l’impression d’être un opposant à son propre régime ; mais ceux qui croient aux messages politiques ont considéré ce message comme étant l’«arbre de l'espoir» sous lequel les Camerounais devraient désormais s’abriter pour recueillir les fruits de la croissance. Malheureusement, aujourd’hui,  leur désillusion prouve qu’il ne fallait pas compter avec un Président qui a fait de l’inertie une méthode de gouvernement. 
Un plan d’urgence au pays de l’inertie ? Quelle naïveté !    
Un plan d’urgence signifie qu’il y a péril en la demeure et qu’il faut faire vite pour y faire face. C’est une situation de crise. Il faut agir de toute urgence. Et en raison du moment et des circonstances, on ne peut pas suivre la chaîne normale de plan d’urgence sans substance, sans contenu. C’est du moins ce à quoi s’attendaient les Camerounais à l’issue de ce discours historique : la mise en place d’un véritable « Bir » gouvernemental pour sortir le pays de la catastrophe.
Cet espoir aujourd’hui perdu, laisse supposer que le peuple ignorait la discordance habituelle entre les discours et les actes du « promoteur-en-chef » de l’inertie qui justement en lieu et place  des mesures d'urgence attendues, n’a même pas convoqué un Conseil des ministres pour donner des directives à propos de cette nouvelle dynamique. Selon des sources proches de son entourage,  cette attitude est loin d’être une surprise  de la part d’un homme pour qui le mot urgence n’existe pas dans le lexique personnel. Son temps n’est ni le temps des Camerounais, ni le temps des événements. Il est le seul maître de son temps, apprend-on, et tant pis pour les conséquences. Comme les feuilles de route et ses évaluations, l’exécution du budget-programme, le plan d’urgence peut attendre le jour qui lui conviendra.
En clair, bien que la situation du Cameroun nécessite un plan d’urgence, ceux qui s’attendaient à une prompte réaction, comme dans un pays normal, à travers des actes concrets pour injecter du sang neuf dans l’équipe gouvernementale par exemple, doivent s’habituer à vivre d’espoirs.  
Ceux qui croyaient sincèrement qu’un plan d’urgence était possible au pays de l’inertie, en ont certainement eu pour leur compte. Souvenez-vous que quelques semaines plus tard, le 10 février 2014, lors du discours à la jeunesse diamétralement opposé à celui du 31 décembre 2013, le même Paul Biya ne s’est pas gêné de dire que les choses bougent : «… Chers jeunes compatriotes, comme vous le voyez, les choses bougent au Cameroun. Le mouvement est lancé et il est irréversible... ». Peut être pensait-il au mouvement conduisant à la fin de son régime ?
A quoi servirait donc un plan d’urgence si les choses bougent ? Ce n’est qu’une manière de dire que la fenêtre s’est apparemment refermée « pudiquement » sur ce débat qui semble déjà clos.
Partagez sur Google Plus

About BIGDeals

This is a short description in the author block about the author. You edit it by entering text in the "Biographical Info" field in the user admin panel.
    Blogger Comment
    Facebook Comment

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Laissez nous un commentaire sur cet opinion.